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lundi 13 juillet 2009
par Thibault R. Gbei Source cameroon.info
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Révélations autour de la mort de Charlotte Mbango
L’artiste aurait été abandonnée par sa famille biologique depuis son internement à l’hôpital de Dublin... “Quand j’ai appris que Charlotte était morte, je ne le croyais pas. Elle m’a caché qu’elle était si gravement malade. Elle avait des dettes chez moi et m’avait promis de les payer dès qu’elle aura gagné une tontine le 13 juin 2009. Aujourd’hui, je ne sais pas comment je vais faire”. Clara, assise derrière le comptoir de sa boutique, à Mercadet Poissonnière dans le 18ème arrondissement de Paris, est bien connue par de nombreux artistes camerounais qui vivent dans la capitale française. Non seulement parce qu’elle vend des produits bien de chez nous, depuis la boisson (top citron, ananas, Beaufort, Guiness...) jusqu’aux bâtons de manioc, poisson fumé et autres ndolè, tapioca, plantin. Mais surtout, parce qu’elle est un peu considérée comme le passage obligé pour ceux des artistes qui ont des problèmes de tous ordres : “Je suis en train de me battre pour que Pierre de Moussy, dont l’état de santé devient inquiétant, puisse se faire arranger les quelques dents qui lui restent dans la bouche”, explique la brave dame, avant de poursuivre à propos de Charlotte Mbango : “j’aurai dû douter qu’il y avait quelque chose qui n’allait pas. Quand elle venait me voir, il y a encore quelques mois, elle était systématiquement assise là (elle montre du doigt une chaise à l’angle de la boutique). Alors je mettais un de ses morceaux et elle versait des larmes en l’écoutant. Je lui demandais alors pourquoi pleurer sur un magnifique morceau ? Elle me répondait “Clara laisse, j’ai trop de problèmes”, confie-t-elle. Et de conclure : “J’en veux particulièrement à des gens comme Céline, l’épouse de Ebwéa (l’ex-Lion Indomptable ndlr), qui savait tout mais ne m’a rien dévoilé”. Comme gage de ses dettes, Charlotte Mbango a juste laissé à mama Clara une petite centaine de Cd qu’elle pourra vendre. Mais sans être sûre de recouvrer entièrement son dû. Depuis la disparition de la chanteuse, Clara arbore de manière symbolique, un foulard noir. Une autre artiste, qui a du mal à se retrouver son équilibre depuis le décès de Charlotte Mbango, c’est Chantal Ayissi. La reine du bikutsi est la personne à qui la diva de la chanson africaine s’est le plus confiée durant les dernières semaines de son vivant. C’est elle notamment, qui va organiser une quête pour faciliter le rapatriement de la malade de l’hôpital de Dublin où elle était internée depuis plusieurs mois jusqu’au Chu de Kremlin Bicêtre conformément au v?u de la patiente : “Charlotte Mbango m’a demandé de tout faire pour la ramener en France. Elle savait qu’il ne lui restait plus beaucoup de temps à vivre. Les médecins ayant donné le pronostic final. Elle m’a confié énormément de secrets, y compris concernant les relations qu’elle entretenait avec sa famille. Pour elle, il était clair que seule sa famille d’artistes comptait depuis longtemps. C’est d’ailleurs pourquoi elle a souhaité être entourée par cette famille durant ses derniers jours. Avant de lui rendre visite à l’hôpital de Dublin, alors que j’étais venue dans cette ville pour donner un spectacle, c’est l’association des Camerounais de Dublin représentée par Emmanuel Ngatcha et Dada, qui s’occupait de Charlotte à l’hôpital. Quand j’ai vu dans quel état Charlotte était... Je me suis dit qu’il n’était pas possible de faire autrement que de me battre pour elle”, souligne cette autre diva. Et le pasteur Ewèlè de l’Uebc ne s’y est d’ailleurs pas trompé, lui qui a rendu un vibrant hommage à Chantal Ayissi et aux Camerounais de Dublin lors de la levée du corps de Charlotte Mbango le 16 juin dernier au Chu du Kremlin Bicêtre, même s’il a essayé par ailleurs d’arrondir les angles de cet hommage pressentant probablement ce qui allait se passer par la suite. Car depuis, le torchon brûle entre certains frères de Charlotte Mbango et Chantal Ayissi. On reprocherait à cette dernière d’en savoir un peu trop sur les relations entre Charlotte Mbango et sa famille. Chantal Ayissi répond qu’elle a tout fait selon la volonté de Charlotte, ses derniers désirs de son vivant. C’est ainsi que Charlotte Mbango avait demandé qu’il y ait une veillée à Paris sur fond de concert de musique et de fête, alors que sa famille était opposée à cette idée voulant que son corps soit immédiatement acheminé sur Douala pour les obsèques. Décidément, la disparition de Charlotte Mbango n’a pas fini de faire jaser.
Article publié le lundi 13 juillet 2009
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