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Présidentielle 2009 Faut-il se fier aux sondages de SOFRES ?

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. La crédibilité de la structure française
samedi 25 juillet 2009
par F.D.BONY

 







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Faut-il se fier aux sondages de SOFRES ?

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La Société française d’études par sondages (SOFRES) vient de rendre publique une étude sur les élections en Côte d’Ivoire qui suscite beaucoup de commentaires ces temps-ci. A quelques mois du premier tour du scrutin présidentiel, les principaux adversaires du chef de l’Etat sortant et candidat à sa succession, Laurent Gbagbo ont dû prendre une douche froide avec les résultats de l’enquête réalisée, donnant favori le tenant actuel du pouvoir. Depuis la publication desdits résultats, d’abord par le magazine hebdomadaire français ?’Le Point’’ jusqu’à la reprise par quasiment l’ensemble des médias ivoiriens, une question trotte sur plusieurs lèvres. Quelle est la crédibilité de l’étude réalisée ? Faut-il se fier aux résultats de cette étude ? La réponse à ces interrogations réside d’abord dans la crédibilité qu’il y a lieu d’accorder à la SOFRES, structure qui a réalisé l’enquête. Si l’on se réfère à ce que représente la SOFRES en France et dans le monde, aucunement, l’on ne peut douter de ses travaux. Leader français des études marketing et d’opinion, SOFRES est un démembrement de Taylor Nelson SOFRES (TNS). Groupe d’étude et de sondage mondialement connu qui constitue une référence en sciences sociales dans les milieux universitaires. Avec une telle réputation, a priori, les responsables de SOFRES n’ont aucun intérêt à entacher leur image dans de petits pays comme la Côte d’Ivoire et surtout pour des questions électorales auxquelles ils sont habitués. SOFRES peut-il se permettre de tripatouiller les chiffres pour le président Gbagbo ? Combien gagne-t-elle à faire un tel travail au prix de toute la réputation qu’elle s’est bâtie dans le monde ? Il est vrai, SOFRES est un organe autonome et libre des régimes en France. Mais, l’on imagine difficilement, et dans le climat délétère actuel entre Paris et Abidjan qu’une telle structure françaises puisse man?uvrer pour donner un coup de pouce à l’actuel chef d’Etat ivoirien. Celui dont tous les observateurs attentifs de la situation en Côte d’Ivoire s’accordent sur les relations tumultueuses et de rupture avec l’ancienne tutelle. Au demeurant, l’opinion ivoirienne ne serait pas surprise qu’un sondage venant de l’actuelle métropole donne favori un leader de l’opposition. D’où, des indices de crédibilité quant au travail effectué par les enquêteurs de SOFRES. Une société qui ne pourrait s’amuser à se mettre à la solde d’un chef d’Etat pour entacher son image qu’elle continue à renforcer au fil des résultats de ses travaux. Toutefois, l’on ne peut omettre quelques réserves importantes que suscitent les pronostics publiés relativement aux trois principaux candidats des prochaines élections en Côte d’Ivoire. D’abord, à quel moment s’est fait le sondage dont le résultat a été publié ? Avant ou après les opérations d’enrôlement des électeurs ? Cette interrogation est d’autant plus importante que des enrôlements qui ont été effectués dépendra l’issue des prochaines élections. Le camp et le candidat qui aura maîtrisé ces enrôlements effectués pour renouveler les listes électorales part favori à toutes les élections en préparation. Avec 6 millions d’enrôlés contre un peu plus de 8 millions estimés au départ, (soit 75% de la population électorale) toutes les donnes peuvent être faussées. A moins que les enquêteurs de SOFRES aient administré leur questionnaire à des personnes déjà reçues par les agents d’identification et d’enrôlement. Là encore, l’on ne peut occulter les marges d’erreurs tenant de la versatilité des opinions africaines, surtout dans une situation de sortie de crise, quand bien même une structure expérimentée comme le leader français en sondage n’ignore point ces aspects techniques de sa tâche. En définitive, au lieu de polémiquer sur des résultats de sondage, les chapelles politiques ivoiriennes gagneraient, plutôt, à peaufiner leurs stratégies pour convaincre davantage l’opinion et améliorer leur score. A ce jour, c’est la seule bataille qui vaille. Aller à la conquête des électeurs par des propositions fiables et non se regarder dans les yeux ou lorgner une structure de sondage pour son travail effectué.
Article publié le samedi 25 juillet 2009
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