: Versé dans le Groupe A, le Mali va entrer en lice face à la République de Corée, ce samedi à partir de 23h, avant d’affronter la France puis de clôturer la première phase de cette coupe du Monde des moins de 20 ans contre l’hôte colombien.
Quels seront les objectifs de nos Aiglons au pays du café lors de ce Mondial qui débute aujourd’hui pour se terminer le 20 août prochain ? La réponse est bien simple. Il faudrait que les jeunots du sélectionneur Cheick Diallo entament leur aventure par une victoire contre la Corée. Ensuite tout peut paraître possible. Car une contre performance en match inaugural hypothèquera à coup sûr, l’avenir de l’équipe perdante dans cette compétition.
La gestion de la suite sera trop compliquée et éprouvante autant pour les joueurs que pour l’encadrement technique. Traditionnelle-ment, lorsqu’une sélection malienne quitte le pays sur la pointe des pieds, sans tambours ni trompette, elle se transcende. Nous souhaitons de tous nos vœux que la mayonnaise prenne chez nos Aiglons afin qu’ils puissent réaliser leur rêve de monter sur le toît du monde. Aujourd’hui, le Mali dispose davantage d’expérience et de bons joueurs capables de négocier n’importe quelle joute internationale.
L’exemple des J.O 2004 à Athènes, est là pour nous convaincre. L’idéal pour Cheick Diallo et ses garçons seraient donc d’arriver en quarts, mais ce serait une grande réussite d’atteindre le dernier carré. Des quatre représentants africains à ce Mondial, le Mali n’est pas tout à fait, contrairement à ce qu’en pensent certaines opinions, celui qui suscite le moins d’intérêt. Il suffit de consulter la carte de visite des nôtres dans l’épreuve pour comprendre. En 1999, le Mali a éliminé l’hôte nigérian en quart de finale avant de caler en demi-finale face à l’Espagne. À cette occasion, Seydou Keita a été élu meilleur joueur du tournoi.
En 1989, les U-20 maliens sous la houlette de Amadou Bass, Boubacar Diabaté, Boubacar Barry dit Borri, Habib Sangaré et autres ont été battus 5-0 par le Brésil et la version 2003, n’a pas réussi à franchir le cap du premier tour. Toutefois, cette statistique pourrait être reléguée au second plan dès que les hostilités seront déclenchées. Mais tout le pays espère que le sélectionneur national Cheick Diallo sera inspiré afin de tirer parti de l’expérience que ses jeunes protégés ont glanée aussi bien dans les compétitions nationales que dans d’autres championnats étrangers huppés, pour conférer à l’équipe un avantage sur ses futurs adversaires en Colombie. Depuis quelques années, la RDP Corée s’est taillée une solide réputation dans le domaine de la formation. Vainqueurs du Championnat U-19 de l’AFC à deux reprises, les jeunes « Chollima » comptent également une finale perdue et deux troisièmes places à leur palmarès.
A commencer ce samedi par la République populaire et démocratique de Corée, qui figure donc fort logiquement parmi les poids lourds du continent asiatique dans cette tranche d’âge. Redoutés à travers toute l’Asie, les Nord-Coréens restent cependant largement méconnus au niveau mondial. Leur seule participation à la Coupe du monde remonte au Canada 2007. Cette année-là, les juniors coréens étaient passés, tout près d’une qualification inattendue pour le deuxième tour. Après avoir arraché deux nuls prometteurs au Panama et à la République tchèque, les Asiatiques s’étaient inclinés sur la plus petite des marges face à l’Argentine. Les Nord-Coréens ont remporté cette année leur troisième titre continental dans cette catégorie, effaçant ainsi la déception laissée par un parcours en demi-teinte deux ans auparavant. C’est dire que les Coréens arrivent en Colombie avec une insatiable soif de faire sensation.
