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Le jeune français Nicolas Barry, de passage dans notre pays, a animé mardi une conférence-débat au Centre national de la cinématographie du Mali (CNCM) sur sa courte, mais déjà riche expérience dans la réalisation et la production cinématographique.
Nicolas Barry est né en 1980 d’un père violoncelliste et d’une mère pianiste. Outre la musique, le jeune homme s'est passionné pour le 7è Art. Durant ses études secondaires, il réalise des courts-métrages amateurs. Après le baccalauréat, il étudie la réalisation cinématographique et participe, comme régisseur ou assistant-réalisateur, à plusieurs projets parmi lesquels « La Vie promise » d’Olivier Dahan, « La Première fois que j’ai eu vingt ans » ou encore « Blueberry ». ?Durant la même période, il met en scène et produit ses deux premiers courts-métrages professionnels, « Fragile » en 2002 avec Jean-Claude Dreyfus et « Before » en 2004 avec Armelle. Le jeune réalisateur signe ensuite des publicités, parfois de grandes marques. En 2005, il réalise son troisième court-métrage, « Judas », avec Jean-Pierre Cassel. Ce film marque le début de sa collaboration avec le producteur Dimitri Rassam rencontré une année plus tôt. Les deux hommes se lancent dans un nouveau projet, « Les enfants de Timpelbach », le premier long-métrage de Nicolas Barry. Sorti en 2008, le film raconte l’histoire de deux bandes d’enfants qui se disputent le contrôle du village de Timpelbach, après que celui-ci ait été déserté par les parents, dépassés par ces jeunes têtes de mule. Dans la distribution, on retrouve notamment Gérard Depardieu et Carole Bouquet. On doit également au cinéaste un moyen-métrage associatif, « Les diables à Marseille ». ?Moussa Ouane, le directeur du CNCM, décrira cette rencontre comme l'occasion d'échanges entre des réalisateurs français et maliens, même si les réalités diffèrent notablement dans les deux pays. Sous nos cieux, la production connaît des difficultés majeures de distribution et d'exploitation. Les télévisions ne sont pas assez fortunées pour financer la production, le CNCM s’attache actuellement à obtenir la création d’un fonds de soutien à la cinématographie. ?Nicolas Barry a expliqué qu'en France existe, par contre, une vraie économie du cinéma. On dénombre plus de 700 mille entrées par an dans les salles de cinéma et les télévisions sont astreintes par la loi de réinvestir une part de leurs recettes dans la production cinématographique. La publicité contribue aussi au financement du cinéma. Malgré la crise, de nombreuses productions tirent des ressources de l'exploitation, amortissant ainsi leurs coûts de production.?Sur le plan professionnel, poursuit le conférencier, le tournage d'un long métrage est néanmoins une aventure complexe qui requiert du professionnalisme, de la motivation, et de la disponibilité et même un dévouement total du réalisateur et de toute son équipe. ??
Y. DOUMBIA
Article publié le mercredi 17 juin 2009
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