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Politique / '' Tous les Gabonais doivent soutenir le gouvernement dans l'effort de relance d'Africa N°1'', Ndong Nguema, ministre gabonais de la Communication

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Libreville, 7 juin (GABONEWS) - Lors de l'interpellation du gouvernement,  ce mardi, par des députés de l'Assemblée nationale sur un certain nombre de préoccupations dont la situation de la radio Africa N°1 réduite au silence depuis le 27 avril dernier, le ministre de la Communication et de l'Economie Numérique, Paul Ndong Nguema, avant d'annoncer des mesures d'urgence et conservatoires ainsi que deux plans de redéploiement a invité '' tous les Gabonais'' a ''soutenir le gouvernement dans l'effort de relance'' de la station panafricaine (…) pour des raisons d'honneur national''.



Monsieur Paul Ndong Nguema, qui a déclaré qu'Africa N°1 était un '' dossier abondant'' nécessitant un '' appel du cœur'', s'était d'abord  attelé à rappeler les causes du déclin  de cette radioà vocation commerciale, née  en 1981 de la volonté de feu le président Omar Bongo Ondimba de faire du ''tam-tam'' de l'Afrique,  un puissant outil de communication au service des peuples du contient.


''LA BELLE EPOQUE''Ainsi, après la ''belle époque 81-91'' caractérisée par la montée en puissance d'Africa N°1 grâce ses programmes denses et attractifs (Mademoiselle Africa, le Démon de midi, Aventure mystérieuse, Club de la presse, Triangle, Africa-Midi-magazine, Africa-Sport, Kilimandjaro, Black feeling, la Sono Sauvage, Croisière, Bonjour le Soleil, le Bhat Power Show…), les recettes générées par la location de ses émetteurs ondes courtes de 2000 kilowatts à Moyabi, au sud-est du pays, et qui plaçaient l'antenne comme '' première station du continent, cinquième au monde'', le ministre a concédé que d''' années en années, une crise profonde'' s'y est installée, faute d’entrées publicitaires.


''Que s'est-il passe, qu'est-il arrivé?, s'est particulièrement interrogé le  député Zacharie Myboto, un  '' témoin de l'histoire'' d'Africa N°1,  préoccupé par les difficultés actuelles illustrées par l'obsolescence des émetteurs, 30 ans après les débuts de ce media.


Dans son intervention, le ministre a tenu à préciser que le maintien de la radio dans la zone de turbulences  découlait de plusieurs facteurs notamment techniques. Il s'agissait  de mutation dans l'habitude d'écoute.


M. Ndong Nguema s'est employé à indiquer qu'il n'y avait plus d'écoute en ondes courtes (OC), très en vogue pendant la guerre froide. Elles sont désormais supplantées par la modulation de fréquence (FM). Or, les OC étaient louées par des clients comme Radio France Internationale (RFI), NHK(radio japonaise), Radio Vatican ...


''DESTABILISATION FINANCIERE''


Ce désengagement a étroitement participé, a-t-il dit, à la '' déstabilisation financière'' d'Africa N°1 avec de surcroit, le départ du partenaire stratégique, la Société financière de radiodiffusion (Sofirad), une entité française, après avoir cédé ses actions (40%) à  des prives gabonais.


La Radio panafricaine a également fait montre de ''non adaptation à la concurrence  face à la multiplication des émetteurs FM'', en Afrique à la suite du processus de démocratisation, a analysé le patron du département de la Communication.


Africa N°1 disposait d'une vingtaine d'émetteurs  FM  sur le continent et sans omettre sur la région parisienne contre une soixantaine en Afrique au profit de RFI et BBC,  a-t-il mentionné.


Un constat froid qui a conduit le Gabon à assure ''toute la gestion'' de cet outil bien avant la décision du Conseil des ministres, en 2006, d'autoriser l'entrée de la Lybian Jamahiria Brocasting (LJB dont le siège se trouve à Tripoli) au capital de la société et en devenir actionnaire majoritaire avec 52% devant l'Etat gabonais (35%) et les privés gabonais représentés par '' Son et Image'' (13%).


La LJB déboursera 10 millions de dollars (5 milliards de FCFA) aux prives gabonais qui avaient auparavant racheté les actions (40%) que détenait  de la Sofirad.


Pourquoi avoir entériné l'arrivée de la LJB à Africa N°1 après 30 ans de partenariat avec la France et pourquoi le Gabon n'a-t-il pas repris l'outil, fort de l'expertise acquise par les ressources humaines locales?, s'interroge à nouveau, M. Myboto par ailleurs ancien ministre de l'Information ayant par conséquent eu la charge du dossier vers la fin 70 et dans les années 80.


Dans sa réponse, l'actuel ministre de la Communication, Paul Ndong Nguema a précisé que  le choix de la Libye était fonde sur les engagements de la LBJ  a réparer et moderniser  complètement les   cinq (5) émetteurs du centre de Moyabi;  rétablir la FM sur les 7 sites ( Dakar, Yaoundé, Douala, Brazzaville, Bamako, Lomé, Pointe -Noire); étendre le réseau sur les 53 pays africains;  contribuer au budget d'Africa N°1 avec quelques milliards et une proposition de redéploiement.


