:L'Archevêque s'est ouvert à notre rédaction... Archévêque de Garoua, Mgr Antoine NTALOU s'est ouvert à la rédaction de Cameroon-Info.Net pour parler des problèmes de société dans le grand Nord et surtout donner le point de vue de l'Eglise catholique par rapport à ces problèmes. Il s'agit principalement de l'insécurité, du sida et du comportement des hommes en soutane..
Entretien.
Cameroon-Info.Net: Monseigneur pouvez-vous nous présenter votre diocèse ?
Mgr NTALOU: L'archidiocèse de Garoua recouvre en fait la province administrative du Nord. Il s'étend sur quatre départements de la province à savoir: la Benoué avec pour chef lieu Garoua, le Faro avec pour chef lieu Poli, le Mayo Louti avec pour chef lieu Guider puis le Mayo Rey avec pour chef lieu Tchollire.
Cameroon-Info.Net: Avez-vous suffisamment de personnels pour couvrir ce territoire ?
Mgr NTALOU: Nous avons actuellement un besoin en matière de personnel. Le diocèse a à peine une cinquantaine de prêtres et environ 80 religieuses. Parlant des religieux, il y a une forte proportion d'autochtones. Pour le moment, les religieuses expatriées sont encore majoritaires. C'est encore plus marqué en ce qui concerne les prêtres. Depuis l'an 2000, nous essayons chaque année d'avoir des prêtres diocésains incardinés tous fils du pays.
Cameroon-Info.Net: Votre territoire est essentiellement musulman. Ne rencontrez-vous pas des difficultés au niveau de la pastorale ?
Mgr NTALOU: Enfin ! C'est le Cameroun. S'il y a des gens qui veulent exprimer leur sentiment religieux d'une autre façon, il ne devrait pas y avoir de problème majeur. Dans la réalité, on n'a pas de difficulté surtout depuis 1982. Chaque religion fait son chemin en fonction de ses programmes.
Cameroon-Info.Net: Avant 1982, vos prédécesseurs ont-ils eu des difficultés particulières ?
Mgr NTALOU: Il y a eu quelques moments de tensions par le passé et maintenant c'est de l'histoire et j'espère que définitivement c'est oublié.
Cameroon-Info.Net: De plus en plus, on relève l'implication des hommes d'Eglise dans le "monde des affaires". A Yaoundé, il y a l'abbé Alfred Martin Abega qui est détenu à la prison centrale de Kodengui. Dans votre diocèse, faites-vous face à ce genre de situation ?
Mgr NTALOU: Non ! On n'en connaît pas. Je crois qu'en général, la législation actuelle dans l'Eglise est assez claire. Si l'on s'en tient à cette législation, on peut éviter des dérapages. Je ne connais pas beaucoup de cas comme celui auquel vous faites allusion. Je ne peux pas me prononcer. S'agissant de notre diocèse, ce n'est pas encore arrivé. Déjà le temps dont nous disposons ne suffit pas pour les "affaires". Nous sommes encore très peu nombreux et le travail pour lequel nous sommes ordonnés est assez vaste.
Cameroon-Info.Net: Vu l'ampleur et l'importance du phénomène, en parlez-vous souvent au sein de la conférence épiscopale ?
Mgr NTALOU: En tout cas, pour nous l'ampleur n'est pas encore si grande. Au cas où cela arriverait, nous l'étudierons comme d'autres thèmes en regardant les causes et les conséquences ainsi que les mesures à prendre pour corriger la tendance.
Cameroon-Info.Net: Justement la dernière conférence des évêques du Cameroun a publié il y a quelques jours une déclaration sur un problème d'actualité : l'insécurité et le respect des droits de la personne humaine. Comment vivez-vous ces deux problèmes à Garoua ?
Mgr NTALOU: Nous sommes dans une zone où l'on vit un phénomène assez particulier, celui des coupeurs de routes. ça va et ça revient. En vérité, quand les forces de l'ordre prennent des mesures énergiques, le phénomène disparaît et puis, je ne sais pour quelle autre raison, à un moment donné ça réapparaît. Pour l'instant, nous avons un calme relatif dans la zone. Les missionnaires ont eu quelques fois maille à partir avec les coupeurs de route.
Cameroon-Info.Net: Consciente du phénomène des coupeurs de route en particulier et de la monté
Article publié le mardi 11 janvier 2005
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