: Le gouvernement a dressé, lundi 8 août 2011 à Ouagadougou, le bilan à mi-parcours, des mesures prises pour une baisse des prix des produits de grande consommation comme le riz, l’huile alimentaire et le sucre. Le gouvernement envisage de renforcer le dispositif de contrôle, l’approvisionnement du marché, mais aussi, de prendre des sanctions contre ceux qui enfreignent les mesures.
Présent au point de presse du gouvernement, aux côtés de ses collègues en charge de la Communication et de la Jeunesse, le ministre de l’Industrie, du Commerce et de l’Artisanat, Arthur P. Kafando a fait le bilan des mesures prises par le gouvernement pour contenir la hausse des prix des produits de grande consommation. Il s’agit de la fixation, de façon consensuelle, du prix du riz (25% brisures) à 16 000 F, le sac de 50 kg, soit 320 f/kg, celui du riz local à 15 000 FCFA le sac de 50 kg, de l’huile alimentaire en vrac à 16 500FCFA pour le bidon de 20 litres, soit 825 FCFA/l.
Quant au sucre granulé, son prix est passé de 37 500 le sac de 50 kg soit 750 FCFA/kg à 32 000 FCFA/ sac de 50kg, soit 650 FCFA/kg. Après avoir recensé 2441 commerçants sur toute l’étendue du territoire, des mesures d’accompagnements ont été prises. Le gouvernement cite la compensation des stocks résiduels, à travers des remboursements des commerçants par chèque et en nature, la subvention des manques à gagner au niveau des importations. Le montant total des subventions à payer était de 2 milliards 804 millions 136 mille 467 FCFA. A ce jour(8 août 2011), 1milliard 193 millions 594 mille 842 FCFA ont été débloqués et 1 milliard 158 millions 944 mille 475 FCFA ont été payés. Le montant total restant à payer est de 1 milliard 645 millions 191 mille 992 FCFA.
Quant au montant restant à débloquer, il s’élève à 1 milliard 610 millions 541 mille 625 FCFA. Les subventions liées aux stocks résiduels ont été intégralement versées, selon le gouvernement. Le montant des subventions restant à débloquer vise à couvrir les importations effectuées, après le relevé des stocks résiduels.
Le gouvernement a, en outre, procédé à l’ouverture des importations afin de favoriser « un accroissement de l’offre d’autorisation spéciale d’importation du sucre, une disponibilité régulière du sucre granulé et un respect des prix fixés, voire une baisse en-dessous des prix fixés ». Pour ceux qui pensent qu’il y a un quasi-monopole accordé à certaines personnes pour l’importation du sucre, le gouvernement soutient avoir examiné au total, 37 demandes d’autorisations spéciales d’importation du sucre et autorisé l’importation de 73 500 tonnes entre mai et juillet derniers. Les activités de la Société de distribution de sucre (SODISUCRE) sont, elles aussi, suspendues, afin de permettre à d’autres importateurs de pouvoir approvisionner le marché.
A ces mesures d’accompagnement s’ajoutent l’ouverture des boutiques-témoins, à travers celles qui ont reçu la subvention de l’Etat et des boutiques-témoins de la Société nationale de gestion des stocks de sécurité alimentaire (SONAGESS) dont cinq (5) à Ouagadougou, deux (2) à Bobo-Dioulasso et 24 autres répartis dans des chefs-lieux de provinces.
131 commerçants fautifs sur 161 contrôlés à Ouagadougou
Des contrôles réglementaires de l’application des mesures sont effectués par des équipes de l’Inspection générale des affaires économiques. A Ouagadougou, des contrôles-tests des prix ont révélé une situation préoccupante.
Sur 161 commerçants contrôlés, seulement 30 sont en règle. 131 commerçants ont commis des infractions qui se résument au défaut de publicité des prix, à la non présentation de facture, non observation des règles de facturation, à des pratiques de prix illicites. Des recoupements sont en cours pour identifier les commerçants qui ont bénéficié des subventions et qui continuent de pratiquer des prix à leur guise.
« Force doit rester à la loi », a martelé le ministre du Commerce, Arthur Kafando qui a, par ailleurs, annoncé que des sanctions financières et autres seront bientôt prises contre ceux qui ont perçu des subventions et qui n’ont pas respecté les prix fixés. Pour lutter contre l’inflation des prix sur le marché, le gouvernement a annoncé qu’il fixerait des prix, ainsi que les taux à ne pas dépasser. Le nombre de boutiques-témoins et de magasins sera augmenté. Des dispositifs de contrôle seront renforcés, en partenariat avec la Ligue des consommateurs du Burkina. Un numéro vert permettant aux populations de dénoncer les commerçants spéculateurs et ceux qui ne respectent pas les prix sera bientôt communiqué aux populations. Interpellé sur la hausse du prix du ciment, le ministre Kafando a indiqué que des concertations étaient en cours, afin que la tonne du ciment local (CPA 45) soit vendue à 112 000 FCFA au lieu de 130 000FCFA.
« Nous avons retenu que la tonne se vende à 112 000F », a-t-il déclaré, tout en annonçant que le gouvernement travaillera à susciter l’installation de nouvelles unités de production de ciment. Arthur Kafando encourage d’ailleurs les promoteurs qui envisagent se lancer dans le secteur à s’y activer.
En attendant, les discussions se poursuivent pour que le ciment importé du Togo coûte 118 700 FCFA, la tonne et non 140 000 FCFA, celui importé du Ghana se vende à 119 500 FCFA/tonne. Lorsque le ciment est importé hors de la zone UEMOA et de la CEDEAO, sa tonne devrait être vendue à 123 499 FCFA.
Le gouvernement se dit déterminé à tout mettre en œuvre pour soulager le consommateur et promet de poursuivre ses concertations avec tous les acteurs.
Enok KINDO
Sidwaya
Article publié le mardi 9 août 2011
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