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Gestion des déchets plastiques : UNE EQUATION A FACETTES MULTIPLES

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 : Au delà de l’insalubrité causée par ces déchets, se posent des problèmes sur les plans environnemental, sanitaire et économique

Les déchets plastiques constituent un vrai problème de développement et de gestion de notre environnement. Presque toutes les localités, villes villages de notre pays sont envahis par des emballages et des sachets en plastique abandonnés dans la nature après usage par les populations. Pour renforcer la compréhension du public des impacts négatifs du phénomène, de sa gestion actuelle et des nouvelles initiatives du gouvernement visant réduire substantiellement ces déchets, Seco-Ong/Mali a organisé une conférence débat mercredi à l’Assemblée permanente des chambres de métiers du Mali (APCMM).
La conférence a traité du « projet de loi portant interdiction de la production, de l’importation, de la détention, de la commercialisation et de l’utilisation de granulés et de sachets plastiques au Mali ». Elle était animée par Abdoulaye Traoré, chef de division contrôle des pollutions et des nuisances de la DNCPN et Mori Moussa Konaté, directeur exécutif de Seco-Ong en présence du député Mohamed Adidèye Maïga, président de la Commission environnement de l’Assemblée nationale. La conférence participe des activités de la quinzaine de l’environnement et illustre la préoccupation des organisations de la société civile de lutter contre la dégradation continue de notre environnement. Avant la conférence proprement dite, les participants ont arpenté la montagne d’ordures qui s’élève en face du Haut conseil des collectivités. Cette visite, selon Mori Moussa Konaté, a permis de mesurer l’ampleur du phénomène.


La conférence est, de son point de vue, un moyen d’éveiller plus avant la conscience du public sur les nuisances des déchets plastiques sur notre environnement, mais aussi l’inciter à déployer des efforts dans leur gestion conformément aux engagements du gouvernement. Abdoulaye Traoré a, dans son exposé, déploré le fait que dans tout le pays les populations n’utilisent presque plus des ustensiles comme les cuvettes métalliques, les calebasses, les paniers et autres récipients pour des achats divers. Presque tous les produits achetés sont emballés dans des sachets plastiques, lesquels sont jetés au quotidien dans la nature après usage. Autre constat inquiétant : de plus en plus les boissons, les eaux minérales, les boissons acidulées et sucrées, les huiles et vinaigre sont vendues dans des bouteilles en plastique. Celles-ci sont également jetées dans la nature après usage. D’autres articles comme des assiettes et bols à usage unique sont de plus en plus utilisés lors des cérémonies de mariage, baptêmes et viennent s’ajouter à la panoplie des objets dangereux pour notre santé.


Selon les statistiques officielles, a noté Abdoulaye Traoré, les plastiques représentent 3% du poids des déchets municipaux de notre pays. On les voit partout dans les villes et villages, dans les rues et caniveaux. Ils submergent les zones agricoles, obstruent les cours d’eau, polluent l’environnement visuel et dégagent aussi des odeurs nauséabondes. Au delà de l’insalubrité causée par ces déchets, aux dires du chef de contrôle de la division des nuisances, se posent d’autres problèmes aussi graves que préoccupants. Il s’agit sur le plan environnemental de l’appauvrissement des sols par la diminution de l’infiltration de l’eau dès que les sachets plastiques envahissent les champs. « Un sac de plastique peut mettre jusqu’à 400 années pour se dégrader dans la nature », a t-il précisé. Au plan sanitaire, le plastique peut aider à la prolifération de maladies liées à l’eau et la pollution de l’air par l’incinération des plastiques avec son cortège de fumée chargée en gaz carbonique (co2).


Ce phénomène est aussi mis en cause dans l’augmentation du taux de mortalité du cheptel. Sur le plan économique, la gestion des déchets plastiques nécessite la multiplication des unités de recyclage qui, à court terme exigent des investissements de plusieurs centaines de milliards de Fcfa, a souligné le conférencier. Le projet de loi en gestation, objet de la plaidoirie de Seco-Ong, est actuellement entre les mains du gouvernement, selon le conférencier. Une fois adoptée par l’assemblée, elle sera un outil efficace en matière de gestion de déchets plastiques dans notre pays. Cette loi prévoit des sanctions pécuniaires et des peines d’emprisonnement contre les contrevenants. La conférence a été également marquée par l’intervention d’un maraîcher paysan. Il a souligné les nombreux problèmes que causent les plastiques aux agriculteurs dans notre pays.


Ousmane Berthé





Article publié le lundi 13 juin 2011
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