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Situation nationale : Les financiers en colère !

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 : Les agents du ministère de l’économie et des finances ont observé un arrêt de travail le lundi 13 juin 2011. Ils protestent contre les inégalités dans la distribution du fonds commun aux agents dudit ministère.


Une ambiance particulière régnait ce lundi 13 juin au ministère de l’économie et des fiances (MEF). Des agents mécontents ont observé un arrêt de travail pour réclamer une équité dans le partage du fonds commun. Ces agents mécontents ont bloqué l’accès du bâtiment à tout usager scandant des slogans à l’encontre du gouvernement Luc Adolphe Thiao. Ils étaient surtout remontés contre le ministre Lucien Marie Nöel Bembaba qu’ils jugent responsable de la situation. Le saut d’humeur concerne essentiellement les financiers.

Selon Abdoulaye Derra Secrétaire Général du syndicat des travailleurs du MEF, le mouvement vise à rétablir la justice au profit des financiers. Qu’en est il exactement ?

Le MEF accueille essentiellement les élèves de l’école nationale des régies financières (ENAREF). De cette école sortent trois corps qui sont mis à la disposition du Ministère de l’économie et des finances. Ce sont les financiers, les comptables (les agents du trésors) et les fiscalistes (les agents des impôts). Pour les financiers, les comptables et les fiscalistes sont les mieux traités dans la distribution du Fonds commun.

Le fonds commun est en effet une prime qui est octroyée à tous les agents du MEF comme source de motivation pour le recouvrement des recettes. Ils le perçoivent à chaque semestre en plus de leur salaire mensuel. Les comptables et les fiscalistes se taillent la part du lion dans la distribution de ce fonds. Pour les financiers, la clef de répartition est injuste car pour la même promotion, la même catégorie et le même niveau, certains corps perçoivent le triple du montant des autres.

Selon leurs propos, le dernier agent du Trésor gagnerait plus que l’agent le plus gradé des finances. A ce titre Souleymane Oumtara, un des manifestants explique : « un agent de liaison au trésor perçoit le même montant du fonds commun qu’un chef de service aux finances ».

Ils semblent alors décidés à mener la lutte jusqu’au bout et menacent à cet effet de prendre les salaires du mois de juin en otages. En témoigne les textes qu’ils brandissaient à l’aide des pancartes de fortunes.

Du coté de l’administration, on crie également à l’illégalité du mouvement de colère des financiers. Madame Drabo/Sakandé Rasmata, directrice des ressources humaines, estime que les financiers sont allés en grève sans aucun préavis. Et pourtant, un atelier organisé le mois dernier à Kombissiri avait permis aux deux parties de trouver un terrain d’attente. Au cours de cette rencontre, les participants avaient mené la réflexion autour du fonds commun et sorti des textes consensuels à la signature du ministre de l’économie et des finances. D’ailleurs une correspondance du ministre adressée au syndicat félicitait les financiers et les participants pour le travail abattu lors du séminaire de Kombissiri. Cependant, l’argentier du Burkina Faso, n’a toujours pas encore apposé sa signature sur le fameux document. C’est la véritable pomme de discorde entre les deux parties. Par ailleurs, une étude sur la motivation globale des agents du MEF assortie de recommandations a été également menée par un cabinet d’étude en vue d’arrondir les angles.

Au moment où nous tracions ces lignes, la police avait chargé les manifestants. Des sources bien introduites annoncent entre autres que les financiers de cinq chefs lieux de régions à savoir Dèdougou, Banfora, Fada Ngourma, Manga et Bobo Dioulasso observaient également un arrêt de travail. Des concertations entamées en fin de matinée entre les protagonistes devraient néanmoins aboutir à une solution consensuelle.

Nébilibié A. Bayili

Lefaso.net




















Article publié le lundi 13 juin 2011
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