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Sékouba Kouyaté, grand féticheur et frère aîné de Mah Kouyaté N°2 :«Je me suis reconverti à l’islam, mais je n’ai pas abandonné mes fétiches»

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 : Sékouba Kouyaté dit Donsoba Dans cet entretien exclusif que Sékouba Kouyaté, plus connu sous le sobriquet de «Donsoba» non moins frère aîné de l’artiste Mah Kouyaté N°2, nous a accordé, il évoque, entre autres, son métier de féticheur, sa relation avec la Guinée et ses démonstrations lors de la soirée, organisée récemment par Mandé Massa au Palais de la Culture.

 


Bamako hebdo: En un mot qui est Donsoba?


Donsoba: Je m’appelle Sékouba Kouyaté communément appelé Donsonba. Je suis fils de feu Kabinè et de Fanta Kamissoko. Pour ceux qui ne le savent pas, je suis le frère aîné de la cantatrice, Mah Kouyaté N°2. 


Peut-on connaître la profession de Donsonba?


Au fait, j’ai plusieurs professions. Je suis un chasseur, un oracle international, un tradithérapeutre. Je suis également Président Directeur Général d’un groupe qui s’appelle «Bana groupe». Nous exerçons dans plusieurs activités notamment la production, le commerce général,  les BTP. Nous disposons aussi d’une société de gardiennage. 


Comment le nom Donsoba vous a été attribué?


Le nom Donsonba m’a été attribué depuis mon enfance. Ce sont les amis de mon père qui m’appelaient ainsi. Lorsqu’ils venaient pour les consultations, c’est moi qui allais chercher les médicaments, les sacrifices pour eux. Ainsi, ils disaient à mon père que je serai un jour un grand Donsonba.


Que signifie, selon vous, le métier du Donsoba?


Le mot Donsoba vient de Donso. Qui dit Donso parle de chasseur, de voyant. Moi, je fais des consultations avec le sable, la main et les cauris. En un mot, ce métier est héréditaire  chez nous. Car mon arrière grand-père était le voyant d’Almamy Samory Touré. C’est lui qui faisait les sacrifices de Samory lors de ses expéditions.


Avez-vous des fétiches?


Bien sûr, nous avons des fétiches. Et le fétiche de la famille s’appelle ‘’Konkoba’’. C’est un grand fétiche  qu’on retrouve en Guinée  et au Mali. Et c’est mon père qui détenait ce fétiche. En plus de cela, il détenait aussi le  ‘’N’Kougré’’ et le ‘’Diafrin’’ dont j’ai hérité. Mais c’est avec le ‘’Diafrin’’ que je fais la majeure partie de mon travail.  C’est comme l’ensemble des fétiches réunis, un dictionnaire des fétiches. Il possède 160 cornes et chaque corne a un nom bien approprié et son efficacité.


Qu’est-ce que vous faites réellement avec ces fétiches?


 Moi, je n’ai jamais fait du mal en toute sincérité, avec mes fétiches. Malgré mes fétiches, je crois en Dieu. Voilà pourquoi, je me suis reconverti à l’islam. Mais cela ne veut pas dire que j’ai abandonné les fétiches. C’est à partir d’un rêve que je me suis repenti. J’ai vu dans ce rêve qu’Allah existe.  Sinon, il y a plusieurs imams qui font prier les gens mais ils ont aussi des fétiches. Concernant cette histoire, remettons-nous à Allah, car c’est lui seul qui peut nous juger. Moi je crois en Allah et aussi à mes fétiches. Ils  sont pour nous comme un héritage et une tradition. L’islam est venu trouver notre tradition ancestrale  et moi je ne serai pas prêt à abandonner cette tradition. C’est un devoir pour nous de les conserver. Voilà pourquoi à un moment tous les fétiches étaient dans les mains de mon frère. Le jour où je ne serai pas là, lui pourra s’en occuper.


Avez-vous effectué des voyages grâce à votre métier de Donsoba?


Evidemment, j’ai effectué plusieurs voyages un peu partout dans le monde. Tout récemment je viens de faire un voyage qui m’a conduit dans plusieurs villes européennes, entre autres, Paris, Barcelone, Bruxelles…


Vous êtes aussi un ami de la Guinée?


Je peux même dire que je suis un guinéen parce que je dispose d’un passeport diplomatique guinéen. Et tout le monde sait que j’étais un enfant très bien aimé de feu Lassana Conté, qui m’a pris comme son fils. Je continue toujours à entretenir les relations avec le nouveau régime, surtout avec le Président Moussa Dadis Camara et aussi avec certains membres de son gouvernement  tel que Sékouba Konaté qui est un ami à moi. Donc je suis guinéen.


Vous étiez récemment le parrain du concert de spectacle organisé par Mandé Massa. Comment cette soirée s’est-elle passée?


La soirée s’est très bien passée. Cela m’a fait plaisir d’être le parrain de la soirée. Car on ne peut pas parler de Mandé sans les Kouyaté. C’est eux qui détiennent le savoir de la tradition orale du Mandé.  Ils m’ont demandé d’être le parrain de cette soirée. Ils m’ont dit qu’ils avaient confiance en moi et que j’étais la personne sur qui ils pouvaient compter pour montrer que la réalité du Mandé existe.


Qu’est-ce que Donsoba a fait concrètement pendant cette soirée?


J’ai trouvé l’idée de cette émission très géniale vu son importance. Elle permet  d’éduquer la nouvelle génération sur l’histoire du Mandé. C’est pour cela que je suis allé faire des démonstrations pour rehausser l’image de l’émission. Sinon, je n’aime pas passer à la télé pour faire ces genres de choses, ni à la radio pour une quelconque publicité. J’ai dépassé ce stade. L’émission permet cependant de valoriser notre tradition et notre culture.


Voilà les raisons qui m’ont poussé à faire des démonstrations. Donc j’ai fait sortir un serpent de 7 m que tenait mon fils benjamin. Ensuite, j’ai pris le couteau pour couper ma langue que j’ai remis à quelqu’un dans la salle et enlevé mon œil gauche. Les gens étaient très paniqués à cause du sang qu’ils voyaient partout. Juste ses petites démonstrations pour montrer qu’on détient toujours nos pouvoirs mystiques.


Votre vision sur la qualification des Aigles?


Je ne saurai vous mentir, je ne sais rien de la qualification des Aigles. J’ai vu sur le net plusieurs critiques disant que j’aide la Guinée et non le Mali. Aucun membre de la fédération n’est venu solliciter mon aide. J’ai aidé la Guinée pendant quatre rencontres. Et à chaque fois je leur pr&eac
Article publié le samedi 25 juillet 2009
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