: Le ministre de la Réforme de l’État, Daba Diawara a présidé samedi au Centre international des conférences de Bamako, la journée d’information sur le projet de loi portant révision de la Constitution.
Organisée par la Fondation Centre malien pour le dialogue inter-partis et la démocratie (CMDID), la rencontre s’est déroulée en présence du président de la fondation Younoussa Touré et du directeur exécutif de la même structure Moumouni Soumano qui en assurait la modération. Les représentants des 52 partis politiques membres du CMDID étaient également présents. L’émergence d’un débat politique sain sur des questions d’intérêt national pour l’approfondissement du processus démocratique est un objectif majeur de la fondation CMDID, a expliqué le président du CMDID Younoussa Touré. La perspective de la révision constitutionnelle suscite des appréhensions sérieuses sur lesquelles les partis politiques doivent réfléchir et apporter des réponses susceptibles de contribuer à la consolidation du processus démocratique, a-t-il reconnu. L’importance du sujet impose une forte implication de la classe politique.
Les propositions d’amendement ou plus précisément d’enrichissement que les participants à la rencontre feront à leurs groupes parlementaires respectifs devraient être, selon Younoussa Touré, à la hauteur de leurs ambitions pour notre pays, notre peuple et le réconfort de notre démocratie. Pour le ministre Daba Diawara, l’importance de la rencontre est indéniable. Un des enjeux majeurs des propositions d’amendement ou d’enrichissement de la journée d’information est la participation des populations, afin de conférer au texte une plus grande légitimité. La révision constitutionnelle au Mali se distingue par le passage par la voie référendaire.
Ce recours aux citoyens suppose un exercice d’information et de communication à toute épreuve, afin que les citoyens votent en toute connaissance de cause. Cet exercice interpelle la classe politique et l’atelier de samedi devait l’aider à répondre à cette exigence et à faire agir. S’inscrivant dans cette dynamique, la journée d’information avait pour objectif de réaliser un dialogue et des échanges fructueux sur les questions que la classe politique se pose, a souligné le ministre Daba Diawara.
La présentation du projet de loi sur la Constitution par les experts a suscité des débats houleux quant aux innovations qu’il propose. Celles-ci avaient surtout trait à la référence faite à la Charte de Kurukan Fuga" dans le préambule du projet de loi, la part belle réservée aux femmes dans le domaine politique, la promotion des langues nationales, la nomination du président de la Cour constitutionnelle et la suppression de la Haute cour de justice parmi les institutions de la République.
Pour l’expert Mamadou Sissoko, le projet de loi parle de la charte adoptée à Kurukan Fuga dans son préambule pour faire référence à nos valeurs et montrer que nous avons toujours eu un souci d’organiser le pays en nous fondant sur nos valeurs. Le fait de favoriser l’accès des femmes aux mandats électoraux et fonctions électives vise une meilleure insertion de la gent féminine dans le domaine politique.
C’est également par souci de promouvoir nos langues nationales qu’elles sont maintenues avec le français comme des langues d’expression officielle. Ceci est d’autant justifié que c’est notre pays qui abrite le siège de l’Académie des langues africaines. Pour une bonne sérénité au sein de la Cour constitutionnelle, le projet de loi exige que le président de cette institution soit nommé. Parmi les neuf sages, chacun peut prétendre au fauteuil de président. Ceci peut paraître mauvais pour sa stabilité. La Haute cour de justice est supprimée pour le simple fait qu’elle n’a jamais réellement existé dans notre pays. Elle existera le jour où le besoin se fera sentir suggère, Mamadou Sissoko un expert.
Souleymane Doumbia -
Article publié le mardi 19 juillet 2011
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