:C'est en 1998 que l¹idée du projet Eyala Pena prend naissance. Barbara Bouley, metteur en scène et directrice artistique de la Cie Un Excursus) est envoyée au Cameroun par le Théâtre Gérard Philipe de Saint Denis. Sa mission est de ramener des textes inédits d¹auteurs contemporains pour la manifestation " Du monde entier ".
______A cette occasion, elle rencontre les hommes de théâtre et de culture du Cameroun. Après ces riches échanges, elle prend conscience du grand décalage entre les réalités artistiques de la France et celles du Cameroun. C'est du désir de jeter des passerelles entre ces deux pays et de réduire certains écarts qu¹est né Eyala Pena : Un projet de rencontres, d'échanges, de recherches, de créations et de formations autour des arts de la scène entre les artistes africains et européens.
_____En avril et mai 1999, à Douala, démarrent, avec le soutien de l'AFAA, du Conseil Général de Seine-Saint-Denis et du Ministère des Affaires Etrangères, les premiers chantiers d'Eyala Pena. Y prennent part une quarantaine d'artistes et praticiens du théâtre de diverses disciplines (auteurs, metteurs en scène, comédiens, scénographes et régisseurs) de diverses nationalités (Cameroun, Gabon, Bénin, Togo et France). Pendant six semaines, ils mènent des discussions et des travaux qui aboutissent à la construction d'un Théâtre Itinérant mené par un atelier de scénographie (dirigé par Jean-Christophe Lanquetin), à l'écriture de courts textes dramatiques (sous la direction de Kossi Efoui), et à la création de deux spectacles de théâtre (" Byokisedi " par Nicolas Saelens et " Ekhaya, le retour " par Barbara Bouley). Les chantiers s'achèvent par les représentations de ces deux spectacles et des contes à Bilongué, un quartier populaire de Douala. Six cents personnes, dont deux cents enfants qui n'avaient jamais vu de Théâtre assistent à ces " premières " dans le nouveau théâtre itinérant d'Eyala Pena. La réussite et la richesse de cette première expérience décident les artistes d'Eyala Pena à poursuivre l'aventure. Aussi envisagent-ils la reprise des chantiers qui ont lieu en mars et avril 2000 dans un village (Bonendalè) de la banlieue de Douala. Ils créent une association d'artistes qu'ils nomment Cité Pena. Elle rassemble depuis leurs forces et porte le flambeau de leurs aspirations
______Pendant ces deuxièmes chantiers, auxquels participe également une artiste de la République Démocratique du Congo, ils organisent une formation à la régie générale du spectacle, (animée par Michel Violleau) et un atelier de critique à la mise en scène (dirigé par Laurent Owondo). Ces quarante artistes continuent les recherches à l'atelier d'écriture, poursuivent le travail de création d¹Ekhaya, le retour, reprennent trois des cinq courtes formes de " Byokisedi " et créent le spectacle de danse contemporaine " Tunke, le chemin ", (chorégraphie de Grâce Ekall). Tous ces spectacles sont présentés à Bonendalè et durant une semaine dans un quartier populaire de Yaoundé (Madagascar).
______A l'issue de l'atelier de critique à la mise en scène, Stéphane Tchonang, jeune metteur en scène, travaille à une création sur le thème de la ville en Afrique. Les répétitions de ce spectacle qui deviendra " Saint Dallas " démarrent en juillet 2000 à Yaoundé. Après ces deuxièmes chantiers, les artistes d'Eyala Pena et leur théâtre prennent le chemin de la France, à l'occasion de la manifestation " Lille 2000, l'Afrique en création " organisée par le Ministère des Affaires Etrangères, pour y présenter les spectacles de théâtre et de danse des chantiers ainsi que deux travaux autour des contes (" tribu d'oiseaux " et " La colère des ancêtres "). La tournée les conduira au Collectif 12 à Mantes-la-Jolie, aux Laboratoires d¹Aubervilliers et à Cultures Communes (scène nationale) de Loos-en-Gohelle*.
______En avril et mai 2001, ces artistes créent avec les élèves de scénographie des Arts Décoratifs de Strasbourg et des comédiens français, le spectacle Parcours
Article publié le lundi 17 janvier 2005
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