:Le chanteur sénégalais Youssou Ndour, ambassadeur de bonne volonté du Fonds des Nations unies pour l'enfance (Unicef), a lancé mercredi à Dakar une société de micro-crédit dotée dans un premier temps de 200 millions de FCFA (plus de 305.000 euros).
"Dans un premier temps (...) il nous faut 200 millions de FCFA, c'est ce que j'ai mis en place", a-t-il déclaré dans un entretien avec l'AFP peu après le lancement officiel de cette société, baptisée "Birima", du nom d'un ancien roi du Sénégal "généreux et qui aimait bien la musique".
Les prêts de Birima sont destinés à "des personnes exclues du système bancaire", en particulier "les pauvres, les petits métiers, les artisans et les artistes", et iront tant aux individus qu'aux groupes, a de son côté expliqué lors d'une conférence de presse le président de Birima, Ibrahima Thioune.
La société va "utiliser des garanties simplifiées", basées notamment sur "le respect de la parole donnée", a-t-il ajouté.
Youssou Ndour a écarté l'idée de dons pour financer Birima, affirmant privilégier de vraies "relations de travail" avec les éventuels bailleurs.
"Je ne veux pas de dons, je n'(en) demande pas. (...) C'est une question de dignité pour les Africains", a-t-il déclaré.
Le lancement officiel de Birima a été fait conjointement avec celui d'une campagne du groupe italien Benetton, intitulée "Africa Works", destinée selon ses promoteurs à donner une visibilité internationale au micro-crédit en Afrique.
Plusieurs organismes de micro-crédit existent déjà au Sénégal où "le taux de bancarisation" tourne officiellement "autour de 4%", selon Ibrahima Thioune.
Ces initiatives de micro-crédit sont pour la plupart calquées sur le modèle des "tontines", permettant généralement à des femmes de cotiser et, ainsi d'épargner pour toucher un crédit à tour de rôle sans passer par les banques.
Article publié le jeudi 14 février 2008
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