: Ils accusent la société d’aluminium Alucam de vendre les tôles dans les autres pays de la sous-région où les prix sont jugés plus compétitifs. La pénurie de tôles ondulées n’est plus une simple rumeur. Malgré l’assurance donnée par Aluminium du Cameroun (Alucam) en août dernier sur la disponibilité du produit sur le marché, loisible est de constater, plus d’un mois après, que la pénurie est toujours présente. «Nous ne recevons aujourd’hui que de très faibles quantités de bobines à onduler», affirme un responsable de la société Quiffeurou Cameroun. Il explique qu’avant la pénurie, la société recevait une livraison hebdomadaire de 56 bobines de tôles à onduler, ce qui représente environ 56 000 tôles ondulées de 2m. « Aujourd’hui, indique ce responsable, nous recevons à peine 14 bobines en 14 jours, soit environ 14 000 tôles ondulées. Ce qui ne représente rien pour nos 62 agences. »
Au Complexe Industriel pour la construction et le bâtiment (Cicb), l’on confirme aussi cette baisse drastique dans la livraison. « Nous recevions auparavant par semaine environ 28 000 tôles. Aujourd’hui, c’est avec beaucoup de peine que nous parvenons à nous en procurer 14 000. » A Fokou, Sorepco ou encore Cmc, la situation est la même. Les tôles ne sont pas visibles sur les étals. Pour expliquer cette pénurie, diverses raisons sont évoquées. L’une d’elles, est qu’Alucam exporte son produit vers des marchés de la sous région, jugés plus compétitifs. Une situation qui énerve les opérateurs qui promettent, au cas où la situation ne s’améliore pas, d’importer lesdites tôles ondulées. « Nous cherchons encore des ouvertures à l’extérieur. Lorsque nous trouverons, nous serons obligés d’importer», précise notre source.
Arnold Mouangue, le chef de la cellule de communication d’Alucam, réfute toutes ces allégations. Il explique que la société sort de grands travaux de maintenance, et par conséquent, le rythme de livraison ne peut être le même. Certes, Alucam a un marché africain, mais il ne peut pas vendre les tôles à l’extérieur si la demande nationale n’est pas satisfaite, puisque l’Etat a des actions dans la société. D’autre part, confie Arnold Mouangue, il faudrait savoir si la demande est plus forte aujourd’hui, ou plutôt si les tôles prennent une autre destination une fois sorties des usines d’Alucam. Pour apporter plus d’éclairages sur la question, les responsables d’Alucam organisent ce vendredi, à Yaoundé, un séminaire avec les onduleurs et des distributeurs. L’entreprise délivrera alors à la presse, conviée, des chiffres et des statistiques sur la situation des tôles ondulées au Cameroun.
Cameroon Tribune
Article publié le mercredi 30 septembre 2009
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