:. Le leader du PPS charge la CEI
jeudi 27 août 2009
par Entretien réalisé par Félix D.BONY
Comment voyez-vous la date de l’échéance du 29 novembre trois mois avant les élections ?
Nous avons toujours dit que tout le monde est fatigué et qu’il fallait aller aux élections. Vous avez vu que les principaux acteurs, le président de la République et le Premier ministre s’attellent à ce que cette date soit la meilleure, qu’elle soit tenable. Face au doute émis par la CEI, le Premier ministre a convoqué toutes les structures afin de les rassurer. Il est prêt pour que les élections se tiennent, le président de la République l’a réitéré à Yamoussoukro, c’est-à-dire que les acteurs clés de ces élections sont prêts pour que ces élections se tiennent. Donc nous soutenons ces acteurs, nous voulons que les élections se tiennent. En tout cas, la volonté politique est affichée. Maintenant, il peut y avoir des problèmes techniques, il peut y avoir la dimension spirituelle de la tenue de ces élections. Si l’une de ces raisons faisait que la date des élections n’est pas respectée, nous avons connu la guerre, nous savons que la paix n’est pas de prix ; ce ne sera pas une catastrophe si on nous dit que quelque part, de façon technique, ce n’est pas possible.
Vous qui êtes un proche du Premier ministre, aujourd’hui, les regards sont tournés vers lui. Il parle des élections pour le 29 novembre, mais les moyens ne suivent pas pour lever les obstacles financiers ?
Mais, les obstacles financiers sont levés. Il est vrai, il y avait des difficultés. Mais depuis un certain temps, le Premier ministre s’est battu pour avoir la confiance et bénéficier du soutien de la communauté internationale. Donc, aujourd’hui, les principales structures en charge des élections sont pourvues en fonds de telle sorte que les élections se tiennent. Il peut y avoir des problèmes techniques, mais on peut les surmonter. Sinon, le Premier ministre affiche une réelle volonté d’organiser les élections. Il n’est même pas question que ces élections soient encore reportées. Depuis Paris, il avait prévenu que si les élections ne se tenaient pas le 29 novembre, ce serait catastrophique pour la Côte d’Ivoire. Le chef de l’Etat a confirmé cette volonté. Donc, il faut que les élections aient lieu. Les Ivoiriens doivent tous se sentir concernés et chacun dit y mettre du sien pour que la date prévue soit respectée. Cependant, nous sommes des humains, soumis à la volonté de Dieu. Il peut y avoir des situations qui peuvent faire que les élections ne se tiennent pas. Dans tous les cas, entre la guerre et la paix, les Ivoiriens doivent choisir.
La CEI insiste encore sur les préalables financiers. Sur 5 milliards requis, seulement 1,4 milliard a été déboursé par l’Etat. Cela n’engage-t-il pas la responsabilité du Premier ministre ?
Non. Sa responsabilité n’est pas engagée. La CEI a toujours parlé d’argent, comme tout le monde. Mais le gouvernement s’est aussi attelé à résoudre ces problèmes. La CEI a eu des moyens quand même. Je ne voudrais pas créer une polémique, mais nous nous souvenons tous que Beugré Mambé a fait une déclaration dans la presse pour dire qu’il avait tous les moyens disponibles pour organiser les élections. Nous avons été surpris que la même CEI vienne remettre encore sur la table des problèmes de moyens financiers. Nous ne sommes pas à la CEI pour savoir ce qui s’y passe, mais notre problème, aujourd’hui, est de savoir si le président de cette institution a les capacités nécessaires, au plan intellectuel et politique, pour faire face aux problèmes. Pour un petit problème, il alerte tout le monde et il met le doute dans les esprits. Que la CEI nous dise la vérité. Le Premier ministre et le président de la République font des efforts. Mais, on ne comprend pas la CEI qui dit toujours et se dédit. Au PPS, nous en avons pris acte, nous observons et nous allons nous prononcer. On peut demander la recomposition de la CEI, si nous constatons qu’elle n’est pas capable de nous amener à des élections crédibles.
