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"Tort ou raison ?" Quand le Dramaturge congolais Cheik FITA disait "LA BEQUILLE GIZENGA "...

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Cheik FITA

Au premier tour, monsieur Gizenga ambitionnait de devenir Président de la République. Battu, il choisît de soutenir le candidat de l'AMP au deuxième tour, avec promesse d'être Premier Ministre, une béquille salvatrice pour le futur vainqueur!

Il était de bon ton et fair-play de laisser monsieur Gizenga former son gouvernement, publier son programme d'action, le défendre devant son parlement et y être investi. Désormais, c'est fait.

Le rôle de l'intelligentsia dans toute société est d'être attentive à la marche de la Nation et du monde, d'observer, d'analyser, de critiquer, de dénoncer, de tirer la sonnette d'alarme, d'éclairer.

Nous sommes maintenant en devoir d'apostropher monsieur Gizenga car, il s'est donné comme mission d'améliorer la vie des soixante millions des congolais que nous sommes.

Quel est l'avenir du Congo à l'heure où ce gouvernement dit issu des urnes entre en fonction ? Que peut raisonnablement attendre le commun des congolais, au vu du programme d'action du chef de gouvernement, des moyens financiers dont il prétend pouvoir disposer, et des chantiers décrétés par son Président ? Premier ministre s'appuyant à son tour sur une béquille : une majorité d'emprunt, saura-t-il résister jusqu'au bout ?

I. ATTENTES LEGITIMES
En ce troisième millénaire, tout être humain n'est-il pas en droit de vivre décemment ? Au Congo, peut-il légitimement aspirer à avoir le minimum suivant ou pas ?

- Manger à sa faim

- Etre habillé

- Avoir des souliers

- Accéder aux soins médicaux

- Avoir où dormir

- Accéder au transport

- Permettre aux enfants d'aller à l'école

- Avoir un emploi

- Accéder à l'information

- Accéder à la culture et aux loisirs.

En dehors de ce minimum, ne peut-on pas dire qu'on vivote ou pire, qu'on vit dans des conditions infra-humaines ?

II. EXTRAPOLATION DE QUELQUES CHIFFRES
Monsieur Gizenga espère mobiliser 14 milliards de dollars en cinq ans, dont une moitié de l'intérieur.

Si chaque congolais ne devait avoir besoin que de dix dollars par mois pour ses besoins élémentaires, il faut au pays 600 millions de dollars par mois, soit 7,2 milliards pour une année.

Cela équivaut déjà à ce que le Premier ministre espère mobiliser à l'intérieur du pays en cinq ans de gestion.

Que peut-on avec dix dollars par mois ? En réalité, les besoins réels de l'individu, ne sont-ils pas dix à 30 fois plus ?

Tous les gouvernements du monde n'ont-ils pas comme devoir de procurer le minimum vital à leurs populations ? Le gouvernement Gizenga pourrait-il faire exception ? Face à cette mission, quels sont ses atouts ? Quels sont ses faiblesses ?

III. LES ATOUTS
Le personnage
Dans la coalition au pouvoir, monsieur Gizenga apparaît comme le seul leader n'ayant pas bâti de fortune grâce au pillage des ressources du pays. Il n'est pas non plus impliqué dans les crimes de sang des dix dernières années. Chose peu courante dans un pays où la corruption, la concussion, la prédation sont le lot quotidien des hommes politiques.

La majorité parlementaire
Une majorité étriquée au parlement a toujours été un cauchemar pour les Premiers ministres, obligés ainsi de jouer les équilibristes avec risque de chuter à chaque pas. La majorité d'emprunt dont dispose monsieur Gizenga lui permet de ne pas craindre ce qui fera office d'opposition au parlement.

Une certaine audience à Kinshasa
Qu'on le veuille ou non, Kinshasa est le miroir du Congo. Tant que Mzee Kabila n'avait pas investi Kinshasa, il ne pouvait se prétendre Président du pays. C'est tout dire. Et à Kinshasa, monsieur Gizenga possède des partisans. Pas de ceux dont on a acheté la conscience.

Opération « mains propres »
Certains noms connus pour leur prédation, et qui donnaient l'insomnie aux congolais, ont disparu du circuit exécutif de la nation.

