Samedi, 26 Septembre 2009 15:40
Ce n'est pas encore l'ouverture d'une information judiciaire. Il s'agit pour l'instant d'une procédure administrative pour examiner minutieusement à la loupe la gestion des ressources publiques. Les inspections d'Etat au niveau de la Société Nigérienne de Distribution des Produits Pétroliers (SONIDEP) et la société nigérienne d'Electricité (NIGELEC) déclenchent déjà de grandes poussées d'adrénaline au sein de l'establishment de ces deux sociétés. En effet, c'est depuis le 16 septembre dernier que des missions d'inspections d?Etat sont ouvertes au niveau de ces deux importantes sociétés d'Etat. Même si d'autres sociétés seront aussi concernées par l'opération, c'est surtout le cas de ces deux plus grandes entreprises qui retient l'attention de l'opinion nationale.
Longtemps restées quelque peu à l'abri des investigations, plusieurs fois, certains acteurs de la société civile ont demandé leurs investigations. C'est désormais chose faite, la machine d?assainissement des finances publiques que les nigériens avaient favorablement qualifi é, "opérations mains propres" du Pré- sident de la République, vient ainsi d'élargir ses bases après le dossier de la SONITEL et la très vaste affaire de l'Assembl ée Nationale. Avant les grosses investigations qui ont été récemment conduites à l'Assembl ée Nationale, et qui ont débouché sur l'inculpation de plusieurs députés nationaux, des cadres de l'administration parlementaire ainsi que plusieurs commer- çants fournisseurs, le mouvement de la société civile avait, par le passé, dénoncé d'importants trafics au niveau de certaines sociétés d'Etat notamment la Nigelec, la SONIDEP, la SPEN et bien d'autres unités industrielles de l'Etat : distorsion dans la procédure de passation des marchés publics, surfacturations, marchés fictifs, délits d'initiés dans la procédure des passations des marchés dans certains cas. Beaucoup de choses ont été dites dans ce sens au sein de l?opinion au sujet de la Nigelec, notamment quand le mouvement de la société civile était très régulièrement descendu dans la rue pour dénoncer la mauvaise gestion des ressources publiques. Un autre aspect qui va particulièrement retenir l'attention des inspecteurs d'Etat, la question des 20 milliards de francs de fonds d'appui annoncés pour renforcer les capacités de la NIGELEC. D?autres soup- çons avaient aussi plané dans les activit és d'importation des hydrocarbures lorsque les associations des consommateurs dénonçaient la qualité du carburant et laisser planer un doute sérieux sur les origines de sa provenance. Pour l'instant, rien n?a rien filtré sur les éléments des investigations, mais à coup sûr les dossiers qui en sortiraient ne manqueront pas d'être trop salés pour déboucher à des inculpations et des proc édures judiciaires. Après l?affaire de l'Assembl ée Nationale et ces dernières vagues d'investigations déclenchées depuis le 16 septembre, il apparaît désormais clair que les premières priorités de la période transitoire de 3 ans du Président Tandja Mamadou vont être consacrées à l'assainissement des établissements publics de l'Etat. Si le ton a été donné par les investigations de la SONITEL, de la comptabilité de l'Assemblée Nationale et actuellement à la SONIDEP et à la Nigelec, ce qui est sûr, c'est que d?autres sociétés d'Etat sont aussi sur la liste. On cite notamment le Ministère de l'hydraulique où une autre inspection est en cours. Le limogeage du Directeur Géné- ral du CNUT ainsi qu'un autre départ tout aussi inattendu du Directeur Général de la LONANI alors qu'il se trouvait en mission en France, ne serait pas étranger à certaines suspicions laisse aussi envisager quelques éléments sombres dans leur gestion. Il fera à coup sûr un temps de plomb pour les patrons des sociétés d'Etat. Le concept "débout Niger", cette dynamique lancée par une frange de la soci été civile pour soutenir les actions du Président Tandja dans son plan d'assainissement et de moralisation de la gestion des finances publiques est peut-être entrain de prendre forme. Un éclairage total sur l'ensemble de la chaîne des entreprises publiques pour traquer les opé- rations de fraude et de détournement était notamment demandé par les acteurs de la société civile au cours d'une confé- rence qu'ils ont tenue récemment il y a deux semaines. "Débout Niger", pour que les patrons des entreprises d'Etat ne continuent plus à se vautrer dans un mar écage de trafic et de grosses affaires.
Article publié le dimanche 27 septembre 2009
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