:Le message de Kofi Annan, Secrétaire général des Nations unies à l'occasion de la Journée mondiale de la liberté de la presse
"Nous vivons dans un monde saturé d'information. Avec la prolifération de ce que l'on appelle les nouveaux médias, des nouvelles technologies et des nouveaux modes de diffusion, l'information est devenue beaucoup plus accessible. En même temps, elle se diversifie. Ainsi, celle que véhiculent les principaux organes de presse est désormais complétée par celle que proposent des " médias participatifs " comme les blogues.
Mais, face à cette évolution de la presse et du journalisme, certains principes de base conservent toute leur importance. Alors que nous célébrons la Journée mondiale de la liberté de la presse, je déclare à nouveau que j'appuie énergiquement le droit universel à la liberté d'expression. Bien des membres de la presse ont été tués, mutilés, détenus ou autrement pris pour cibles parce qu'ils exerçaient ce droit en toute bonne conscience. Selon le Comité pour la protection des journalistes, 47 journalistes ont été tués en 2005 et, cette année, ils sont déjà 11 à avoir perdu la vie. Il est tragique et inacceptable que le nombre de journalistes tués dans l'accomplissement de leur devoir soit devenu le baromètre de la liberté de la presse. Je demande instamment à tous les gouvernements de réaffirmer leur attachement au droit " de chercher, de recevoir et de répandre, sans considérations de frontières, les informations et les idées par quelque moyen que ce soit ", que consacre l'art icle 19 de la Déclaration universelle des droits de l'homme.
En même temps, j'engage chacun à exercer ce droit de manière responsable et, si possible, sans attendre d'être acculé par les événements. Les médias exercent une très forte influence sur les comportements. De ce fait, et comme l'Assemblée générale l'a affirmé récemment dans la résolution portant création du Conseil des droits de l'homme, ils " ont un rôle important à jouer dans la promotion de la tolérance, du respect et de la liberté de religion ou de conviction ". Les médias ne devraient pas être utilisés pour inciter ou dégrader ou pour propager la haine. Il doit être possible de faire preuve de discrétion sans empiéter sur les libertés fondamentales.
En cette Journée mondiale de la liberté de la presse, prenons conscience du fait que non seulement les médias nous informent du changement, mais qu'ils sont eux-mêmes un moteur du changement. Nous devrions tous savoir gré à la presse du travail qu'elle fait et être sensibles à son imagination. J'espère que les médias, qu'ils soient nouveaux ou traditionnels, pourront poursuivre leur tâche, à l'abri des menaces, de la peur ou de toute autre contrainte ".
Article publié le jeudi 4 mai 2006
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