Craignez-vous que le 29 novembre on taxe le Premier ministre Soro d’avoir échoué ?
C’est ce que les gens veulent faire croire. C’est la stratégie qu’ils veulent mettre en place. Mais, de toutes les façons, tout le monde a vu ici grâce à qui les audiences foraines ont pu se faire, grâce à qui tout le monde est candidat, grâce à qui le processus avance pour que tout le monde aspire, aujourd’hui, à la paix et tourne sur l’étendue du territoire. Cela veut dire qu’il n’a pas échoué. Il est en train de réussir sa mission et il est capable d’organiser les élections. Malgré tout, il y a des esprits tapis dans l’ombre qui man?uvre pour salir le Premier ministre de telle sorte qu’on le tienne pour responsable de l’échec des élections. Nous n’accepterons pas cela. De toutes les façons, nous veillons au grain. Si les élections n’ont pas lieu, personne ne viendra dire que c’est le Premier ministre qui a échoué. On dira que c’est tout le monde, le président de la République, les membres du Comité permanent de concertation (CPC), toutes les parties au gouvernement, etc. Ce n’est donc pas une affaire du Premier ministre. Au contraire, lui, il a réussi là où certains ont échoué.
Vous évoquiez des questions techniques. A propos, il y a encore la problématique des grades des Forces nouvelles. Comment appréhendez-vous ce sujet ?
Officiellement, le PPS va se prononcer sur cette question. Pour l’heure, nous pensons que le Premier ministre et le président de la République doivent se concerter sur la question avec le soutien du facilitateur, le président Compaoré pour, de façon discrétionnaire, résoudre ce problème. Il faut que les deux acteurs clé du processus de paix prennent de la hauteur, chacun à son niveau pour solutionner cette question en pensant à la paix, qui n’a pas de prix.
A côté de cette question, il y a aussi plus de 16.000 ex-combattants qu’on dit non encore démobilisés et réinsérés. Ne sont-ce pas là des préalables qui hypothèquent le 29 novembre ?
De toutes les façons, les conditions qui empêchaient les élections, selon la Constitution, c’était que le pays était divisé. Aujourd’hui, le président de la République a fait le tour de la Côte d’Ivoire. Il n’y a plus d’obstacle majeur pour ne pas tenir les élections. Le désarmement et la réinsertion des ex-combattants, c’est un processus. On a parlé de cantonnement, de regroupement, etc. On est dans une crise qui a commencé brutalement, mais elle doit finir progressivement, de sorte à ce qu’on n’en parle plus. Nous pensons que le président, qui sera élu, peut faire évoluer, dans le cadre des accords qui sont là, le processus en cours.
Kakou Mathias, président du PPS de même que Bamba Moriféré. Combien y a-t-il de PPS au niveau du ministère de l’intérieur ?
Au niveau du ministère de l’Intérieur, il y a un seul PPS. Nous avons organisé un congrès au cours duquel on a été élu secrétaire général du PPS. Au ministère de l’Intérieur, nous avons notre récépissé. Kakou Mathias et son bureau dirigent le PPS. Dans le cadre de la mobilisation, des élections et de la situation sociopolitique qui prévaut, le comité central s’est réuni pour examiner la situation pour aller à un autre congrès. Nous sommes partis à ce congrès le 13 juin 2009. Au cours de ces assises, notre modeste personne a été élue président du PPS. On n’a pas de problème de légalité. Il n’y avait que les formalités administratives, que nous avons remplies, et qui étaient que du secrétariat général nous passions à la présidence de notre parti. Tout a été fait, on n’a plus de problème. Nous nous battons légalement pour que nous soyons crédibles. Donc, aujourd’hui, le PPS a une seule direction conduite par Kakou Mathias. Dans les jours, qui suivent, je vous communiquerai le bureau politique du parti, tous les membres du secrétariat général, etc. Nous sommes à jour avec toutes les instances administratives.
Qu’adviendra-t-il quand on<
Article publié le jeudi 27 août 2009
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