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Problème de santé publique : vente anarchique des pesticides : Les marchands et les clients flirtent avec la mort

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A Bamako, des mains inexpertes manipulent et proposent aux populations des pesticides et des emballages ayant contenu des produits hautement toxiques. Derrière le ministère de la justice, le long du petit bitume menant à Malivision, alignés jusqu’à la direction Nationale du domaine et du cadastre, ils sont là ! Les marchands de pesticides. Ils sont soit debout à côté de leurs kiosques soit, ils se tiennent à quelques mètres à côté et dès que vous traînez un peu le pas au niveau de leur affaire, ils rappliquent au quart de tour et vous invitent à vous intéresser à leur bazar.

 


C’est certainement une excellente initiative que les commerçants des pesticides ont prise à savoir préférer le commerce à l’inactivité. Seulement le souci se situe au niveau de leur méconnaissance avérée pour la plupart des dangers rôdant autour des ces produits d’une toxicité inouïe. Dans leur quête mercantile, ils vous palpent à mains nues, tournent et retournent dans tous les sens les fioles et poudres tueuses sans la moindre précaution. De plus, s’il s’avère que le client du jour est au même degré d’ignorance qu’eux, ce dernier, comme tout bon acheteur, ne se privera point de soupeser et de renifler mille fois l’arme fatale. Dans sa tête, il ne pensera qu’à ce qui exterminera la cohorte de cafards qui infestent sa demeure et bien de logis maliens. Tout ce beau monde est en contact direct avec des produits dont ils ne mesurent ni le danger tout comme ils en ignorent la provenance et les réels pouvoirs de nuisance. Un des propriétaires de ces échoppes avance des explications : « c’est un métier que j’ai choisi de faire à défaut de disposer d’un avoir important d’argent. En fait, ce que je voulais, c’est posséder une boutique et vendre des produits alimentaires. Ça marche bien ici. Mais comme je n’avais qu’un petit fonds, je me suis investi dans ce secteur en attendant de gagner plus d’argent. » Quant à la question de savoir d’où lui provenait la camelote, l’homme reste évasif et un brin nerveux: « je pense que les  produits sont produits ici à Bamako comme beaucoup de choses que nous consommons. » Une réponse bien courte lorsque l’on sait que la quasi-totalité de ces éléments chimiques est estampillée «made in China» et bien d’autres nations aux franchises commerciales douteuses. Ce qui est inquiétant dans ce cas de figure, c’est bien la légèreté avec laquelle ces hommes flirtent avec un danger qui n’a d’égal que le degré d’insouciance de ses manipulateurs. A propos de la proximité de tout ce bazar des tables des vendeuses de brochettes et des boutiques diverses, et les effluves que ne manquent pas de charrier les bourrasques intermittentes de vents sur tous ces aliments, ces braves gens n’ont nullement le sentiment de nuire à la santé publique. ILS NE SAVENT PAS ! Du reste, les voisins qui les jouxtent n’ont qu’à prier pour ne pas s’empoisonner. Tout de même, les pesticides, on connaît : ça tue à petit feu.


 Cet état interpelle à ne point douter une prise en charge d’une bien meilleure politique de la santé publique. Il serait utile de penser à mettre sur pied un service de l’hygiène publique doté de moyens conséquents et de connaissances avérées en matière de cadre de vie et de bien-être.  En attendant, il est grand temps de mener une sensibilisation tout azimut sur les dangers tournant autour de ce négoce.


Aziz O. Mohamed


 


Article publié le lundi 15 juin 2009
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