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Bombe à retardement : le Cameroun assis sur un volcan

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 :Les risques sont réels ici. Les pouvoirs publics n'en sont pas conscients. Il ne faut pas croire que les catastrophes naturelles sont des choses qui n'arrivent qu'aux autres. Surtout pas. Le Cameroun n'est-il pas passé à côté d'un Tsunami il y a deux ans et demi ? Le 23 juillet 2002, en effet, un tremblement de terre s'était déclenché en pleine mer, à 30 kilomètres de Kribi.

Il n'était heureusement que d'une magnitude de 3,6 sur l'échelle de Richter. Quelques points de plus sur cette échelle, et c'eût été le désastre. Notre pays n'est donc pas à l'abri de catastrophes naturelles de grande ampleur. L'explosion de gaz au Lac Monoun qui fit 45 morts dans la région du Noun, le 15 août 1984 et l'émanation de gaz toxique le 22 août 1986, avec près de 2000 morts au Lac Nyos, témoignent d'ailleurs d'une activité sismique importante et inquiétante dans le sous-sol camerounais.

Il faut le savoir, le Cameroun est une zone à risques traversée par une ligne de tremblements de terre et d'éruptions volcaniques que les géologues identifient comme la " ligne Cameroun ". Celle-ci est constituée de plus de 60 massifs volcaniques et océaniques allant de l'île de Pagalu à Sao Tomé et Principe, jusqu'au Lac Tchad. Monoun et Nyos ont démontré que le danger peut venir de partout sur cette ligne. Le Mont Cameroun est cependant avec ses 4100 mètres, le site le plus regardé. Et il y a de quoi. Volcan encore en activité, le " Char des dieux " se met en colère en moyenne tous les 20 ans. Ces 100 dernières années, il a craché du feu à sept reprises. Les géologues s'attendent encore à une nouvelle éruption d'ici à 2015, voire 2020 au plus tard.

Le Char des dieux et les autres

Les éruptions du Mont Cameroun sont souvent effusives et calmes. Elles laissent alors s'échapper des laves qui dévalent lentement la montagne. Mais elles peuvent parfois être très explosives et violentes comme en 1922. Une éruption sur le flanc ouest du Char des dieux avait tué plus de 100 personnes cette année-là. L'émission de laves avait duré 6 mois et détruit des maisons, des plantations et des infrastructures ferroviaires. Si jamais l'explosion était plus violente encore, ce qui n'est pas exclu, une partie de la ville de Douala serait touchée par le feu.

D'autres volcans au Cameroun mériteraient qu'on leur prête une attention certaine. Il s'agit des Manengouba et Bamboutos, voire le volcan de l'Adamaoua. D'aucuns les considèrent comme éteints depuis une vingtaine de millions d'années. Ont-ils pour autant cessé d'être dangereux ? Certains comme le volcanologue Jean Nni en doutent, estimant par exemple que l'éruption de gaz au Lac Nyos pourrait être la preuve que le Mont Bamboutos voisin est en activité. En Nouvelle Guinée, une éruption meurtrière s'est soudain produite en 1951 sur le Mont Lamington, pourtant considéré jusque-là comme éteint. C'est dire si la vigilance devrait être de mise sur la " ligne Cameroun ".

Insouciance

En ce 21e siècle, les volcanologues peuvent prévoir de façon assez précise le début d'une éruption volcanique, en faisant état des variations de température, de pression et de composition des gaz à l'intérieur même du volcan. On peut ainsi assurer à temps l'évacuation préventive de la population locale, voire limiter certains dégâts matériels. En est-on conscient au Cameroun ? Apparemment oui. Au lendemain de l'éruption volcanique de 1982 sur le Mont Cameroun, le gouvernement avait mis en place 13 stations sismiques pour contrôler les vibrations et autres ondulations sismiques qui se produisent dans la croûte terrestre. Seulement, certaines comme celles de Foumbot et Bambui ont été fermées dès 1993, à cause, dit-on, de la crise économique. Il ne fallait pourtant que 2 millions de francs cfa pour assurer la maintenance annuelle de chacune d'elles.

Au moment où se produisait la dernière éruption sur le Mont Cameroun en mars 1999, la station d'Ekona, chargée de surveiller le Char des dieux, fonctionnait à près de 30% de ses possib
Article publié le mercredi 19 janvier 2005
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