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La fin de carrière de Vieira s’empâte

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 : Le capitaine de l'équipe de France de football Patrick Vieira. (Franck Fife / AFP) Âgé de 33 ans et blessé à la cuisse depuis 2007, le «capitaine» de l’équipe de France peine à retrouver un club.

Patrick Vieira réfléchit. A sa future destination : son entraîneur à l’Inter de Milan, José Mourinho, a dit vingt fois qu’il ne voulait plus de lui. Et à se faire opérer du pouce gauche : mercredi dernier, lors d’un match amical à Los Angeles, le grand Pat, 33 ans, a été victime d’une «lésion capsulo-ligamenteuse» (dixit le club) de son doigt, entraînant une «instabilité articulaire». On peut gloser sur la poisse qui s’abat sur un joueur martyrisé par sa cuisse gauche depuis 2007 ; 19 matchs souvent complètement ratés en 2007-2008, 16 matchs la saison d’avant.


Gêné. Et on passerait à côté du sujet : le meilleur joueur du Mondial 2006 est-il encore footballeur ? Mourinho pense que non. Et il n’est pas tout seul . Alors qu’on annonçait fin juin une possible arrivée du joueur au Paris-SG, le coach du club, Antoine Kombouaré, a fermé la porte. Avec une certaine délicatesse, en noyant le poisson - «une opération compliquée… pourquoi pas… Vieira devra montrer son désir de nous rejoindre [comprendre : accepter une baisse de salaire vertigineuse, ndlr]… faut voir» -, parce que Vieira est une vache sacrée, l’un des trois derniers champions du monde 98 à être sur le marché.


Après, il faut savoir de quel marché on parle. Vendredi, l’entraîneur de Tottenham, Harry Redknapp, glissait entre deux portes que le joueur «voulait venir» dans le club londonien. A l’aune du niveau de Vieira lors de ses neuf saisons à Arsenal, cette info aurait mis le feu dans la presse britannique - les fans de Tottenham et d’Arsenal se détestant, un joueur ne passe pas d’un club à l’autre - pendant une semaine. Sauf que là, rien. Une sorte de silence gêné, qui mesure aussi le respect suscité par un joueur dont l’engagement physique avait inspiré ce fameux mot de son coéquipier de l’époque, Thierry Henry : «Patrick a donné son corps à Arsenal.»


Et à l’équipe de France. Quand il s’est agi d’aller sauver la sélection à l’automne 2005 à Berne (1-1 devant la Suisse) ou deux ans plus tard à Milan (0-0 en Italie), le gars s’est aligné blessé, prenant le risque de se traîner en mondiovision. La presse n’avait pas trop relevé. L’idée générale était la suivante : le gaillard est dans l’un de ces cycles blessures-résurrection brutale dont il a le secret et s’il est mauvais aujourd’hui, il sera fort demain.


Le vent a tourné. Les révélations du journal le Parisien en octobre sur les habitudes déplorables du joueur en matière de médication - et même d’automédication - disent assez le scepticisme ambiant. L’affaire était sortie juste avant un match en Roumanie et le joueur avait contredit sa nature placide et quelque peu distante : «J’attaquerai en justice. Et je n’oublierai pas.»


Détail piquant : la fédération avait mis des gros bras sur les chaises du premier rang, des fois que le grand Pat se serait senti d’en coller une. Depuis, le service juridique du Parisien n’a jamais eu de nouvelles de l’avocat du joueur. Qui s’est agacé d’avoir dû monter seul au front. Ni la fédération, ni le sélectionneur,Raymond Domenech, n’ont publiquement défendu un joueur qui demeure pourtant officiellement capitaine de la sélection.


Coquetterie. Une distinction qui, vue depuis le train bleu, relève de la coquetterie. En Roumanie, Vieira s’était blessé dès l’échauffement. Depuis, on l’a vu jouer comme au ralenti contre l’Uruguay (0-0) ou le Nigeria (0-1) en amical. Le joueur a tenté des manœuvres d’approche avec l’Olympique lyonnais, sans trop y croire : son salaire de 5,5 millions d’euros annuels (mais Vieira laisse entendre qu’il pourrait transiger à 3 millions) est rédhibitoire dans le championnat de France. Vieira, lui-même, donne l’impression de douter : il a parlé en janvier de «retraite internationale», avant de se rétracter.


Hier, Redknapp a reconnu que l’arrivée du joueur avait du plomb dans l’aile : «Pour être honnête, je n’ai pas de nouvelles.» Il ne manquerait plus qu’un joueur absent des terrains soit présent sur le marché des transferts.



 


Article publié le mercredi 29 juillet 2009
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