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Protection des défenseurs des droits de l’Homme : La criminalisation de la protestation sociale s’est intensifiée à travers le monde

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 : L’observatoire pour la protection des défenseurs des droits de l’homme a présenté le vendredi 17 juillet à la presse son rapport annuel 2009. Le fait particulier de ce rapport est que la criminalisation de la protestation sociale s’est intensifiée à travers le monde.

 


Le rapport a été présenté par la présidente de la FIDH, Souhayr Belhassen, le président du comité interafricain des droits de l’homme, Bréhima Koné et la représentante de l’OMCT, Aminata Dièye.


L’observatoire est un programme conjoint de la Fédération internationale des ligues des droits de l’homme (FIDH) et de l’Organisation mondiale contre la torture (OMCT) créé en  1997. Son objectif est double : intervenir pour prévenir ou remédier à des situations précises de répression contre les défenseurs des droits de l’homme, et contribuer à la mobilisation internationale en faveur de la reconnaissance de leur rôle et de leur nécessaire protection aux niveaux régional et international.  Chaque année il produit un rapport. Celui de 2009 fait ressortir les atteintes qu’il y a eu contre les défenseurs des droits de l’homme à travers le monde en 2008. C’est un document volumineux de 581 pages qui épingle 66 pays à travers le monde, dont 8 en Afrique du Nord et au Moyen-Orient, 22 en Afrique subsaharienne, 12 aux Amériques, 15 en Asie, 9 en Europe et la communauté des Etats indépendants. Notre pays, le Mali, n’est pas heureusement pas parmi ces pays où les défenseurs des droits de l’homme rencontrent d’énormes difficultés dans l’exercice de leur métier. La Libye de Mohammar Khadafi n’est pas cité dans le rapport par le fait, dit-on, qu’il n’y a même pas d’organisation pour la défense des droits de l’homme dans ce pays.


D’une manière générale on retiendra que 2008 a vu des manifestations réprimées, syndicalistes arrêtés, des ONG sous surveillance : ces réalités, selon le rapport, sont liées depuis des années à des situations économiquement et socialement déséquilibrées et inéquitables. La hausse des mécontentements sociaux liés à la crise  économique mondiale a accru la répression enregistrée ces dernières années. Inversement proportionnelle à la chute des bourses, l’inflation des pratiques et des lois liberticides en matière de contrôle du corps social est l’un des traits saillants des difficultés rencontrées par les défenseurs des droits de l’homme en 2008. La criminalisation de la protestation sociale s’est ainsi intensifiée, touchant de plus en plus les pays dits démocratiques. Une situation d’autant plus inacceptable qu’elle se double d’atteintes à toutes les autres formes de contestations pacifiques des politiques gouvernementales ayant un impact sur les droits de l’homme.


Bien entendu les violations ne se limitent pas à cette seule criminalisation de la protestation sociale et dans bien des pays, la répression touche également tous ceux qui se battent contre toutes les formes d’atteintes aux libertés. Les travailleurs humanitaires et les journalistes dans les zones de conflit, les avocats ou encore les observateurs électoraux sont également concernés par cet étouffement progressif des libertés. La répression visant les défenseurs des populations marginalisées comme les femmes, les migrants, les populations autochtones et minorités ethniques, religieuses et sexuelles, s’est également encore accrue dans ce contexte de crise financière mondiale.


Par contre les défenseurs des droits de l’homme concluent leur rapport par une note optimiste. Le rapport fait référence à des pays où la situation s’est globalement améliorée, en dépit des difficultés. Certains Etats comme le Bangladesh, la Bolivie, le Burkina Faso, le Mali ou la Zambie, ont ainsi vu s’accroître les possibilités pour les citoyens de débattre librement des politiques publiques. Mais là encore, ces quelques victoires résultent bien sûr d’un travail de longue haleine, souvent peu médiatisé, de sensibilisation de la population et des autorités à la nécessité d’améliorer la situation des droits fondamentaux. C’est en grande partie au développement et à l’engagement de ces milliers de femmes et d’hommes à travers le monde qu’on doit ces quelques améliorations.


Abdoulaye Diakité


Article publié le dimanche 19 juillet 2009
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