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Bikutsi du Cameroun

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 :La littérature camerounaise vient de se voir enrichie d’une nouvelle parution : « le Bikutsi du Cameroun » de Jean Maurice. L’ouvrage a la prétention de retracer l’histoire du Bikutsi de la genèse de ce rythme jusqu’à son existence tumultueuse actuelle. Dans une société camerounaise à la croisée des chemins sur le plan culturel, il était temps de sortir le Bikutsi des cabarets et des boîtes de nuits pour le ramener dans les bibliothèques. L’ouvrage se divise en trois parties dont la symétrie laisse déjà présager du sérieux et de la pertinence des analyses.
Dans une première partie intitulée « les sources du Bikutsi », l’auteur montre que ce rythme tire ses origines chez la femme. En effet, dans une société phallocratique dans laquelle l’homme occupe une place de choix, la prise de parole de la femme apparaît comme un scandale. La femme des régions Fang-bulu-beti se devait donc de trouver un exutoire à travers lequel elle pouvait exprimer ses joies, ses peines et ses frustrations. La femme se trouve donc être à la source du Bikutsi mais l’homme n’est pas longtemps resté à l’écart.
En effet, l’homme va récupérer ce rythme et lui insuffler les différents éléments de l’acoustique traditionnel constitué essentiellement des danses initiatique et de certains instruments musicaux.
Dans la deuxième partie intitulée « le Bikutsi et son identité aujourd’hui », l’on peut voir que l’évolution ou la révolution du Bikutsi a été rendue possible par la capacités de ce rythme à s’adapter à l’évolution technologique. Ce glissement rythmique, on le doit à certains moments du Bikutsi tels que MESSI Martin, Epressé Théodore alias ZANZIBAR et bien d’autres.
L’auteur montre également que malgré la mondialisation qui touche aussi le monde musical, le Bikutsi affiche encore certaines constantes qui permettent de l’identifier, notamment sa guitare solo ou « son balafon ; les chœurs, la guitare basse.
La thématique quant à elle tourne autour des faits de société (l’amour, la femme, la corruption le mariage…) mais il faut reconnaître à ce niveau une certaine métaphorisation de la langue qui permet de rendre le message plus pointu, plus sarcastique. Cependant face a cette thématique originelle, on note l’apparition de nouveaux axes thématiques liés à l’environnement politique d’une part et à la « dérive pornographique » d’autre part.
Dans la troisième partie « Et demain le Bikutsi » : prolégomènes à une « sortie de la forêt », Jean Maurice NOAH propose des pistes de sortie pour la suivie de ce rythme pour ce faire l’essayiste fait un diagnostic sans complaisance du Bikutsi au cameroun.
On trouve notamment la non spécialisation dans la chaîne de production du Bikutsi car l’artiste est parfois arrangeur, producteur et distributeur. Ceci entraîne une léthargie rythmique, le manque d’innovation et un marketing à la limite de l’indigénat.
Le Bikutsi pour s’imposer, doit se mondialiser tout en gardant sa spécificité. Le risque de phagocytose est grand, mais cette voie est inéluctable véritable. Ce n’est qu’au bout de cette véritable aventure ambiguë que le Bikutsi pourra aboutir à un certain métissage rythmique, précédé dans cette voie par des rythmes bien connus tels que le Zouk, le Rock and Roll qui ont su allier authenticité et modernisme.
Sur le plan local, il faudrait que les artistes exploitent mieux la richesse rythmique du terroir en évitant un repli de mauvais aboi à l’heure du décloisonnement culturel.
L’auteur propose encore entre autres voies de sortie, la modernisation des instruments, l’instruction nécessaires des artistes, la création des festivals de musique…
La partie répertoire plonge le lecteur dans une généalogie alphabétique de ce rythme et l’on voit défiler tour à tour des noms qui font désormais partie de l’ univers musical camerounais.
Cet ouvrage à le mérite d’avoir su éviter les sentiers battus de la production littéraire Camerounaise . Les amateurs du Bikutsi gagneraient à mieux être édifiés sur les sources de cette musique
Article publié le mardi 11 janvier 2005
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