Lors de son discours annuel sur l’état de la Nation, le président Félix Tshisekedi a évoqué, devant les deux chambres du Parlement réunies en Congrès, sa volonté d’adapter la Constitution aux réalités congolaises. Il a également abordé la sécurité dans l’Est du pays, la relance économique et les priorités en matière de santé.Le président Félix Tshisekedi a prononcé son discours annuel sur l’état de la Nation, mercredi 11 décembre, comme le prévoit l’article 77 de la Constitution. Très attendu sur la question de la réforme de la loi fondamentale, il a justifié, pour la première fois à la capitale Kinshasa, sa volonté de doter le pays d’une nouvelle loi après en avoir parlé à la diaspora congolaise en France et en Belgique, ainsi que dans certaines provinces du pays.
Un démarrage de mandat entravé
Évoquant la première année de son second mandat, « marquée par un démarrage raté ou plutôt retardé, notamment en raison du temps nécessaire à la désignation de la Première ministre et à la mise en place des institutions, conformément aux prescrits de notre Constitution », Félix Tshisekedi, qui s’est défini comme un « fidèle à la Constitution », a regretté ces « délais contraignants ». Il a affirmé les avoir respectés par attachement aux « procédures fondamentales de [la] démocratie ».
Tirant les leçons de cette expérience, il a appelé à une réflexion collective des Congolais, tout en annonçant la mise en place, dès l’année prochaine, d’une commission multidisciplinaire pour étudier la question. « Il est peut-être temps d’engager une réflexion nationale sur une réforme constitutionnelle afin d’éliminer les failles qui ralentissent le fonctionnement de notre appareil étatique », a-t-il déclaré sur un ton ni ferme ni menaçant, tout en rassurant que cette initiative vise uniquement à « bâtir un cadre institutionnel plus adapté aux réalités et aux aspirations [du] peuple ».
La sécurité reste un défi persistant dans l’Est du pays
Outre la réforme constitutionnelle, le président Tshisekedi a évoqué la situation sécuritaire dans la partie Est du pays, qui demeure « un défi majeur ». « Notre pays reste confronté à des rébellions persistantes, dont l’agression de l’armée rwandaise et des terroristes du M23, qui entravent la stabilité nationale, le développement et l’amélioration des conditions de vie de nos concitoyens », a-t-il déclaré, en reconnaissant que « ces ennemis de la République continuent d’occuper une partie des territoires de Rutshuru, Masisi, Nyiragongo et Lubero ».
Ces contrôles de pans du territoire ont occasionné un afflux massif de déplacés internes. « Aujourd’hui, près de 7 millions de Congolais vivent loin de leurs foyers, faisant de la République Démocratique du Congo l’un des pays les plus touchés au monde par ce drame humanitaire », a ajouté le président.
Relance économique et santé : des engagements pour 2025
Le président Tshisekedi a également mis en avant les progrès réalisés dans plusieurs secteurs. Il s’est félicité d’un taux de croissance économique projeté à 6 % pour 2025, supérieur à la moyenne de l’Afrique subsaharienne. Pour pérenniser cette relance, il a promis d’accroître les investissements dans l’agriculture afin de réduire l’insuffisance alimentaire. « L’autosuffisance alimentaire ne devrait plus être un slogan », a-t-il affirmé. Le président a également annoncé la réhabilitation de 38 000 kilomètres de routes agricoles d’ici 2025.
Par ailleurs, il a dévoilé l’extension, à partir de 2025, de la gratuité de la maternité sur l’ensemble du territoire national. Actuellement limitée à 13 des 26 provinces, cette mesure s’inscrit dans le cadre de la Couverture santé universelle. Dans la même dynamique, chaque province sera dotée d’un hôpital de référence, une initiative visant à réduire les disparités en matière d’accès aux soins de santé.
Article publié le vendredi 13 décembre 2024
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