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Burundi : la justice au secours des albinos

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 : La justice burundaise appelle, pour la première fois à la barre, les assassins présumés d’albinos. Leur procès qui avait débuté, mardi, au tribunal de Ruyigi, a été reporté. L’audience a été fixée au 28 mai pour permettre aux témoins à décharge, cités par les prévenus, de se présenter devant les juges. Ces onze personnes sont tous des hommes, essentiellement de simples villageois. « Je pense qu’ils ont tué pour l’argent et non par croyance », explique, à Afrik.com, Cassim Kazungu, le président de l’association sans frontière des albinos au Burundi.

Les prévenus encourent la prison à perpétuité et n’ont aucun avocat pour les représenter. Huit d’entre eux sont accusés d’avoir « tué et mutilé des albinos, à commencer par une petite fille du nom de Violette Harerimana, le 8 septembre 2008 », a déclaré, le procureur en charge du dossier, Nicodème Gahimbare, lors de l’audience qui a duré 8 heures. « C’est une avancée pour les droits des albinos. Ce procès médiatisé va changer les mentalités. Le gouvernement va sans doute plaider pour notre cause auprès des bailleurs comme l’Union européenne et l’Ambassade de France », confie Cassim Kazungu. Pour l’instant, tous les accusés ont plaidé non coupable pour les crimes rituels perpétrés, pour la plupart dans la province de Ruyigi, entre septembre 2008 et mars 2009.

Trafic d’organes humains

« Je pense que nous sommes parvenus à démanteler le réseau qui est responsable d’une dizaine d’assassinats d’albinos ; pour preuve, aucun albinos n’a plus été tué depuis le mois de mars et l’arrestation de ces assassins présumés », a déclaré, à l’AFP, le procureur dans la salle du tribunal où une quinzaine d’albinos, dont des enfants, assistaient au procès. Toutefois, il a reconnu que les accusés étaient des exécutants, des intermédiaires et non les commanditaires des meurtres rituels qui se trouvent en Tanzanie. Les autorités burundaises soupçonnent les sorciers tanzaniens d’utiliser les membres d’albinos pour confectionner des gris grigris porte-bonheur. Durant cette première journée d’audience, cet aspect du dossier n’a pas été abordé. Pour cause, au Burundi comme en Tanzanie, les crimes rituels d’albinos restent encore très tabous.

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Article publié le lundi 15 juin 2009
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