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A quoi a servi le scrutin du 13 mars 2005 et quelles leçons peut-on déjà en tirer ?

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 :Alors que le souffle des élections est presque retombé, celui de l’attente des résultats est à son paroxysme à cause des rumeurs et supputations de toutes sortes dont grouillent les états majors de certains candidats et aussi le pays. Sans préjuger des résultats officiels qui seront publiés par la CEMI et de ce qui adviendra par la suite, quelques leçons peuvent dores et déjà être tirées du scrutin du 13 mars en République centrafricaine.

1°/. La première est de dire que tous ceux des candidats qui croyaient qu’il suffirait de recourir à la médiation de Omar Bongo Ondimba et les accords de Libreville auxquels elle a donné lieu, d’écarter arbitrairement le président Ange Félix Patassé pourraient garantir la transparence et la crédibilité à ces élections en sont pour leur frais. Pleurer maintenant des agissements de la CEMI n'est pas très sérieux lorsqu'à Libreville on a tous accepté de lui confier la proclamation des résultats au détriment de la cour constitutionnelle de transition dont on a pas arrêter de dénoncer l'incompétence et la dévotion à Bozizé.

2°/. Le premier gagnant de ces élections est la fraude. Certains candidats et partis politiques ne vont aux élections que parce qu’ils comptent essentiellement sur la fraude pour gagner. L’éradication de celle-ci est dorénavant une condition sine qua non pour la tenue d’élections réellement fiables et crédibles dans le pays. Il faut donc mettre en place de vigoureuses mesures efficaces et prendre de sérieuses dispositions dissuasives à cet effet à l’encontre des fraudeurs de tout poil.

3°/. Les partis politiques n’ayant aucune implantation nationale de même que tous ceux dont on entend les noms pour la première fois dans le pays qu’au moment du dépôt de leur candidature devraient s’abstenir d’être candidat pour ne pas grossir inutilement le nombre des candidats à une élection en amusant la galerie.

4°/. Ainsi que tout semble l’indiquer, tout est en train d’être orchestré par le pouvoir en place, la CEMI et le général Lamine Cissé du BONUCA, tous à sa dévotion, pour que l’impopularité réelle sur le terrain du putschiste Bozizé ne soit pas traduite dans les urnes et que bien au contraire ce soit lui qui puisse s’autoproclamer une seconde fois vainqueur cette fois-ci dans les urnes pour la seule raison qu’il s’est surarmé et est prêt à faire la guerre.

Ceci étant, ceux qui se préparent déjà à contester les résultats ne pouvaient pas ne pas se douter que c’était malgré lui que Bozizé avait accepté l’organisation de ces élections. C’est très cruel d’être au pouvoir et d’organiser des élections pour les perdre. Bozizé l’a si bien compris qu’il a tiré leçon de l’expérience d’André Kolingba. Il entend conserver à tout prix le pouvoir qu’il a pris par coup d’état et tant pis pour ses naïfs alliés d’hier qui l’avaient aidé pour ce faire. Qu’ils veuillent contester les résultats maintenant ne change pas grand chose à la chose. Ils trouveront en face le dictateur sur lequel ils s’était fait des illusions.

En clair, ce sont des élections pour rien car à quoi cela sert-il d’organiser des élections pour ne pas en respecter les résultats ! On aurait pu faire l’économie de ces milliards engloutis inutilement dans une telle mascarade électorale et les utiliser pour la lutte contre la pauvreté et la misère dans le pays. Nous voilà revenus case départ. La prétendue transition consensuelle qui devrait prendre fin avec ces élections tend à déboucher plutôt sur une dictature musclée et non au retour à la légalité constitutionnelle. Bozizé s’apprête à mettre la main sur tous ceux qui oseront faire recours à la rue pour troubler l’ordre public. Des informations de sources dignes de foi font état de ce que ses hommes en civil mais armés surveillent déjà discrètement l’accès des ambassades à Bangui afin d’arrêter tous ceux qui tenteraient d’y trouver refuge. Voilà qui est clair.

Se pose donc la question de la responsabilité de ceux qui avaient pris sur eux de déstabiliser les insti


Article publié le jeudi 24 mars 2005
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