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La fréquentation a triplé ces deux dernières années, mais la cinquième destination touristique d'Afrique de l'Ouest reste loin derrière le Sénégal, le Burkina, le Ghana et le Nigeria.
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Avec ses 450 hôtels et restaurants, le Bénin commence à attirer de plus en plus de touristes depuis quelques années, mais beaucoup reste à faire pour séduire tour opérateurs et visiteurs étrangers.
Armande Andriol, une Française de 28 ans, revient d'une balade sur le lac Nokoué. «On est tombé sur une campagne de promotion, alors on a décidé de venir au Bénin. Nous reviendrons l'été prochain.»
«Ganvié, c'est simplement beau !», déclare Jean, du même groupe après une visite dans un village lacustre. Coincé entre le Nigeria et le Togo, le Bénin accueille désormais des dizaines de milliers de touristes chaque année. Auparavant, ils se faisaient rares faute d'une politique de promotion et d'infrastructures. La politique a aussi joué un rôle : le régime marxiste de Mathieu Kérékou dans les années 1970 n'encourageait pas franchement les étrangers à venir découvrir un pays où les libertés d'opinion et de circulation étaient pour le moins restreintes.
Le secteur emploie aujourd'hui un peu plus de 70.000 personnes et les recettes touristiques ont presque doublé en dix ans: de 28,7 millions d'euros en 1997, elles sont passées à 53,4 millions d'euros en 2008 tandis que le nombre global de visiteurs a progressé de 23% (de 150.000 à 185.000).
«Aujourd'hui nous organisons des campagnes de promotion dans le monde entier. Avant, nous n'avions pas de volonté politique réelle», confie Paul Akoha, le Directeur du développement touristique.
Selon lui, le pays a de nombreux atouts pour séduire : au centre, le musée d'Abomey présente des trônes et bijoux princiers, les palais royaux de la ville sont inscrits au patrimoine de l'Unesco depuis 1982.
Au nord-ouest à environ 470 km de Cotonou, le parc naturel «W» de la Pendjari est de plus en plus connu à l'étranger.
Et pourtant, le tourisme n'arrive pas franchement à décoller et le Bénin reste depuis une dizaine d'années la cinquième destination touristique d'Afrique de l'Ouest loin derrière le Sénégal, le Burkina, le Ghana et même le Nigeria.
A quelque 200 km de «Lagos la furieuse», de nombreux expatriés, en majorité francophones, viennent aussi décompresser à Cotonou pour oublier le temps d'un long week-end les embouteillages et les problèmes d'électricité de la mégapole nigériane.
«Ça ne sert à rien de dire aux touristes de venir s'il n'y a pas de professionnels. L'État doit investir réellement dans le secteur et il faut de vraies infrastructures d'accueil. Le tourisme est un business et le Bénin n'y est pas encore», explique Pierrette Houessou, titulaire d'un master en tourisme et hôtellerie.
Il y a tout de même un frémissement. «La fréquentation augmente régulièrement depuis 2007. Avant 2006, on était à moins de 10.000 nuitées par an, fin 2008 on a dépassé les 35.000?, témoigne Alfred Nounangnon, gérant de l'Hôtel Venise à Parakou.
En 2006, le gouvernement a créé le Fonds national de développement et de promotion touristique (FNDPT). Outre des campagnes à l'étranger, il a lancé un ambitieux programme dénommé «La route des pêches». L'objectif est de transformer 32 km de côtes en une cité touristique avec une capacité de 2.000 chambres, de centres commerciaux et de villages vacances.
«Pour nous l'objectif est de tripler la part du tourisme dans le PIB d'ici à 2015, contre 2,5% actuellement. Nous nous en donnons les moyens», affirme à l'AFP la ministre du tourisme, Mamata Bako Djaouga.
[Publié le 10/07/2009 sur Le Point.fr source AFP - Crédit photo: vee_roo]
http://www.lepoint.fr/actualites-voyages/2009-07-10/afrique-le-benin-une-destination-touristique-en-pleine-expansion/1088/0/360446
Article publié le mardi 8 septembre 2009
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