Les contrats léonins
Monsieur Gizenga a promis de revoir tous les contrats léonins hérités du précédent pouvoir. Cela lui vaut quelques sympathies. S'il parvenait à ses fins, ce sera toujours quelques dollars en plus pour sa cagnotte.

IV. LES FAIBLESSES
Le personnage
Monsieur Gizenga a beau affirmer qu'il est en bonne santé, n'est-il pas mieux d'affronter le stress du pouvoir à quarante ans qu'à quatre-vingt ? Face aux interminables coups de téléphone, audiences, dossiers à lire, litiges à trancher, visites, coups fourrés des autres politiciens, réunions du gouvernement à présider, palabres familiales…La santé du patriarche ne sera-t-elle pas mise à rude épreuve ?

Vers les années quatre-vingt-dix, on a vu ce qui est advenu à d'autres Premiers ministres : les cheveux de feu Birindwa sont devenus blancs en moins d'une année. Quant à Kengo wa Dondo, quelques mois après son élection au HCR/PT (haut conseil de la république, parlement de transition), son sourire avait disparu.

De chômeur à Premier ministre
Le Congo étant un pays de paradoxe, et en attendant que nous quittions l'état de république bananière, nous sommes désormais habitués à voir n'importe qui devenir n'importe quoi. Durant les vingt ou trente dernières années, quelle activité de gestion monsieur Gizenga a-t-il pratiquée ?

Au delà de l'absence de gestion de la chose publique, il y a tout l'environnement mondial qui a fortement évolué. La dernière fois que monsieur Gizenga a été au pouvoir, c'était à l'époque du télégraphe, des phonographes, de la radio en ondes courtes... Dans l'entre-temps l'URSS a disparu, le communisme aussi. Monsieur Gizenga, s'est-il suffisamment arrimé à la mondialisation ? Jusqu'il y a peu, monsieur Gizenga signait ses communiqués à partir de Léopoldville. Léopoldville avait 500.000 habitants, Kinshasa en a près de dix millions.

Les novices du gouvernement
Autant leur chef de gouvernement est resté très longtemps à la touche, autant la plupart des ministres sont des novices en matière de gestion d'un Etat au sens plein du terme. Et pour cause ? Le Congo lui-même a cessé de fonctionner comme un Etat depuis plus d'un quart de siècle.

Une référence ? La date de délivrance de la dernière carte d'identité : 1974-1980 pour la carte vert-jaune du « parti-Etat », puis en 1987 pour une expérience commencée à Kinshasa et qui a vite tourné en eau de boudin! Et on attend toujours !

Ayant presque tous grandi dans un environnement de non-Etat, de quelle innovation ces ministres sront-ils capables?

Les maîtres à penser étrangers.

Ceux qui ont financé le processus électoral congolais ne l'ont pas fait pour nos beaux yeux. Ils en attendent des dividendes, et vite. Monsieur Gizenga saura-t-il imposer une transparence à nos partenaires ? Pourra-t-il informer la population sur les tenants et aboutissants de différents marchés ?

Un processus électoral inachevé .

Les médias étrangers, et belges en tête, ont claironné à tout rompre sur la « réussite » des élections au Congo. Le processus électoral est-il arrivé à son terme ? Non ! Tenez.

Les institutions et animateurs de la base, issus des urnes n'ont pu être mis en place, à savoir :

- Les conseillers urbains : 4 par commune

- Les Maires et les Maires adjoints

- Les conseillers municipaux : 9 à 18 sièges.

- Les Bourgmestres et les Bourgmestres adjoints

- Les Conseillers de secteur ou de Chefferie : 7 à 13 par secteur

- Les chefs de secteurs et chefs de secteurs adjoints

Et c'est le plus gros contingent d'élus et d'institutions issues des urnes, qui manque à l'appel.

Leur importance ?

Dans sa vie de tous les jours, avec quel élu ou quelle institution l'électeur est-il en contact ? Qu'on ne berne pas le citoyen ! Ce n'est ni le député provincial, ni le gouverneur, ni le député national, ni le sénateur qu'il rencontrera régulièrement au coin de la rue. Encore moins le Premier Ministre ou le Président de la république.

Est-il nécessaire de rappeler que le développement commence par la base ? Par rapport au développement du Congo, ne doit-on<


Article publié le jeudi 25 septembre 2008
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