Le 1er avril, Alger avait dit avoir abattu un drone de reconnaissance armé qui avait pénétré son espace aérien. A la suite d’une enquête, le Mali a « mconclu avec une certitude absolue que le drone a été détruit suite à une action hostile préméditée du régime algérien», a affirmé dans un communiqué le ministère malien des Affaires étrangères. «Le collège des chefs d’Etats de l’Alliance des Etats du Sahel décident de rappeler pour consultations les ambassadeurs des Etats membres accrédités à Alger», ont annoncé les trois pays dans un communiqué commun, cité par l’AFP.
Selon le gouvernement malien, l’épave du drone a été localisée à 9,5 kilomètres au sud de la frontière avec l’Algérie. «La distance entre le point de rupture de liaison avec l’appareil et le lieu de localisation de l’épave est de 441 mètres. Ces deux points sont tous situés sur le territoire national», dit le communiqué. Il ajoute que l’aéronef «est tombé à la verticale, ce qui, probablement, ne peut s’expliquer que par une action hostile causée par des tirs de missiles sol-air ou air-air.»
«Une action inamicale et condescendante» Face à la gravité de cet acte, «le Mali condamne avec la dernière rigueur cette action hostile, inamicale et condescendante des autorités algériennes», poursuit le document. Bamako a par ailleurs annoncé plusieurs mesures de protestation contre Alger, notamment la convocation de l’ambassadeur algérien, le retrait avec effet immédiat du Comité d’état-major conjoint (Cemoc) – une alliance de plusieurs forces armées du Sahel pour lutter contre le terrorisme – et une plainte devant des instances internationales «pour actes d’agression.»
A lire également - Édito | Les mal-aimés du transport aérien [Par Jean-Louis Baroux] Ce contentieux est le dernier en date entre le Mali et son grand voisin du nord de l’Afrique, dont les relations n’ont cessé de se dégrader ces dernières années. Les deux pays avaient déjà rappelé leurs ambassadeurs respectifs à la suite d’une brouille en décembre 2023.
Le Mali reproche à l’Algérie d’entretenir une proximité avec les groupes Touaregs, notamment dans la région frontalière. Fin janvier 2024, le gouvernement malien avait annoncé se retirer de l’accord de paix d’Alger, signé en 2015. Cet accord a longtemps été considéré comme essentiel pour stabiliser le pays, confronté depuis 2012 à une crise sécuritaire.
Article publié le lundi 7 avril 2025
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