:Le ministre Amani Michel aux soldats : « Pas d’élections avant le règlement des questions militaires »
mercredi 26 août 2009
par N’goran Francis à Bouak
La cérémonie a eu lieu hier mardi 25 août 2009 à Bouaké, en présence du ministre de la Défense Michel Amani N’Guessan, du général Soumaila Bakayoko et des autorités des forces impartiales présentes en Côte d’Ivoire. C’est donc une troupe de 04 sections, composée d’une brigade mixte de gendarmerie et un commissariat mixte de police regroupant les éléments des Forces armées des Forces nouvelles et ceux de l’armée régulière de Côte d’Ivoire qui a pris fonction depuis hier au commissariat de Sokoura et à la brigade de recherche de Bouaké. Cette installation officielle du CCI marque un important pas opéré par les militaires dans la conduite du processus de sortie de crise. Cette détermination a été soulignée par le ministre de la Défense Amani N’Guessan, indiquant que le scrutin présidentiel du 29 novembre prochain, qui est le véritable indicateur de la sortie de crise, dépend des questions militaires en suspens. « La guerre est en train de finir définitivement car on a beau parlé des élections, si des problèmes militaires ne sont pas définitivement réglés, je reste convaincu que ces élections-là, c’est une vaine prétention. C’est pourquoi nous devons nous mettre la main dans la main pour régler définitivement ces problèmes », a-t-il souligné. Levant un coin du voile sur le problème des grades des ex-combattants de la rébellion et la signature de tous les décrets relatifs aux questions militaires qui ont préoccupé le général Soumaila Bakayoko dans son intervention, le ministre de la Défense a donné l’assurance d’une solution définitive au sortir de Grand-Bassam. « Je vous promets ici que les problèmes militaires sont en train d’être tous réglés sans exception y compris les grades qui constituent un problème très sensible. Bientôt, nous allons donner à la Côte d’Ivoire des grades harmonisés », a-t-il fait savoir. Pour le ministre Amani Michel, cette avancée notable dans la résolution des questions militaires est le fruit des vertus républicaines incarnées par les généraux Mangou et Soumaila Bakayoko, qui face à la « suspicion préalable », ont fait prévaloir « intelligence, patriotisme et nationalisme. » A l’occasion de cette cérémonie, le patron de la Défense nationale n’a pas manqué d’explorer les causes de cette crise. Pour lui, l’état embryonnaire de la nation ivoirienne fonde la crise actuelle. « Aujourd’hui donc, nous avons des nations en devenir. Le continent africain est un vieux continent mais les Etats africains sont de jeunes nations. Les nations africaines sont en devenir, voilà la réalité de la Côte d’Ivoire. Un Etat appartenant à un vieux continent mais où la nation n’est pas encore réalisée. Mais cela comporte des dangers graves lorsque la nation n’est pas réalisée », a-t-il commenté avant de faire ressortir que « dans nos Etats, nous avons le germe de notre destruction. Nous avons des raisons, effectivement, de prendre des armes. Nous avons des raisons de nous énerver, mais c’est parce que nous n’avons pas encore une histoire vieille. Et ces éléments d’opposition, les contradictions ne se sont pas encore estompées ». Le ministre de la Défense appelant à la construction de la nation de tous ses v?ux, a fait savoir le rôle moteur des éléments des unités mixtes de brigade de gendarmerie et de police. « Si la nation est à venir, déjà vous êtes l’incarnation de la nation au présent », a-t-il mentionné non sans préciser leur autorité hiérarchique dans la zone. « Vous avez pour répondant autoritaire le préfet de police et le préfet de région », leur a-t-il fait savoir. Mais auparavant, le responsable du CCI, Kouakou Nicolas est intervenu pour situer les missions dévolues aux éléments de sa structure.
Article publié le mercredi 26 août 2009
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