LA PARTIE LIBYENNE POSE DES PREALABLES


Seulement voilà, les Libyens avaient immédiatement assorti la concrétisation de   leurs  engagements par des préalables.


Ils réclamaient la cession de l'ensemble des émetteurs de Moyabi, l'octroi d'un bail de 30 ans se rapportant au terrain et au centre-émetteur. En outre, l'Etat gabonais devait apurer le passif de 3 milliards 400 millions de FCFA et conclure le plan social, en 2008, pour  2 milliards 400 millions.


Sans détours, le ministre a souligné: '' A l'heure des bilans, la situation ne s'est pas améliorée'', eu égard au ''retard accuse dans l'exécution des engagements'' par la partie libyenne.


Cette attitude '' semble se confondre avec le retrait graduel de l'actionnaire majoritaire'', a-t-il observé, au moment où l'opinion se rend compte au quotidien de la ''démotivation'' des Libyens et que des voix s'élèvent  même en faveur d'une reprise du contrôle de la radio par l'Etat gabonais, a-t-il ajoute.


PERTE D'AUDIENCE ET DE CREDIT VIS-A-VIS DES FOURNISSEURS


Toute chose qui a entamé le crédit d'Africa N°1 à en juger par la perte d'audience et vis-à-vis des fournisseurs. Sur ce dernier point, il a cité la date du 27 avril 2011 marquée par la fin des émissions sur le réseau FM suite à une ardoise de 200 millions de FCFA  présentée par l'operateur Eutelsat, charge d'acheminer le signal.


'' Au regard des difficultés, d'autres fournisseurs pourraient emboiter le pas '', s'est inquiété P. Ndong Nguema en citant, entre autres, la SEEG et Gabon Telecom.


''Pour des raisons d'honneur, le gouvernement ne peut se permettre de voir agoniser le tam-tam d'Afrique (…) Le gouvernement  a toujours honoré ses engagements, a-t-il assuré, preuves à l'appui.


Aussi, le ministre a-t-il annoncé que le gouvernement avait accordé plus d'un(1) milliards de FCFA à Africa N°1 pour soutenir son budget de fonctionnement tandis qu'en 2009, 800 millions avaient été octroyé, pour 4 mois d'activités.


Dans la loi des Finances 2010, il était prévu 4 milliards. Ce chapitre a été reporté à 2011 dans le cadre de la diversification de la station.


Cette enveloppe sera scindée. La radio (dotée d'une nouvelle grille des programmes) en prendra une partie tandis que l'autre sera destinée à la télévision. Innovation.


'' Ne pas confondre Africa N°1- TV avec Africa N°1 -Radio'', a-t-il argumenté.


PLAN DE RELANCE D'ENVERGURE


La mise en place de la TV-Africa N°1 et la relance d'envergure d'Africa N°1  font partie des deux plans de redéploiement par arrêtés par les plus hautes autorités.


Le but recherche est la création d'un ''pôle d'excellence'' en matière de communication.


La réussite d'une telle ambition passe, si l'on en croit le ministre, par des ‘‘synergies avec les radios nationales’’ pour s’identifier au mieux par rapport au slogan : ''Radio panafricaine''. Un objectif à long  terme.


Déjà, des '' mesures d'urgence et conservatoires'' ont été énoncées. On retient le règlement (effectué) des facteurs  dus à Eutelsat aux fins de rétablir les émissions sur la bande FM. '' L'Etat s'est également engage à honorer les salaires couvrant la période de mai à juin 2011.


Au-delà de ces mesures, il a confié qu'il avait été saisi par l'actionnaire majoritaire afin que le ''gouvernement mette tout en œuvre pour remédier à la situation engendrée par la crise politique en Libye''. Néanmoins, s'est-il étonné, les Libyens ont refusé la proposition de recapitalisation d'Africa N°1 faite par le Gabon à l'occasion du Conseil d'administration tenu le 16 mai 2011, à Libreville.


REFLEXION PROFONDE


'' L'Etat n'a aucun intérêt à voir mourir sa radio'', a insisté le ministre de la Communication qui, dans la foulée, a informé l'ensemble des députés qu'une ''réflexion profonde'' était en cours au sein du gouvernement au sujet d'Africa N°1 et que la conclusion sera soumise à l'Assemblée Nationale.


''Tous les Gabonais doivent soutenir le gouvernement dans cet effort de relance'', a lancé  le membre du  gouvernement après que Zacharie Myboto ait accusé le  gouvernement d'avoir manqué de ''perspicacité'', de porter une '' lourde responsabilité, morale et historique''  pour n'avoir pas  ''vu venir '', a l'effet de prendre les dispositions qui devraient pérenniser  cet ''outil Gabonais'', Africa N°1.


A défaut de la bande FM sur le continent et dans l'attente d'une embellie de la ''maison-mère'' basée à la Libreville, capitale gabonaise, les auditeurs de la radio Africaine peuvent toujours capter les émissions diffusées, sur le bouquet Canal-Sat puis  Internet, par l'antenne parisienne d'Africa N°1.


GN/RA/11

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Article publié le mercredi 8 juin 2011
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