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Lutte contre la lèpre - Le rêve brisé

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 :Gilbert Raffier n'a pas rêvé d'un tel dénuement pour les habitants du village qui porte son nom. Ce médecin militaire français à la retraite s'est battu durant sa vie active pour l'épanouissement des personnes handicapées par la lèpre. Il découvre l'Afrique dès sa sortie de l'Ecole de santé navale, en 1955. Il décide de lutter contre les grandes endémies dont le paludisme et la lèpre. Son premier séjour en Côte d'Ivoire, de 1963 à 1970, lui permet de découvrir un campement, en pleine brousse, près de Bouaké, où étaient isolés des malades de la lèpre.

Touché par leurs conditions de vie déplorables, le jeune militaire se met à la tâche en vue de les aider à guérir et à se réinsérer. Il réalise un centre comprenant un hôpital, 65 maisons en dur, une école primaire, un réseau d'alimentation en eau et d'électricité. « Pour avoir permis la création de cet oasis pour des malades lépreux, le village fut baptisé en son nom», rappelle Adjé Kouamé Pierre.

Outre ce nouveau cadre social, l'hôpital offrait aux malades des services de qualité. « Avant la crise, les lépreux bénéficiaient de l'expertise de trois médecins, d'une dizaine d'infirmiers, d'une sage femme, d'un bloc opératoire de pointe, de cuisines et de logements pour les malades. En 1991, « le bon Samaritain détecte les premiers cas de l'ulcère de Burulis. Trois ans plus tard, une association voit le jour, afin de poursuivre son oeuvre.

Les travaux pour la création d'une retenue d'eau sur la rivière Balloba, sise à proximité du village, est à mettre à son actif. La construction de ce barrage répond au souci de favoriser le développement de l'activité agricole et la pisciculture » raconte Nanan Angoua N'guessan, chef de Raffierkro, lui aussi nostalgique de cette époque de tranquillité, pour les lépreux. « Chaque année, lors de la célébration de la Journée internationale de la lèpre, les autorités venaient nous rendre visite ici.

Outre les cadeaux qu'ils nous apportaient, ces visites nous emplissaient de joie. On était vraiment entourés d'affection et de soins » se souvient-il. Et d'ajouter : «Tout ce bonheur s'est volatilisé avec la crise. Notre hôpital, nous manque. Notre survie est intimement liée à sa réhabilitation. Les espoirs placés à la visite du ministre de la Santé, lors de la Journée mondiale de 2007, ont fondu comme du beurre au soleil.

Depuis son départ, rien n'a été fait», regrette le chef. Les lépreux de Raffierkro et ceux des villages environnants, représentent, estime le chef, une frange non négligeable de la population de la zone « Cette population est en train de mourir à petit feu. Notre léproserie est restée jusqu'à présent en marge des programmes de réhabilitation des structures sanitaires, les zones CNO», déplore-t-il. Dans l'attente d'une main salvatrice, les larmes des lépreux de Manikro coulent.


Article publié le mercredi 18 mars 2009
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