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Mali Affrontements entre militaires : Honteux et humiliant ! - Malijet

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 :Méprisable, inconscience, ignorance, opprobre, bassesse, mesquinerie… Quel est le mot qui convient le mieux pour qualifier l’affrontement entre certains bérets rouges à d’autres militaires de l’armée nationale, le vendredi 8 février 2013 au Camp du 33ème Régiment de commandos parachutistes de Djicoroni ? Les Maliens (de l’intérieur et de l’extérieur) sont abasourdis par ces évènements incompréhensibles à un moment où d’autres militaires français et africains quittent leurs pays, familles et enfants, pour venir aider le Mali à combattre les terroristes.

Deux adolescents ont été tués au cours de cet affrontement injustifié et inqualifiable. L’armée malienne retrouvera-t-elle un jour son unité et ses valeurs d’antan ? Difficile d’y répondre dans la mesure où tout a été fait pour éviter une reprise des hostilités entre les frères d’armes. Mais malheureusement, certains militaires maliens n’ont aucun sens de la discipline, de l’esprit de corps, encore moins de patriotisme depuis les évènements du 22 mars dernier. Ils ont tout perdu. Même les valeurs de dignité et de bravoure que l’armée malienne incarnait, sont aujourd’hui renvoyées aux calendes grecques. Sinon comment expliquer que ces éléments des forces armées et de sécurité deviennent incontrôlables par la hiérarchie militaire. Et deviennent une source d’insécurité pour une population bamakoise qui a été suffisamment traumatisée par leur errement et leur folie destructrice.

Aussi, ni les leaders religieux, ni les notabilités de Bamako, ni les bonnes volontés de l’intérieur et de l’extérieur, qui ont tous intervenu dans ce conflit entre militaires maliens, n’ont pas été entendus. Pis, ils ont été même méprisés. D’où le sentiment que cette race de militaire doit, de toute évidence, être désarmée et déshabillée. Notre pays mérite mieux que çà.

Aujourd’hui, les Maliens s’interrogent sur le comportement même de ceux qui ont en charge la transition et le commandement militaire. On ne peut pas réconcilier où stabiliser un pays en laissant la porte ouverte à l’anarchie et au laxisme. La vérité doit être dite à la fois aux bérets rouges, mais aussi aux ex-putschistes de Kati. Car chaque groupe a sa part de responsabilité dans les évènements du vendredi dernier. La sortie médiatique (très tardive) du chef d’état-major des armées n’a pas contribué à apaiser une tension déjà vive entre les commandos parachutistes et les militaires de Kati. Au contraire, elle l’a envenimé.

Alors, force doit rester à la loi. La décision de l’état-major des armées de disperser les commandos parachutistes entre les différentes unités de l’armée dans la reconquête des régions du nord répond à quoi ? Elle semble répondre à une volonté manifeste de la hiérarchie de dissoudre dans les faits ce corps d’élites dont les valeurs sont reconnues dans la lutte contre les bandits armés et même au-delà de nos frontières. Cette décision du chef d’état-major répond également à une préoccupation du chef de l’ex-junte qui ne veut pas voir regroupé les bérets rouges maliens dont il annoncé publiquement la dissolution.

Si l’on veut finir avec ces affrontements absurdes, le gouvernement du Premier ministre, Diango Cissoko, doit s’assumer en donnant des réponses aux divers questionnements, en appliquant la loi et en mettant le commandement devant ses responsabilités. Qui sont en réalité les meneurs de l’attaque du camp de Djicoroni ? Est-ce une décision de l’état-major général des armées ? Qui a réellement intérêt à cet affrontement ? Est-ce une façon pour l’armée de s’opposer à la décision de la justice accordant la liberté provisoire à certains bérets rouges ? Ceux qui voulaient empêcher la libération des militaires emprisonnés sont-ils revenus à la charge pour régler des comptes ?

Le président de la République par intérim doit aller au-delà des discours et montrer la voie à ceux qui n’ont pas encore compris la gravité de la situation. Le Mali ne peut être sacrifié pour quelques apatrides, qui ne pensent qu’à leurs intérêts égoïstes.

Des réponses et des actes sont plus que nécessaires. Des sanctions doivent tomber. Car rien ne peut justifier un affrontement au moment où le pays est guerre contre les terroristes et les narcotrafiquants avec le soutien de la communauté internationale.

Rien ne peut justifier qu’on utilise des armes contre d’innocentes personnes pendant que nos braves soldats (ceux qui honorent l’armée et le Mali) sont au front en train de se battre.

Rien ne justifie ces actes de lâcheté de la part de ces « militaires » qui refusent d’aller se mesurer aux terroristes et autres bandits armés du Mnla. Et sèment la terreur à Bamako.

Enfin, rien ne peut justifier ces comportements honteux et humiliants pour notre pays.
Idrissa Maïga

Source: L'Aube
Article publié le samedi 2 novembre 2013
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