:C’est ce matin, à Lakota, que sera inauguré le mausolée, tombe réhabilitée, érigé en l’honneur de l’artiste François Lougah, disparu en décembre 1996, à l’âge de 68 ans.
Onze ans, jour pour jour, après son inhumation, et après plus de 8 années dans un délabrement éhonté, la dernière demeure de l’artiste a retrouvé ce bain de jouvence grâce à un élan de reconnaissance citoyen de M. Désiré Dallo, directeur général du Port autonome de San Pedro (Pasp). En effet, celui-ci, au hasard d’un voyage, s’est dit meurtri par le piteux état de la sépulture du «Papa national» qui a distillé de l’émotion, par sa musique, à la Côte d’Ivoire et au monde, plus de trois décennies durant. C’est à juste titre que, dès 2004, M. Désiré Dallo met en forme le projet de réhabiliter la tombe de Lougah. Le 19 décembre 2007, le projet est validé et soumis à la sagacité de l’architecte Koné Yoha. Qui, trois jours après, soit à la célébration du 11e anniversaire de la mort de l’artiste, boucle le plan du futur mausolée, en prenant en compte les spécificités sociologiques et culturelles ayant un lien avec la vision du donateur et la carrière de l’artiste. 11m2 pour les 11 albums de Lougah, la description de l’édifice en forme d’un gouvernail pour faire allusion au Pasp et au premier succès de l’artiste («Tout seul sur un bateau»), etc. c’est ainsi que M. Dallo obtient le soutien de Mtn dans la conduite du projet. En décembre 2008, les travaux démarrent pour s’achever en mars 2009. Au-delà de la coïncidence symbolique des dates d’exécution des travaux avec la vie et l’œuvre de l’artiste, cette réhabilitation du tombeau de Lougah sonne comme une restauration de la dignité de cet homme, mais aussi des artistes. Qui, par trop souvent tombent dans les oubliettes, une fois passés de vie à trépas, alors que leurs œuvres continuent de caresser nos tympans. Ernesto Djédjé à Tahiraguhé, Jimmy Hyacinthe à Afotobo, Fulgence Kassy à Kocumbo, pour ne citer que ceux-ci. Pourvu que l’initiative du Dg du Pasp, qui a sollicité et obtenu le concours du Bureau ivoirien du droit d’auteur (Burida), pour l’organisation pratique de la cérémonie d’inauguration du mausolée de Lougah, fasse tache d’huile.
Pour la circonstance, les organisateurs ont fait venir l’ex-épouse et les 5 enfants de l’artiste pour consacrer l’adage selon lequel : «Les artistes ne meurent jamais».
R. Coulibaly
Article publié le mercredi 18 mars 2009
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