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C’est un marabout très astucieux que le 11e arrondissement vient de cravater. Abdoulaye Diallo, voyant que le métier de marabout ne nourrissait plus son homme, s’est associé à un certain Abou Koné, un escroc, refoulé d’Abidjan. En lieu et place des pratiques occultes, Abdoulaye Diallo devint du jour au lendemain un technicien spécialisé dans la fabriquation de pièces de monnaie. Abou Koné, devint quant à lui, le démarcheur de cette grande escroquerie. Les deux complices ont été appréhendés, le mercredi 10 juin, par les éléments du 11e arrondissement.

Grâce à son réseau d’informateurs bien huilé, le commissaire divisionnaire Konaré a été informé qu’un marabout, répondant au nom d’Abdoulaye Diallo, 32 ans, domicilié à Daoudabougou,  qui venait d’acquérir du matériel très sophistiqué des Etats-Unis se livrait à la multiplication à outrance des pièces de monnaie.

 

Les premières investigations de la brigade de recherches révélèrent que le faux marabout avait déjà à son actif plusieurs victimes et que si rien n’était fait, la liste risquait de s’allonger. Parmi les victimes, un certain Adama Touré, commerçant détaillant à Daoudabougou. Celui-ci avait, dans un premier temps, déboursé la somme de 500 000 FCFA pour recevoir après multiplication de 1000 000 FCFA, le tout en pièces de monnaie.  Le marabout ne lui remit que 100 000 FCFA en pièces de 100 FCFA.

 

La multiplication d’argent, selon le marabout, s’était arrêtée à cause de la rupture du stock.  Aussi, Touré, déjà convaincu, doubla-t-il la mise en remettant la rondelette somme d’un million de francs au marabout. Mais, depuis ce jour, il courait toujours après son argent. Touré n’était malheureusement pas la seule victime dans cette situation.

Le commissaire du 11e arrondissement, accompagné de ses vaillants éléments, organisa dans la nuit du jeudi 11 au vendredi 12 juin une descente surprise au domicile du marabout.

 

Abdoulaye Diallo fut pris la main dans le sac alors qu’il tentait de faire une démonstration de la fabriquation de pièces de monnaie devant celui qu’il prenait pour un client alors qu’il avait en face un policier.

La fouille opérée séance tenante permit aux policiers de saisir le moule qui sert à fabriquer les pièces  d’argent, de l’étain plus une quantité importante de pièces de 100 FCFA.

 

Dans la même nuit, son complice Abou Koné fut interpellé par les éléments de la brigade de recherches. C’est au cours de l’enquête que le commissaire Konaré finit par comprendre que tout le jeu du marabout n’était que supercherie. Abdoulaye Diallo partait à la banque et s’approvisionnait grâce à ses relations en pièces de 100 FCFA.. Son complice Abou Koné, quant à lui, allait à la recherche des clients.

Pour mystifier un client potentiel, Abdoulaye Diallo faisait une courte démonstration, reproduisait grâce à son moule la face d’une pièce de 100 FCFA qu’il présentait comme un produit brut à ce dernier. Il ouvrait, ensuite, un petit carton rempli de pièces de 100 FCFA toutes neuves qu’il qualifiait de  produit fini.

Le client tout étonné de voir autant de pièces de monnaie ne résistait pas à la tentation.

 

Dès lors, le faux marabout ne cessait de demander davantage d’argent pour l’achat du matériel.

 

Abdoulaye Diallo, et son complice, Abou Koné, ont déjà été présentés devant le procureur de la République de la commune VI.

Pierre Fo’o  MEDJO

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Article publié le jeudi 18 juin 2009
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