Contrairement à ce que l’on pourrait penser, l’organisation d’une Coupe du monde U-20 n’est pas forcément synonyme de succès sportif. Il suffit de jeter un œil au palmarès de l’épreuve pour s’apercevoir que seuls le Portugal et l’Argentine se sont imposés devant leurs supporters. L’équipe de Colombie entrera en lice ce samedi contre la France, championne d’Europe en titre et candidate naturelle au sacre. La température continuera encore de monter au cours des dernières heures avant le coup d’envoi et l’on s’attend à ce que les gradins du stade de Bogota soient pleins. Cet environnement favorisera-t-il les locaux ? Dire que la formation française est de qualité est un euphémisme tant les plus grands clubs ont pris l’habitude de recruter les joueurs français dès leur plus jeune âge. Les équipes françaises de jeunes ont donc logiquement obtenu de bons résultats sur le Vieux Continent, mais aussi à l’échelle mondiale. Outre le titre mondial U-17 en 2001, les Bleuets comptent également 4 titres européens U-18, un U-17 en un U-19. Ce dernier succès, en 2005, a pourtant été le dernier remporté par la France avant une petite traversée du désert de cinq ans et l’édition 2010. Pire, on n’avait plus vu les Bleuets en Coupe du monde U-20 depuis Argentine 2001.
Une anomalie qui a pris fin avec la victoire au championnat d’Europe U-19 2010 et la qualification pour le tournoi colombien. Malgré un CV plus modeste, l’Égypte a obtenu des résultats honnêtes en U-20, comme en attestent la troisième place décrochée en 1991 et le huitième de finale de 2009. En six rendez-vous mondiaux, les jeunes Pharaons ont franchi à deux reprises le premier filtre, une statistique qui devrait motiver les troupes de Diaa El Sayed. Le sélectionneur compte principalement sur les inspirations, de Mohamed Hamdy, le meneur de jeu, et Ahmed El Shenawai, le finisseur. Avec huit participations à la Coupe du monde U-20, le Nigeria détient le record en la matière, mais n’a toutefois jamais remporté le titre. Les Nigérians ont gagné trois Coupes du monde des cadets, mais n’ont jamais réussi à confirmer dans les catégories d’âge supérieures.
En 1989, les Flying Eagles se hissent en finale de l’épreuve suprême U-20 en Arabie Saoudite, avant de s’incliner 2-0 face au Portugal. Seize ans plus tard, ils parviennent une nouvelle fois en finale du tournoi, qui se déroule cette année-là aux Pays-Bas. Cette fois, le Nigeria tombe face à l’Argentine d’un certain Lionel Messi. En 1985 en Union Soviétique, les Flying Eagles comptent dans leurs rangs l’actuel sélectionneur des Super Eagles, Samson Siasia, et prennent la troisième place. A Colombie 2011, les Nigérians participent pour la quatrième fois consécutive à la phase finale de la Coupe du monde U-20. Au Nigeria 1999, le pays hôte s’est de nouveau illustré en passant le premier tour. Malheureusement, il a dû dire adieu à la compétition dès les 8e de finale, après avoir disputé un match d’anthologie contre le Mali.
Le Cameroun aborde son déplacement en Colombie avec un bel optimisme. Il faut dire que, pour sa sixième participation à la Coupe du monde U-20, la sélection camerounaise affiche de grandes ambitions. Les Lionceaux ont participé pour la première fois à l’épreuve reine de la catégorie il y a 30 ans, en Australie. Il a cependant fallu attendre au Qatar en 1995 pour voir les jeunes Camerounais sortir premiers de leur poule.
Cette année-là, le Cameroun a été contrarié par l’Argentine au stade des quarts de finale. Le pays était déjà présent en phase finale il y a deux ans, mais Égypte 2009 ne restera certainement pas un bon souvenir pour les supporters, la victoire contre la République de Corée n’ayant pas réussi à faire oublier les défaites concédées face aux États-Unis et à l’Allemagne. Malgré cinq finales disputées, les Lionceaux n’ont remporté qu’un titre africain, à l’instar de l’équipe U-17. Et, contrairement au Ghana et au Nigeria, le Cameroun n’a jamais atteint le dernier carré d’une phase finale de Coupe du monde U-17 ou U-20.
Modibo Naman Traoré -
Article publié le dimanche 31 juillet 2011
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