Crue du fleuve et routes coupées : le Niger pris en étau par les intempéries - Studio Kalangou - Au rythme du Niger
Dernières publications dans cette catégorie
 .  IMPRESSIONS du NIGER…(du 29/2 au 7/3/2004) - lundi 17 janvier 2005
 .  Pour conjurer la menace des années blanches, Les étudiants nigériens se connectent - vendredi 14 janvier 2005
 .  POTERIE DE BOUBON : La tradition ne paye pas - vendredi 14 janvier 2005
Plus...
Augmenter la taille de la police Diminuer la taille de la police print send to Comments
Lectures : 102



Le Niger fait face à une double menace qui touche à la fois les populations riveraines du fleuve Niger et les infrastructures routières du pays. Le niveau des eaux à la station de Niamey a atteint ce lundi 19 août 2024 la côte 620, correspondant à l’alerte rouge, mettant les riverains dans une situation de précarité.Parallèlement, les importantes pluies enregistrées un peu partout ont provoqué des coupures de routes à l’intérieur du pays, isolant certaines localités dont Niamey, la capitale.

Un phénomène naturel aggravé par l’action de l’homme Le Dr Maigary Issoufou, hydrogéologue au centre régional AGRHYMET (Un programme d’AGRonomie, d’HYdrologie et de METéorologie), explique que « la montée du fleuve Niger à cette période est une montée normale, due aux apports des affluents de la rive droite du fleuve, comme la Sirba et le Gourwal. C’est ce qu’on appelle la crue locale. » Cependant, il souligne que ce phénomène naturel, autrefois moins inquiétant, est aujourd’hui amplifié par l’impact de l’activité humaine sur l’environnement. « Ces dernières années, le pic de cette crue est beaucoup plus important », ajoute-t-il, pointant du doigt le défrichement et l’ensablement du fleuve, qui augmentent le coefficient de ruissellement et la montée des eaux.

Des alertes et des précautions nécessaires Les autorités et experts en hydrologie surveillent de près les niveaux d’eau pour prévenir les risques d’inondation. Le Dr Issoufou met en garde : « La côte d’alerte est une mesure estimée par les techniciens. Nous sommes actuellement autour de six mètres, ce qui signifie que nous devons rester vigilants. » La situation pourrait rapidement se détériorer en cas de nouvelles pluies, rendant indispensable une vigilance des populations vivant dans les zones inondables.

Le lundi 19 août, le niveau des eaux du fleuve Niger à la station de Niamey a atteint, la côte 620 cm, soit le niveau d’alerte rouge avec des risques d’inondation pour les riverains de ce cours d’eau.

Au quartier Kirkissoye de Niamey, des femmes activent dans la culture du riz s’inquiètent. L’eau des bassins est en train de franchir certaines barrières au risque d’inonder leurs champs, et compromettre leurs récoltes. Malgré la présence d’une digue construite pour contenir les eaux du fleuve, les vannes d’une station de pompage sont tombées en panne avec les fortes précipitations : « l’eau nous fait peur, puisqu’on ne sait pas comment l’arrêter pour le moment » indique une membre de la coopérative de Kirkissoye.

À lire : Les inondations au Niger causent 137 000 sinistrés et 94 décès

Boukari Koranga, président de la coopérative de Kirkissoye indique que l’eau « ​part ​directement ​dans ​l’aménagement. ​​Ça ​inonde ​le ​riz, ​ça ​continue, ​ça ​va ​dans ​le ​village ​pour ​inonder ​le ​village. ​On ​avait ​posé ​des ​sacs ​sur ​les ​bassins ​pour ​permettre à ​l’eau ​de ​s’arrêter, ​on ​a ​pu ​maîtriser. ​Une ​journée ​après, ​l’eau ​a ​commencé ​à ​monter ​sur ​les ​sacs ».

Impact sur les infrastructures et la circulation Les inondations ne se limitent pas seulement à l’augmentation des niveaux d’eau, mais elles impactent aussi les infrastructures critiques, comme les routes. Dans une interview accordée à la Radiotélévision du Niger (RTN), le Ministre des Transports et de l’Équipement, le Colonel Major Salissou Mahaman Salissou, rapporte des interruptions de circulation dans plusieurs régions : « À Agadez, la digue de Tiguiwit, qui retient 11 millions de mètres cubes d’eau, a cédé, coupant la circulation sur cet axe.»Dans d’autres régions, comme Tahoua, Dosso, et Tillabéri, des coupures similaires ont été observées, perturbant gravement le trafic.

Face à la récurrence et à l’intensification de ces inondations, les autorités nigériennes ont mis en place des réponses d’urgence. Des entreprises, soutenues par l’agence de maîtrise d’ouvrage déléguée pour l’entretien routier, travaillent pour rétablir la circulation. Toutefois, comme l’indique le ministre, « l’abondance des pluies fait que des mesures beaucoup plus importantes s’imposent ».

Ousmane Mamoudou.





Article publié le jeudi 5 septembre 2024
102 lectures
Accès rapide
Presse nigérienne
Nos partenaires