S’exprimant au nom des 27 Etats membres de l’Union Européenne, le Haut représentant de l’UE pour les affaires étrangères et la politique de sécurité et vice-président de la Commission européenne, M. Josep Borrell a, dans une déclaration en date du 14 octobre dernier à Luxembourg, réaffirmé le soutien de l’ensemble des pays de l’Union au « partenariat stratégique » avec le Maroc. Un partenariat de « longue portée, de longue durée, très dense et approfondi » qui existait depuis plus de 55 ans et pour lequel l’UE accorde une « immense valeur ».
Cette déclaration au nom des Ministres des Affaires Etrangères des 27 pays de l’UE, faut-il le souligner, « inscrit dans la continuité de l’élan positif et unanime suscité par plusieurs Etats européens à la suite des arrêts en date du 4 octobre 2024 de la Cour de justice de l’UE ».
A Luxembourg, les 27 pays membres de l’UE, par la voix du Haut représentant de l’UE, ont donc tenu sans ambages, à exprimer leur engagement à « renforcer et à préserver » le partenariat stratégique avec le Maroc dans tous les domaines. Aussi, ils ont unanimement promis que ce partenariat, scellé depuis 1969, « connaitra des développements positifs dans les prochains mois ».
Ce soutien collectif exprimé par les pays membres de l’UE, à travers cette déclaration, intervient dans un contexte de pressions algériennes sur 12 Etats membres de l’Union qui ont exprimé, à titre national, leur soutien sans faille au Maroc après que la Cour de justice de l’UE (CJUE) ait rendu une décision annulant les Accords agricole et de pêche entre l’UE et le Royaume du Maroc.
En effet, l’Algérie avait convoqué le week-end dernier, les ambassadeurs de ces 12 pays de l’UE, accrédités à Alger, pour s’insurger contre leurs soutiens au Maroc sur la question du Sahara Marocain et par extension, sur le partenariat stratégique entre l’UE et le Maroc.
En décidant de cette déclaration par laquelle les 27 Etats membres de l’UE réaffirment collectivement leur position envers le Maroc, l’UE désavoue ainsi l’Algérie dans ses prétentions. Une réponse cinglante qui va davantage offusquer Alger dans ses manœuvres à vouloir imposer à la communauté internationale, une reconnaissance du Front Polisario.
Cette position commune de l’UE envers le partenariat stratégique avec le Maroc, qui témoigne de son profond mécontentement quant aux récentes décisions de la Cour de Justice de l’UE, traduit une sorte d’alignement véritable du Conseil de l’Union Européenne, de la Commission européenne, du Service extérieur de l’UE et de ses Etats membres en faveur de la « Cause Marocaine ». Rarement une décision de la CJUE n’a suscité autant de désapprobations à l’intérieur de l’Union.
Cette position des Etats membres de l’UE renforce ainsi la déclaration conjointe en date du 4 octobre dernier de la présidente de la Commission de l’UE, Mme Von Der Leyen et du Haut représentant de l’UE, M. Josep Borrell, sur le caractère stratégique du Partenariat qui lie l’UE au Royaume du Maroc.
C’est donc un message politique assez clair et une réponse exprimée d’une seule voix que les 27 pays membres de l’UE viennent ainsi d’envoyer à l’Algérie en réaction à ces tentatives de pressions inacceptables et à son ingérence dans les affaires intérieures des pays de l’UE quant à leur position sur la question du « partenariat stratégique entre l’UE le Royaume du Maroc ».
Sahirou Youssoufou
Article publié le vendredi 25 octobre 2024
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