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?La réaction du Préfet de département ?Le ministre Tagro attendu
mercredi 29 juillet 2009
par G. DE GNAMIEN
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Partie d’Abidjan le jeudi 23 juillet, vers 14 heures, notre équipe de reportage est arrivée à Soubré à 20 heures, où elle a passé la nuit. Et ce n’est que le lendemain, à 9 heures, que nous nous sommes engagé sur les routes dégradées, en pleine forêt. Un véritable parcours du combattant. La vérité, c’est qu’aucun véhicule ne rallie Soubré à Lazoua compte tenu de l’état défectueux de la route. Nous avons été contraint de marquer un arrêt à Brikolo, un village carrefour situé à une vingtaine de KM de Soubré, avant d’amorcer à 11 heures 50 le chemin de Lazoua (distant de 8 KM) à moto. ?’Accrochez-vous !’’ a averti le pilote qui venais de donner le premier coup d’accélérateur à l’engin derrière lequel je venais de prendre place. Sur cette voie où les pluies ont creusé des ornières infranchissables, j’ai remis mon âme à Dieu en me signant. Le pot d’échappement crache nerveusement d’épais nuages noirs de dioxyde de carbone lorsque la moto glissait, par endroit, sur une pellicule boueuse formée par des tonnes de poussière. Mais, le motocycliste est loin de partager mes craintes ; étant entendu qu’il est, lui, un habitué de cette route. Après un périple de 25 minutes, nous voilà à Lazoua. A l’entrée du village, nous apercevons un groupe de cinq (05) gendarmes sous une bâche. En face d’eux, une vaste parcelle qui regorge des palmiers abattus. Cela appelle de la part de mon pilote, un commentaire. ?’Regardez sur votre droit, vous avez la plate-forme litigieuse’’. Un coup d’?il furtif est jeté avant que la moto ne stationne au domicile du chef du village qui nous attendait avec sa notabilité. Après les civilités d’usage, le porte-parole de la population, Yoffo Gbougou René, entre dans le vif du sujet. ?’Nous voulons porter à la connaissance de l’opinion ivoirienne que notre village est menacé de disparition. Ce site que nous dispute la SIPEF-CI n’est pas celui qui a été cédé à la première société qui est la Sodepalm. Selon le journal officiel du 18 juillet 1976, le site concédé se trouve à Okrouyo Débéyoua, actuel Kpada, distant de 15 Km de cette plate-forme’’, a introduit le porte-parole qui rappelle que c’est parce que le village de Lazoua a à c?ur de reprendre ses terres abusivement exploitées que la SIPEF-CI lui mène une guerre sans merci. A en croire Gbougou René, dès lors que la SIPEF-CI qui a hérité de la parcelle litigieuse a licencié plus de la moitié de son personnel, fermé l’école, le centre de santé (qu’elle a construits) et vendu les pieds de palmiers vieillissants aux particuliers, en 1987, il est loisible au village de récupérer ses terres. ?’Le village s’est opposé au planting de pépinières de palmiers tant que cette société n’aura pas rétrocédé 599 Ha des terres occupées. Une doléance qui fait partie d’un ensemble de sept (07) points à satisfaire’’, a-t-il révélé non sans égrainer les autres points de revendication qui sont : le reversement d’une indemnité de 50 millions de fcfa par an, la construction d’un château d’eau, d’une école de 12 classes, d’un centre de santé (plus logements), la fourniture de 100 poteaux électriques et enfin l’emploi des jeunes du village.
La colère de Blé Goudé
La goûte d’eau qui a fait déborder le vase le 20 juillet dernier est, selon notre interlocuteur, le mépris affiché par le directeur général de la SIPEF-CI qui, après avoir agréé les points de revendication, s’est rétracté. ?’Alors que le DG Béhi Léopold a promis de se référer au conseil d’administration pour satisfaire les 7 points de revendication, il est parti pour ne plus revenir. Pis, il nous a dit qu’il n’est pas possible que nous disposions d’un seul mètre carré de terrain’’, s’est indigné le porte-parole du village. Dès lors, a-t-il poursuivi, les populations ont multiplié les contacts auprès des autorités politiques et administratives pour trouver une solution à leurs préoccupations. Mais, rien n’y fit, jusqu’au jour où la providence a mis le leader de la galaxie patriotique, Charles Blé Goudé, sur leur chemin. Selon le porte-parole, lorsque le village a rencontré Blé Goudé à Ottawa (village de la région), au cours d’une cérémonie le 16 juillet dernier, il ne s’est pas encombré de fioritures pour lui soumettre ses préoccupations. En réaction, celui-ci a promis de venir rencontrer les populations au village. Ce qu’il a fait le lendemain. Mais contre toute attente, a-t-il confié, alors que le village recevait son hôte de marque, la direction générale de la SIPEF-CI y a débarqué pour procéder au coup d’envoi officiel du planting de pépinières. ?’Nous avons attiré l’attention de Blé Goudé sur cette provocation. Celui-ci nous a instruit de les laisser faire, avant de se retirer du village. Toutefois, il a invité les parents à constituer une délégation pour le rencontrer à Abidjan. C’est dans cette attente que la SIPEF-CI est revenue, le lendemain 18 juillet, avec ses man?uvres. Nous leur avons barré le chemin non sans enlever certaines pépinières sur la plate-forme’’, a-t-il relaté avant de préciser que le contingent a dû battre en retraite pour ne revenir que le 20 juillet avec du renfort. De l’aveu de Yoffo Gbougou René, les responsables de ladite société sont revenus à cette date avec une centaine de gendarmes et plus de 400 man?uvres. Et c’est là qu’est intervenu le premier choc. ?’Nous avons barré le chemin aux man?uvres. Après une concertation avec les gendarmes, le DG leur a demandé de nous charger. Dès cet instant, les gendarmes se sont mis en position avant de lancer des grenades lacrymogènes. Dans notre débandade, des objets contondants, des ceinturons et insultes ont volé de concert. J’ai été battu et blessé à la tête (Ndlr, il montre sa blessure). Les man?uvres n’ont pas seulement mené une chasse à l’homme dans le village, ils ont aussi cassé des portes et volé des biens’’, s’est indigné le porte-parole qui a condamné une complicité des gendarmes. En tout cas, un tour effectué dans le village a permis de mesurer l’ampleur des dégâts. Des portes ont été défoncées, des fenêtres cassées et des toits réduits en lambeaux. ?’Des motos, du bétail...ont été volés. Moi-même qui vous parle, mon poste téléviseur, mon magnétoscope, les coussins de mon fauteuil et la cantine de ma femme ont été emportés’’, a confié, pour sa part, le chef du village qui dit avoir été battu en même temps que le doyen d’âge. Mais l’acte le plus condamnable de cette expédition punitive, selon le chef Gbokou Gokui Pascal, a été le traumatisme des femmes et des enfants qui ont été contraints de fuir cette implacable fureur humaine déchaînée contre la population. Depuis cette date fatidique, selon le chef, ceux qui se sont réfugiés dans la brousse y sont encore et arrivent par vagues successives. Toute chose que nous avons pu vérifier dès notre arrivée. De ce qui précède, le leader de la jeunesse patriotique n’a pas apprécié la démarche entreprise par les populations ayant consisté à mettre le feu aux poudres alors qu’il a été approché pour une médiation. En témoigne l’attitude adoptée dans la suite de cette affaire. En effet, Blé
Article publié le mercredi 29 juillet 2009
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