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SDF: John Fru Ndi Suspendu

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 :Une décision du tribunal de grande instance de Yaoundé met le chairman sur la touche et constate que le mandat du Comité exécutif national (NEC) a expiré.

Le tribunal de grande instance du Mfoundi a rendu hier une décision provisoire qui disqualifie le Nec.

Un paragraphe sur les trois qui peuvent être tirés de la décision du juge Simon Sone, et le différend qui oppose les principaux dirigeants du Sdf a pris un tournant décisif. Le tribunal a en effet constaté “qu’aux termes des dispositions statutaires et du règlement intérieur [du Sdf, Ndlr], la cellule des conseillers est le seul organe chargé de veiller au respect de l’application des principes démocratiques, et de défendre les intérêts du parti en cas de carence avérée, de crise interne profonde, ou de circonstances exceptionnelles mettant en péril les droits des militants...”

La joie qui habitait les militants pro Fru Ndi depuis les premiers épisodes judiciaires de cette affaire a alors changé de camp. C’était au tour des camarades de Clement Ngwasiri, le président de la cellule des conseillers, de pavoiser. Quelques lignes plus loin en effet, le tribunal avait également observé que le mandat du Comité exécutif national (Nec en anglais), est arrivé à expiration depuis avril 2003. Avant d’ordonner la suspension des résolutions prises par le Nec et la cellule des conseillers en attendant l’examen au fond du dossier dès le 22 mai prochain.

Que peut donc faire John Fru Ndi pour garder la main sur la direction d’un parti dont il dirigeait les deux principaux organes en dehors du congrès jusqu’à ce que survienne la décision rendue hier par le tribunal de grande instance du Mfoundi, siégeant à Yaoundé ? Rien. Sauf à entendre raison et à reconnaître qu’il est temps pour lui de négocier avec ses adversaires. Ainsi s’exprimait, sur un air mélodramatique qui cachait mal sa satisfaction, Me Charles Tchoungang, avocat de Clement Ngwasiri, le militant du Sdf qui avec d’autres cadres de ce parti a demandé au mois de mars dernier l’annulation de la décision Comité exécutif national (Nec) du 25 février, qui entérinait son exclusion du Sdf.

Au sortir du prétoire, les commentaires des avocats de Clement Ngwasiri et des membres du Nec ralliés à sa cause faisaient observer qu’en constatant que la cellule des conseillers est le seul organe habilité à gérer les situations de crise au sein du parti, elle lui a reconnu le pouvoir de continuer à gérer les affaires du parti pour l’avenir. Là où Joseph Mbah-Ndam, militant pro-Fru Ndi, accusé d’usurper son mandat au Nec, voit plutôt un coup du sort qui a ramené fortuitement entre les mains du président suspendu du Sdf, le gouvernail qu’on lui dispute. “Puisque John Fru Ndi est président du parti, et président de la cellule des conseillers”, clamait-il dans une interview au téléphone. Ce à quoi Me Tchoungang rétorque qu’il ne peut se prévaloir de l’un ou l’autre titre, le Nec étant caduc et toutes les décisions de la cellule des conseillers, (dont celle qui a fait de Fru Ndi le président d’une faction de celle-ci) ayant été suspendues par la justice.

A sein de l’équipe des avocats de John Fru Ndi, on avoue d’ailleurs préparer la réplique. Quelle sera sa nature ? Judiciaire. Me Boniface Mbah-Ndam et Me Emmanuel Tchokongoe, avocats de John Fru Ndi et compagnie ne veulent pas dire plus. Sera-ce une autorisation judiciaire de surseoir provisoirement à la décision du tribunal de grande instance ? De toutes les façons, prédit Me Maurice Nkouendjin Yotnda, avocat de la partie adverse, cela ne pourrait prospérer. “La loi dit que lorsqu’un jugement avant dire droit est rendu, l’on ne peut demander un susrsis à exécution que s’il a un caractère mi-définitif, mi-provisoire. Ce n’est pas le cas en l’espèce”, assure l’avocat qui s’évertue à ressortir le caractère conservatoire de la décision du juge.


Article publié le lundi 1 mai 2006
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