:Dans les délégations spéciales de Namissiguima, Pensa, Boussouma… dans la province du Sanmatenga, des femmes participent activement à la bonne gestion de leurs collectivités. Lors des sessions municipales ou dans des activités spécifiques, elles répondent toujours présentes et donnent de la voie pour participer à la construction de leur cité.
Clarisse Zongo prend part pour la première fois à une session de la délégation spéciale de Namissiguima, province du Sanmatenga dans la région du centre nord du Burkina Faso. Une expérience pas nouvelle pour cette fonctionnaire du ministère en charge de l’agriculture. Avant, elle était membre de la délégation spéciale de Pensa, une autre commune de la province. Mais, à cause des menaces des groupes armés, elle a dû plier ses bagages comme la plupart des populations.
Photo de famille à l’issue de la session de Namissiguina « Monsieur le Président, je me propose de lire le procès-verbal », lance-t-elle lorsque le Président a sollicité un membre pour la lecture dudit document. Deux heures d’échanges autour des trois points inscrits à l’ordre du jour. Clarisse Zongo n’est pas restée silencieuse. Bien au contraire.
Ses interventions sont axées sur le partage des vivres, ou sur le renforcement des collectes de recettes. « A Pensa, j’étais la vice-présidente de la délégation. Lorsque le Président n’était pas là, j’assurais l’intérim. J’ai donc un peu d’expérience dans la gestion communale », dit-elle, avec un brin de fierté. « L’ambiance est bonne ici et je n’hésiterai pas à faire des plaidoyers pour le bien-être des populations et sur comment on peut davantage lutter contre le terrorisme », poursuit-elle avec conviction.
Evelyne Sawadogo, la voix des filles à BoussoumaÉvelyne, 25 ans, n’a pu poursuivre les études après le baccalauréat. Active dans les associations de jeunes dans la commune de Boussouma, région du centre nord, c’est presque sans surprise qu’elle a été désignée pour être membre de la délégation spéciale. Ce jour du mois d’août, Évelyne prend part aux débats de la session.
« Monsieur le président, je voudrais vous informer que la formation au profit des jeunes filles déplacées internes a pu se tenir. Nous avons pu les former en tissage. Mais avec la saison des pluies, beaucoup d’entre elles proposent leur service de cultiver dans les champs des gens », annonce la jeune fille.
Une bonne information selon le Président de la Délégation, M. Lompo qui annonce à son tour la validation du projet de construction de la maison de la femme de Boussouma. « Les femmes auront bientôt leur cadre de travail et de rencontres », ajoute-t-il.
Asséta Ouédraogo, environ 45 ans et responsable d’un groupement de femmes est aussi membre de la délégation spéciale de Boussouma. S’exprimant difficilement en français, elle finit par parler en mooré. « Madame, parlez, nous allons nous comprendre », rassure le vice-président.
Assèta informe de ce qu’un pont reliant un des villages de Boussouma à la ville n’est plus praticable. « Après la pluie, il faudra vraiment songer à réparer le pont », recommande-t-elle. Évelyne et Assèta se disent satisfaites de la gestion de leur commune. « Nous apprenons vraiment des aînés et des spécialistes », reconnaissent les jeunes filles.
Un leadership féminin en essorQuand elle n’est pas occupée à signer des documents administratifs, ce sont les actes d’état civil qu’elle vérifie. Chantal Simporé n’a que des mots de reconnaissance à ses supérieurs qui l’ont proposé comme membres de la délégation spéciale de Boussouma. Agent du ministère en charge des Ressources Animales et Halieutiques, Chantal est la 2e vice-présidente de ladite délégation.
« La responsabilité est immense et c’est une expérience pour moi. Je n’ai pas eu peur de l’accepter parce que je sais qu’il y a des personnes qui sont là pour me guider. Le Président son 1er vice-président le font bien. Je me sens toujours utile », dit-elle.
Les organisations féminines et pas seulement, encouragent les femmes à prendre une part plus active dans la gestion de leurs communes. Elles se réjouissent que de plus en plus, les pesanteurs socioculturelles n’entament plus la volonté de certaines femmes à faire entendre leurs voix dans les instances décisionnelles.
StudioYafa/MoussoNews
Article publié le vendredi 25 octobre 2024
73 lectures