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Libreville, (GABONEWS) – A l’issue du sommet extraordinaire de l'Union africaine (UN) à Addis Abeba (Ethiopie), l’institution panafricaine, contre toute attente, a demandé jeudi dernier la fin des bombardements de l'Otan sur la Libye, en indiquant qu’elle est indispensable pour ouvrir la voie à une solution politique qu'elle a de nouveau défendue; une position qui fait déjà grincer des dents puisque certains diplomates évoquent une politique de deux poids deux mesures menée au sein de cet organisme.
Retour sur ce qui a constitué dans la capitale éthiopienne, selon le correspondant de GABONEWS dans la région, rapportant les propos des salons feutrés du siège de l’UA, « une honte pour la diplomatie africaine qui peut, pour certains, se monnayer à coup de dollars ».
MERCENARIAT POLITIQUE SOUS LE CONTROLE DES FAUCONS VENUS DE TRIPOLI
A Addis Abeba, en effet, l’ambiance était électrique et rappelait l’époque coloniale. Certains diplomates ont même déclaré que la rencontre était « un véritable mercenariat politique sous le contrôle des faucons venus de Tripoli s’assurer que les obligés rempliraient leur part de contrat ».
En fait, pour ce sommet, il s’est agi carrément de faire allégeance au frère Guide, premier contributeur de l’Union Africaine. Un autre diplomate a même imploré le Ciel pour que son pays ne fasse jamais partie du fameux gouvernement de l’Union, « en fait un néocolonialisme, un esclavagisme où un non élu dirigerait des animaux ». D’ailleurs, a-t-il indiqué, « il (Kadhafi) vient de s’apercevoir après plusieurs décennies que ses compatriotes ne sont que des rats et des cancrelats ».
Un pro-Gbagbo fulminant de colère dans les couloirs, a pour sa part, déclaré que « Laurent Gbagbo n’a pas eu d’amis aussi puissants que ceux de Kadhafi ». « Le pauvre a tort d’être pauvre », a-t-il lancé à la volée.
Les Chefs d’Etat de l’Union africaine avaient, à l’unisson, demandé et obtenu le départ de Laurent Gbagbo (Ex-chef de l’Etat ivoirien chassé du pouvoir au terme d’une crise militaro-politique le 14 avril 2011) appuyé en cela par la résolution 1975 votée par trois éminents membres non permanents du Conseil de Sécurité et néanmoins membres de l’UA.
Cette fois ces trois pays ont été vertement tancés par les « Vrais Africains » pour avoir voté la résolution 1973.
Le ton serait monté d’un cran quand plus de cinq pays qui seraient le Rwanda, la Gambie, le Gabon, l’Ethiopie et le Sénégal ont eu l’outrecuidance de demander le départ de Kadhafi, rapporte le correspondant de GABONEWS. Le salut de ce dirigeant est préférable à celui des milliers de Libyens; plutôt « des rats et des cancrelats ».
DEUX POIDS DEUX MESURES…
Les « Vrais africains » se sont même émus du peu de considération qu’affichait à leur égard la communauté internationale. Comment ne pas lui donner raison, lorsque la règle à l’UA est le deux poids deux mesures; lorsque les dirigeants assimilent leur peuple aux animaux; lorsque la diplomatie de la valise a la primauté sur l’Acte constitutif.
Plus gênant pour l’Afrique centrale et particulièrement pour le Gabon (nouvelle atteinte à la mémoire d’Omar Bongo Ondimba) selon cette source aux propos peu amènes, est le rôle néfaste dans la crise ivoirienne qu’aurait joué le président de la Commission, le gabonais Jean Ping. A ce sujet, certaines preuves pourraient être révélées au grand jour.
Le Sommet extraordinaire de l'UA a exigé une « trêve immédiate » dans les combats et dans la campagne aérienne menée par l'OTAN, « afin de donner un répit à la population civile, d'atténuer ses souffrances et de permettre l'acheminement de l'aide humanitaire tant nécessaire à tous ceux qui en ont besoin ».
De nombreux observateurs s’interrogent désormais sur cette politique de l’UA qui choisit ses victimes puisque la même organisation qui avait exigé le départ de Laurent Gbagbo (même calamiteusement élu) souhaite le maintien, au pouvoir, d’un dirigeant non élu à la tête d’un pays sans institutions. Ce revirement de situation, explique-t-on, est la résultante de ces milliards de dollars versés par le Frère Guide pour le fonctionnement de l’institution panafricaine, sans omettre des achats de conscience qui paraissent également légions dans l’organisation.
Si non, pourquoi n’y a-t-il pas eu de sommet sur l’Egypte ou la Tunisie où des dirigeants élus (même mal élus, mais quand même élus) ont été débarqués sans autre forme de procès de leur fauteuil de président et sans aucun coup de pouce de l’UA ?
Ceux-là, ont au moins, le mérite de n’avoir pas insulté leur peuple, encore moins engagé des mercenaires pour les écraser comme des fourmis.
En outre, l’on se rappelle que le Guide libyen, trempé jusqu’au cou dans des affaires d’attentat, rêvait d’une nouvelle virginité qu’il a dû racheter avec d’autres milliards ou en saupoudrant des investissements dans certains pays.
Avec cet épisode, visiblement le crédit de l’UA se situe dans la zone rouge. Elle aura bien du mal à convaincre qu’elle n’est pas une « institution de façade » telle qu’elle apparait aujourd’hui aux yeux de plusieurs personnalités.
GN/11
Mis à jour ( Samedi, 28 Mai 2011 21:00 ) Articles Recents
Article publié le samedi 28 mai 2011
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