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5 ANS APRES Des révélations sur la disparition de Guy-André Kieffer

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?Le Franco-canadien serait tué lors d’un interrogatoire ?L’entourage de Mme Gbagbo indexé
jeudi 23 juillet 2009
par Y.DOUMBIA

 







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Rebondissement dans l’affaire Guy-André Kieffer, du nom du journaliste franco-canadien disparu en Côte d’Ivoire depuis avril 2004. Un autre témoin du nom d’Alain Gossé, qui dit être major dans l’armée ivoirienne et interrogé par la chaîne de télévision internationale « France 3 », a révélé que le journaliste franco-canadien a reçu une balle à la suite d’une bavure, alors que son présumé assassin, Jean Tony Oulaï, voulait juste l’effrayer pour lui faire avouer des choses. « Interviewé le 23 avril 2009 en Côte d’Ivoire qu’il a quittée depuis, Alain Gossé déclare avoir été de permanence à la présidence le 16 avril 2004 et avoir alors vu le journaliste Guy-André Kieffer », a rapporté hier l’Agence France presse (AFP). Selon le prétendu Alain Gossé, Guy-André Kieffer était dans une petite cellule, un des endroits où on gardait souvent des individus suspects. « De la cellule, j’ai échangé avec lui par le grillage, on a causé, il m’a demandé de l’eau et des cigarettes », révèle le témoin. Mais comment le journaliste franco-canadien s’est-il retrouvé dans cette cellule ? Comme réponse, le major Alain Gossé révèle que trois hommes, Seka Yapo Anselme, chargé de la sécurité de la Première dame, Patrice Baï, à l’époque chef de la sécurité de la Présidence, et Jean-Tony Oulaï, soupçonné d’avoir dirigé le commando auteur de l’enlèvement et actuellement en détention provisoire en France, ont participé aux "interrogatoires". Toujours selon Alain Gossé, l’interrogatoire aurait porté sur les enquêtes menées par le journaliste sur la filière café-cacao. « A l’issue de ces interrogatoires, "ils sont venus avec quatre ou trois véhicules (...) et sont partis" avec Guy-André Kieffer. De bouche à oreille, nous apprenons que ce monsieur (Kieffer) a été tiré par erreur. M. Oulaï voulait donner des sommations pour qu’il puisse avoir peur pour parler. Mais ce qui est sûr, je vous le dis, Mme Gbagbo n’est pas trop impliquée, c’est son cabinet, oui ! sa garde rapprochée ! Mais c’est une bavure », a-t-il dédouané la Première dame de Côte d’Ivoire, Simone Ehivet Gbagbo. Au cours de l’interrogatoire, Alain Gossé dit avoir vu Me Patrice Baï menacer le journaliste franco-canadien. « Qu’est ce que vous avez à voir avec notre problème de café-cacao ? Qu’est ce que vous avez à voir avec les armes que la Côte d’Ivoire paie ? », aurait menacé Me Baï, selon le témoignage d’Alain Gossé. Ce témoignage, faut-il le rappeler, est consécutif à celui de Berthé Seydou, un premier témoin qui déclarait que Guy-André Kieffer aurait été assassiné dans une ferme de poulets par Jean Tony Oulaï. Dans son témoignage, Berthé Seydou avait directement mis en cause la Première dame, suscitant une vague d’indignations en Côte d’Ivoire. En avril dernier, suite au témoignage de Berthé Seydou, les juges en charge de l’enquête, Patrick Ramaël et Nicolas Blou ont entendu, entre autres, la Première dame, l’ex-ministre de l’Economie et des Finances, Paul Antoine Bohoun Bouabré, le commandant Séka Séka, Me Patrice Baï. A l’issue de l’audition des mis en cause, les avocats de Simone Gbagbo ont animé une conférence de presse en la résidence du chef de l’Etat pour montrer la vacuité du dossier et mis en garde contre les faux témoignages. La sortie du prétendu Alain Gossé vient relancer l’affaire Guy-André Kieffer qui s’était tassée depuis le mois d’avril dernier. Y.DOUMBIA

MIS EN CAUSE, L’ENTOURAGE DE LA PREMIERE DAME REAGIT Après le témoignage du prétendu major de l’armée ivoirienne, la réaction de l’entourage de la Première dame a été instantanée. Hier sur France 24, une chaîne de télévision française, l’avocat de la Première dame, Rodrigue Dadjé, a réagi. Selon lui, le témoin présenté par France 24 n’est pas Alain Gossé comme on le fait croire. Il s’agit en réalité, révèle-t-il, de Zinsoni Nobila Paul, ressortissant burkinabé. « Il y a des contradictions graves dans la déclaration du prétendu Alain Gossé. Un, le lieu du crime. Ce Alain Gossé dit que c’est au cours d’un interrogatoire qu’on l’aurait (Guy-André Kieffer) tué par erreur. De deux, Berthé Seydou dit que c’est une exécution qui a été faite à la ferme aux volailles qui est un lieu spécial d’exécution. De trois, M. Gossé dit qu’il s’agit d’un coup de feu accidentel, Berthé Seydou dit qu’il s’agit de plusieurs coups de feu volontaires qui ont été tirés après que M Tony Oulaï aurait donné le coup d’envoi par un tir de pistolet », a-t-il longuement réagi, très amer. L’avocat de la Première dame voit derrière ce témoignage, une volonté manifeste de brouiller les pistes, d’autant plus qu’aujourd’hui, la justice ivoirienne, selon lui, est en train d’aller vers la manifestation de la vérité. « Des gens qui ont intérêt à ce que la manifestation de la vérité se fasse veulent distraire la justice en faisant apparaître de faux témoins comme ça a été le cas de Berthé Seydou dont on a dénoncé la nullité du témoignage », a ajouté Rodrigue Dadjé. Avec lui, le commandant Séka Séka, cité par le prétendu Alain Gossé, a démonté le nouveau témoignage. Embouchant la même trompette que l’avocat, il a révélé que le prétendu Alain Gossé est bien connu des fichiers des services de renseignement de la gendarmerie ivoirienne. Burkinabé d’origine, selon lui, Alain Gossé s’appellerait Nobila Paul et ne fait pas partie de l’effectif de l’armée ivoirienne. Mieux, a-t-il démontré, la manière dont le témoin porte son béret atteste de sa méconnaissance des règles de l’armée ivoirienne. « Dans l’armée, le macaron du béret se met à droite. Pour lui se trouve à gauche », a-t-il déclaré sur les antennes de France 24. « Alors qu’on va vers la manifestation de la vérité, on prend n’importe qui pour venir dire n’importe quoi à la télévision », a enfoncé Me Rodrigue Dadjé. Qui a récusé ce témoignage qu’il a qualifié de mensonge.


Article publié le jeudi 23 juillet 2009
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