:jeudi 27 août 2009
par Y.DOUMBIA. (Envoyé spécial)
Il devance ainsi les poids lourds de l’opposition ivoirienne, notamment les présidents du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) et du Rassemblement des républicains (RDR), Henri Konan Bédié et Alassane Dramane Ouattara. Issu du PDCI, il a décidé d’affronter le principal candidat de ce parti à l’élection présidentielle du 29 novembre prochain. La CEI, faut-il le savoir, a pondu un communiqué le dimanche 23 août dernier, annonçant aux potentiels candidats à l’élection présidentielle qu’ils peuvent commencer à déposer leurs dossiers de candidature à partir du mercredi 26 août. Le mardi 25 août dernier, la CEI a encore pondu un autre communiqué relatif aux éléments constitutifs du dossier de candidature. Le président du conseil général de Sakassou, voulant être le premier à déposer son dossier, s’est rendu, à cet effet, à la CEI pour remplir les formalités d’usage en la matière. Il a donc été reçu par le secrétaire permanent de la CEI, Auguste Severin Miremont, qui a vérifié la conformité de son dossier aux pièces à fournir pour être candidat. Muni de son récepissé d’inscription, le premier candidat à l’élection présidentiel n’a pas dissimulé sa satisfaction. Plutôt confiant, il a affiché sa détermination à se faire élire à l’élection présidentielle de novembre 2009 si d’aventure les signataires de l’accord politique de Ouagadougou respectent leurs signatures. Qu’il y ait élection ou pas à la date indiquée, pour Félix Akoto Yao, l’essentiel, « c’est de prouver aux populations qu’on a de l’ambition pour son pays ». « J’ai été le premier à déposer ma candidature à l’élection présidentielle prochaine, d’abord pour marquer ma détermination et tout l’engagement que je prends aux yeux de la nation pour apporter ma contribution à la sortie de crise et permettre ensuite aux Ivoiriens de retrouver la paix », a-t-il relevé. Pour le député de Sakassou, c’est dans sa nature d’être toujours le premier à déposer ses dossiers de candidature, que ce soit au poste de député ou de président de conseil général. Ce qui prouve, ironise-t-il, qu’il est un bon élève. « Il n’y a jamais deux sans trois. Et comme je gagne toujours, je gagnerai », a-t-il ajouté, sûr de lui. En ce qui concerne l’impossibilité de tenir l’élection présidentielle le 29 novembre prochain, Paul Akoto Yao n’a pas voulu donner dans la polémique. Selon lui, que les élections se tiennent le 29 novembre prochain ou à une autre date, il reste confiant quant à ses chances de remporter ces élections. « Je me suis apprêté pour cette élection. C’est vrai que vous ne nous voyez pas, mais j’ai dit aux Ivoiriens que nous allons faire la politique autrement. J’ai déjà visité plus de 1031 villages dans toute la Côte d’Ivoire. Pour moi, il y a un chronogramme qui a été donné. Comme je suis un bon élève, j’ai décidé de le respecter en venant déposer mon dossier de candidature », a-t-il déclaré.
Jamais deux sans trois, attention à Akoto Yao !
L’on croyait qu’il avait jeté l’éponge et qu’il faisait du bluff avec sa candidature. Que non. Félix Akoto Yao est bel et bien candidat à la prochaine élection présidentielle en Côte d’Ivoire. Le député et président du conseil général de Sakassou a traduit en acte son intention de candidature, en allant déposer ses dossiers, hier, à la Commission électorale indépendante (CEI). Premier candidat véritablement confirmé, le double élu de la cité de la Reine des Baoulé marque ainsi sa volonté d’aller à la conquête du pouvoir. Lui, encore le premier à prôner la paix par le changement avec du sang neuf à l’Exécutif, sans les présidents Gbagbo, Bédié et l’ancien Premier ministre Ouattara, ces trois principaux acteurs de la crise qui dure depuis bientôt deux décennies. Iconoclaste parmi les iconoclastes, Félix Akoto Yao se définit par sa forte personnalité et son caractère de buffle, qui ne recule jamais devant le challenge. Il l’a démontré par deux fois au PDCI, sa famille politique d’origine vis-vis de laquelle il a pris de la distance, successivement après les législatives passées et les élections aux conseils généraux. Croyant fortement en ses chances, le cadet de l’ancien ministre Paul Akoto s’est présenté par deux fois en candidat indépendant contre les candidats de son parti. Par deux fois, Félix Akoto a battu ses adversaires et raflé les postes électoraux qui lui ont semblé les plus importants pour marquer son empreinte dans sa région. Rentré dans les rangs du PDCI, après ses triomphes, l’on apercevra aux côtés de ses pairs du PDCI à l’Assemblée nationale. Très indépendant, l’homme ne s’enfermera pas dans sa famille politique. Il ne croit pas véritablement au débat démocratique en son sein. Petit à petit, Félix Akoto a commencé à faire son propre chemin, comme il aime à le dire à qui veut l’entendre. Ses ambitions, il pense pouvoir les étendre à la Côte d’Ivoire, après son expérience, qu’il estime réussie à la tête du département de Sakassou. Les occasions, il ne les manque pas pour projeter à coup de diapositives ses succès, mais aussi ses projets. Tocard, il le sera certes, face à ce que l’on qualifie, jusque-là de gros bonnets de la politique ivoirienne. Mais attention, Félix Akoto Yao est un nom qui rime désormais avec défi. Le double élu de Sakasou l’a déjà prouvé à l’intérieur de sa famille politique. Il veut rééditer l’exploit et s’en donne les moyens dans la discrétion. Il y a trois mois, il annonçait devant la presse qu’il ferait une campagne sans tambours ni trompette sur le terrain. Réagissant à notre article du samedi dernier évoquant ?’les candidats ayant jeté l’éponge’’ (cf. ?’L’inter du samedi 22 août 2009), il a annoncé avoir déjà fait le tour du territoire national, parcourant villes et hameaux pour pêcher les électeurs. Comme à Sakassou, Félix Akoto Yao peut encore surprendre. Ne dit-on pas qu’il n’y a jamais deux sans trois. Après sa razzia aux dernières élections, quoi d’étonnant s’il sortait encore vainqueur, cette fois à la présidentielle, toujours avec son titre d’indépendant. Voilà qui est un avertissement sérieux à Laurent Gbagbo, Henri Konan Bédié et Alassane Dramane Ouattara, ces trois prétendants qui crient déjà victoire avant les échéances. Prudence, rien n’est encore joué pour personne.
F.D.BONY
Article publié le jeudi 27 août 2009
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