: Derrière les couleurs et les formes, résident tous les secrets de l’art du Klim keffois. Un voyage au bout d’une créativité artistique s’inspirant de la beauté de la nature de cette région, perpétuant ainsi des rites ancrés dans le temps et formant une entité intimement liée avec ce produit fabriqué à la main, avec passion et amour. « Je travaille en chantant et le Klim c’est ma vie », révèle l’une des participantes primée à l’occasion de la première olympiade du Klim Keffois organisée sous le patronage de Habib Ammar, ministre du Tourisme, par l’Office National de l’Artisanat (ONA) en partenariat avec l’Organisation des Nations unies pour le développement industriel (ONUDI) lundi 26 octobre.
Cet événement organisé pour la première fois à l’échelle régionale, contribuera à la valorisation de ce produit, tant au niveau de l’authenticité qu’au niveau de la qualité. Ce n’est pas tout, on veut faire du Kef un pole national voire même international du Klim artistique. C’est que les keffoises ne manquent pas de volonté et la région s’est manifestement inscrite dans une dynamique visant la valorisation d’un patrimoine artisanal jalousement sauvegardé.
L’objectif est de créer le maximum de prototypes et de les commercialiser aussi bien sur le plan national qu’international, ce qui va contribuer à créer d’autres emplois. Toute une campagne de communication va être organisée avec le concours de l’ONUDI pour aider à commercialiser ces produits .
Premier prix de l’Olympiade Deuxième prix de l’Olympiade Troisième prix de l’Olympiade En dépit de la propagation de la pandémie, le travail continue. Le Klim Keffois s’invitera à toutes les manifestations nationales et à l’Etranger en 2021, nous fait savoir le président-directeur général de l’office de l’artisanat, Faouzi Ben Halima. De plus en plus, les anciens se font détrôner par les jeunes, comme ce fut le cas pour ce premier concours professionnel malgré la rétention des jeunes à l’égard de ce secteur.
L’authenticité n’est pas seulement l’apanage des anciennes générations. Le défi est donc lancé et les jeunes, notamment la gent féminine, n’ont pas hésité à le relever de la meilleure façon. C’est le cas de Chaima Ben Ali qui vient de glaner le premier prix à l’occasion de la première olympiade. Originaire de la ville de Tajerouine qui se trouve à plus d’une trentaine de kilomètres au sud du Kef, et après l’obtention d’un master en management de la performance industrielle en 2019 à l’ISET, Kairouan, elle a préféré se consacrer à la confection du Klim en s’appuyant sur le savoir-faire de sa mère bien évidemment.
Dans sa déclaration à notre journal, elle déplore toutefois, le manque d’une main d’œuvre qualifiée dans la région, le peu de moyens dont disposent les jeunes et relève certaines difficultés d’ordre financier.
« S’il est mal payé, le jeune tournera le dos à la confection du Klim », regrette-t-elle. Le deuxième prix a été décerné à Saida Yakoubi et le troisième à Jalila Brini, elle aussi originaire de Tajerouine, deux habituées des compétitions. Jalila nous explique qu’en dépit de la propagation de la pandémie, le travail continue.
Elle soulève à son tour des problèmes en rapport avec la commercialisation du produit et le transport coûteux de la matière première (la laine) de Sousse au Kef, ainsi que le manque de la main d’œuvre et le refus des jeunes de s’intégrer dans ce secteur .
Elle termine toutefois sur une note positive avec un sourire envoûtant dont seules les keffoises connaissent le secret: « Je chante toujours quand je travaille , c’est un pur moment de bonheur et de libération de stress. La fabrication du Klim est toute ma vie« , conclue Jalila.
Article publié le mercredi 28 octobre 2020
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