: Sidi Sosso Diarra, Vegal Il s’appelle Boubacar Niaré et est le fils de son père, Ouéna Niaré, non moins président de la Section des comptes de la Cour suprême, instance juridique qui, comme par hasard, est aujourd’hui appelée à statuer sur les sulfureux dossiers de détournements de fonds portant sur plus de 3 milliards F CFA de Monsieur sidi Sosso Diarra, Vérificateur Général de son Etat.
C’est au mois de janvier 2009 que le Bureau du Vérificateur Général a lancé un appel candidatures pour le recrutement de cinq vérificateurs assistants. Parmi les cinq heureux élus qui seront retenus au finish, en début de ce mois de septembre, figure un des chérubins du président de la section des comptes de la cour suprême.
Un pur hasard ? Pas évident ! L’opération a été bien planifiée. Mais le père jure la main sur le cœur n’avoir été associé ni de près ni de loin au processus. Il aurait même été mis devant le fait accompli. L’enfant aurait profité du carnet d’adresses du paternel pour demander l’assistance d’un ami de son père et ministre de la République, lequel à son tour, en parla à Sidi Sosso Diarra. Ce dernier, visiblement, ne vit aucun inconvénient à avoir le fils bien aimé dans giron. Au contraire !
Mais le postulant remplissait-il tous les critères de recrutement ? Assurément non ! Les candidats au poste de vérificateurs assistants doivent trainer derrière eux une expérience professionnelle d’au moins 10 ans (ramenée à 5 ans par Sidi Diarra). Boubacar Niaré arrive juste d’Algérie et il ne possède malheureusement, le moindre bagage de cette nature. En clair, il vient là d’entamer sa vie productive. Ironie du sort, sa nomination sera, elle aussi censurée par la Section des Comptes (Voir extrait du Rapport 2004 ci-dessus) comme tous qui ont été recrutés par le Cabinet Afric Search de l’ami du Vérificateur Général, Didier Accoutey)
Que s’est-il donc passé ? Le père Ouena Niaré que nous avions rencontré, affirme avoir été informé par le Vérificateur Général du recrutement de son fils Boubacar Niaré en qualité de vérificateur assistant. Le père lui aurait indiqué ne pas se laisser éventuellement influencé par ce geste.
Rappelons qu’à l’issue de l’audit du BVG en 2004, la section des comptes de la Cour suprême a décelé des manquements graves à l’orthodoxie à hauteur de plus de 3 milliards de nos francs (lire ci-contre un extrait dudit rapport dont « Le Sphinx » a eu copie). La même institution doit procéder, dans les semaines à venir, à l’audit 2007-2008 du même bureau.
Alors, faut-il croire à l’innocence du geste de M Sidi Sosso Diarra et à la profession de foi selon laquelle, il n’y aura nulle influence en vue du traitement des dossiers en cours ? L’on voit mal Sidi Sosso Diarra procéder, par charité divine, au recrutement du fils du président de la section des comptes de la Cour suprême ! Son geste est loin d’être gratuit et innocent puisqu’il a délibérément violé les critères établis afin de pouvoir recruter le « petit ». Difficile qu’un père reste insensible face à un tel geste. Peut-être que le VEGAL mise justement sur cette reconnaissance tacite ?
L’aliéna 6 de l’Article 4 du Titre Il du Décret N° 03-553 /P-RM du 30 décembre 2003 déterminant les conditions et les modalités de recrutement du Vérificateur Général et du Vérificateur Adjoint stipule que pour être admis au poste de VG ou de VGA, il faut être de bonne moralité, ce qui n’est pas le cas de Sidi Sosso Diarra. Il est tout simplement regrettable que celui qui dirige une structure de lutte contre la corruption soit un corrompu et un corrupteur. Que celui qui est chargé de contrôler la moralité des dépenses publiques procède au clientélisme, et à ce qu’il est convenu d’appeler de la corruption psychologique. Adama DRAME
Article publié le dimanche 13 septembre 2009
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