:L'opérateur économique a perçu 14 millions sans exécuter le marché.
Noah Fouda Maximilien, directeur de l'entreprise " Fouda Son Entreprise ", a été conduit à la prison de Tcholliré. Cet entrepreneur a été rattrapé par une affaire de marché public non exécuté dans le département du Mayo Rey, province du Nord. Selon un correspondant de la CRTV à Garoua, l'entrepreneur indélicat a écopé de 12 ans de prison ferme et de 21 millions à payer à titre de dommages et intérêts à l'Etat du Cameroun. Après avoir été interpellé par les éléments du Secrétariat d'Etat à la Défense (SED) à Yaoundé, le mis en cause a été transféré à Tcholliré où il devrait purger sa peine. En attendant la suite réservée à l'opposition qu'il a faite. Les malheurs de cet opérateur économique prennent leur source dans les conclusions d'un contrôle budgétaire. Les fonctionnaires chargés de s'assurer de la bonne exécution du budget ont alors découvert que le crédit de 24 millions affecté à la construction d'un poste agricole dans le Mayo Rey, dans une localité située proche de la frontière du Tchad, a été consommé par l'entreprise " Fouda Son Entreprise ", sans pour autant que le marché public soit exécuté. Des informations de source judiciaire font état de ce que le sieur Noah Fouda a reconnu avoir perçu une somme de 14 millions de FCFA. Mais au lieu d'entamer le chantier, cet argent aurait servi à " huiler " des réseaux au ministère de l'Agriculture et du Développement rural. L'entreprise basée à Yaoundé a été convaincue de détournement de deniers publics et son directeur condamné par la justice.
Au-delà de la condamnation d'un individu, il convient de relever que cette affaire intervient au moment où les dérives qui ont cours dans la procédure de passation, d'exécution et de contrôle des marchés publics viennent d'être stigmatisées. A la faveur du séminaire de vulgarisation du dispositif des sanctions dans le domaine des marchés publics organisé cette semaine au palais des Congrès de Yaoundé, les auteurs des dysfonctionnements ont été avertis. Interrogé sur l'impunité qui a élu domicile dans ce secteur, le directeur général de l'Agence de régulation des marchés publics, Jean Jacques Ndoudoumou, a répondu que l'ARMP " a réfléchi sur la raison d'être de l'impunité et qu'il y avait trois explications qui ne la justifient pas, mais qui peuvent expliquer ce phénomène. Tout d'abord, il y a l'ignorance des textes Il y avait également cette culture de la tolérance dans notre société et enfin l'absence d'une centralisation de l'information sur les marchés. " Parmi les bénéfic iaires de cette formation, il y avait les magistrats. Les récents développements au Mayo Rey montrent que ces derniers ont assimilé la leçon.
Article publié le vendredi 21 avril 2006
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