:La 3e nuit du Zouglou a tenu toutes ses promesses, jeudi dernier, au Palais de la culture de Treichville.
Le public aeffectué nombreux le déplacement, le jeudi 30 avril dernier, pour assister à la grand-messe du zouglou. Les ex-gloires et pionniers de ce rythme ont répondu présent, piqués par la verve zougloutique, à l’appel de Charles Blé Goudé et d’Angelo Kabila.
Cette 3e nuit du Zouglou a certes battu le record de mobilisation. Mais force est de reconnaître qu’elle a enregistré des désagréments.
Il était difficile, à 18 h15, d’accéder au portail du Palais de la culture. Tant la foule était compacte. Les forces de l’ordre étaient, par moments, débordées. Dans l’enceinte du Palais, les zouglouphiles, du côté Vip, en file indienne, attendaient patiemment, d’accéder au lieu du spectacle. Accéder à la salle Anoumabou était un véritable parcours du combattant. Alors qu’il n’y avait plus de places assises, dehors, des gens continuaient de vendre des tickets. C’est à même le sol ou derrière le podium que certains zouglouphiles ont assisté à ce concert.
Quand ils ne disputaient pas l’estrade aux animateurs, aux forces de l’ordre et même aux artistes.
A 19h55, les Garagistes ouvrent le bal, au grand bonheur du public majoritairement présent au Palais depuis le matin en vue de participer au ‘’village zouglou’’, un espace de rencontres, d’échanges, de récréation entre acteurs du milieu.
Les Galliets, Molière, Latto Crespino, les Mercenaires, Lunik, se succèdent et conjuguent tous au même temps, au même mode, le verbe Zouglou.
Les mélomanes ont accueilli avec un brin de nostalgie, mais toujours avec la même joie des artistes tels Poignon, les Copines, Esprit de Yop.
Au passage des Mercenaires à 21h47, pendant que tous «libéraient en zouglou», intervient une coupure d’électricité. La foule, désorientée, réclame Petit Denis: “Denco ayo, Denco ayo’’. En l’espace de 3 minutes, l’électricité est rétablie. La fête peut continuer. Fitini, les Zouglounettes, Oxygène et bien d’autres se succèdent sur le podium. A 22h20, c’est le retour aux sources avec la prestation des groupes «Woyo». Avant le moment tant attendu par tous, le live des gros calibres du mouvement. Soum Bill, Espoir 2000, Les Patrons, Dezy Champion, Yodé et Siro, Bilé Didier font le show avec le public. La communion est parfaite. Et quand monte Denco, fraîchement débarqué d’Italie après une cure de désintoxication, c’est le délire. Petit Denis, au mieux de sa forme, est accueilli par des cris et salves d’applaudissements. Cette 3e nuit du Zouglou aura tenu toutes ses promesses.
Marie Chantal Obindé
C’était un véritable parcours du combattant
Pour ce qu’il nous a été donné de voir jeudi, l’accès au Palais fut un véritable parcours du combattant. Pendant qu’à l’intérieur les «zouglouphiles libéraient», derrière le podium, se déroulait un show-off: d’interminables coups de poing entre spectateurs, ou spectateurs et policiers; un défilé de chiens et leurs gardes. A cela s’ajoutent les vols, bousculades, avec, au bout, une blessée qui, grâce aux éléments de la Croix-Rouge, a pu être secourue.
N’ayant pas eu de place assise, nous nous sommes installée derrière le podium, à même le sol. Juste derrière nous, l’urinoir de fortune. C’est dans cette ambiance mouvementée que nous avons fait notre reportage avec, au summum, la fine pluie qui nous a forcé à nous déplacer, d’autant qu’il n’y avait pas de place prévue pour la presse.
Des personnes découragées sont rentrées.
N’eût été leur amour pour le Zouglou et Petit Denis que bon nombre de spectateurs tenaient à voir, ils auraient été beaucoup plus nombreux à quitter les lieux.
M. C. Obindé
Article publié le dimanche 3 mai 2009
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