Le grand hall de l'Assemblée nationale était archicomble hier soir à l'occasion de la traditionnelle cérémonie de présentation des vœux du nouvel An au président de l'Institution, SEM. Hama Amadou. Ce dernier a en effet successivement reçu les meilleurs vœux pour l'année 2012 du Bureau de l'Assemblée nationale et des députés à travers le discours du 1er vice président, M. Daouda Mamadou Marthé ; ceux du Cabinet à travers le discours du Directeur de Cabinet, M. Maman Yahaya, et les vœux du personnel administratif à travers le discours du Secrétaire général de l'Assemblée nationale, M. Oumarou Kanga.
« Vous avez donné des orientations fermes et claires pour que l'Assemblée nationale soit, non pas la risée de nos concitoyens, mais plutôt le reflet d'un Niger en pleine renaissance », M. Mamadou Daouda Marthé, 1er vice-président de l'Assemblée nationale
«Excellence, Monsieur le Président de l'Assemblée Nationale ;
C'est un grand honneur pour moi, en ce début d'année 2012, de prendre la parole à cette cérémonie solennelle, au nom des mes collègues membres du bureau ainsi que de l'ensemble des députés, pour vous présenter nos vœux les meilleurs pour vous-même, pour votre famille et pour tous ceux qui vous sont chers. Que ce nouvel an soit pour vous, votre famille, pour notre institution parlementaire que vous dirigez, un an de bonheur, de paix et de succès.
Excellence, Monsieur le Président de l'Assemblée Nationale ;
La cérémonie de présentation des vœux est une occasion pour une institution de faire son bilan et de dégager ses perspectives. La première législature de la 7ème République n'a pas encore un an, et nous savons tous, qu'une telle échéance ne saurait permettre de percevoir tous les résultats atteints, mais nous devons reconnaître avec objectivité que les changements qualitatifs opérés au niveau de l'institution parlementaire sous votre haute direction sont indéniables et dignes d'éloge.
Excellence Monsieur le Président,
Vous avez donné des orientations fermes et claires pour que l'Assemblée nationale soit, non pas la risée de nos concitoyens, mais plutôt le reflet d'un Niger en pleine renaissance, c'est-à-dire un pays d'espoir, une nation prospère qui place le travail, la rigueur et l'équité au cœur de l'œuvre de sa construction et de son développement.
Monsieur le Président,
Cette première législature de la 7ème République avait démarré dans un contexte particulier, consécutif à une transition démocratique, conséquence logique de la tentative de remise en cause de l'ordre démocratique. Il vous souviendra aussi toutes les actions de dénigrement dont la représentation nationale a fait l'objet à cette époque. C'est donc dans ce contexte que vous avez été élu à l'unanimité à la présidence de l'Assemblée Nationale. Dès votre prise de fonction, vous avez démontré votre ferme volonté, votre engagement de faire de notre représentation nationale un cadre convivial de travail aussi bien pour les parlementaires que pour le personnel administratif. Vous n'avez d'ailleurs pas perdu de vue la dimension matérielle et environnementale de cette restauration de l'image de l'Assemblée, en attestent les différents travaux entrepris qui donnent déjà à notre Assemblée toute la lueur et tout l'éclat qui lui sont reconnus aujourd'hui.
En ce qui concerne le travail législatif, vous avez d'abord créé les conditions d'un débat utile pour notre pays. Votre soucis permanent du respect des textes, votre forte capacité d'écoute, et votre disponibilité ont à coup sûr permis la conduite de ces débats dans la discipline, la courtoisie et le soucis de l'efficacité, toutes choses qui ont permis d'instaurer un climat studieux dans la conduite des travaux en plénière de l'Assemblée Nationale et des Commissions générales permanentes.
C'est donc sans surprise que notre parlement a réussi à adopter plus de soixante (60) propositions et projets de loi les uns aussi indispensables que les autres pour cette œuvre salvatrice d'édification d'une nation nigérienne républicaine et démocratique. Nous avions également permis au gouvernement de s'atteler très tôt à la mise en œuvre de son programme à travers l'adoption de la Déclaration de Politique Générale du Premier ministre, Son Excellence Brigi Rafini.
Excellence, Monsieur le Président de l'Assemblée Nationale ;
Depuis sa mise en place, notre Bureau ne s'est pas donné du répit et a tenu de façon régulière toutes les réunions réglementaires. Vous aviez, pour ainsi dire, défini les champs d'actions de chaque vice-président à travers des cahiers de charges précis que vous avez bien voulu accompagner de l'expression d'une confiance soutenue. Cela a constitué une source de motivation qui transparaît dans chacune de nos actions. Vous avez réussi à faire de nos réunions de bureau et des séances plénières de véritables occasions de s'enrichir mutuellement parce que vous n'avez jamais hésité, à travers une pédagogie qui vous est propre, à partager avec vos collègues, votre solide expérience sur tous les aspects de la vie de notre pays.
Cette gouvernance participative, basée sur le respect de notre règlement intérieur, a permis au Bureau de conduire les affaires de notre institution dans la transparence, la collégialité et la sérénité. Chaque député a vérifié par lui-même que vous êtes un défenseur vigilant des parlementaires et de l'institution parlementaire. Les députés et même le personnel administratif se sont désormais appropriés votre souci d'avoir en tout lieu et en toute circonstance un comportement exemplaire, digne, honorable et responsable qui sied à leur rang. Votre perspicacité d'un grand Homme d'État a permis plusieurs fois à la plénière de l'Assemblée nationale de surmonter les situations les moins aisées.
Excellence, Monsieur le Président de l'Assemblée Nationale ;
Grâce aux efforts que vous avez déployés tous azimuts, l'Assemblée Nationale est devenue laborieuse, rétablie dans son autonomie financière, respectée dans les préséances et exerçant en toute indépendance la plénitude de ses missions constitutionnelles à savoir : voter la loi, consentir l'impôt et représenter le peuple souverain. Notre souhait est que l'esprit consensuel observé dans la gestion de notre institution perdure au cours de l'année 2012 et au-delà, afin de créer et de renforcer les conditions de l'émergence de la culture de l'excellence dans notre pays.
Excellence, Monsieur le Président de l'Assemblée Nationale ;
Nous sommes convaincus que le développement économique et social d'une nation requiert chez chacun de ses fils et de ses filles un dépassement de soi à la hauteur des immenses défis à relever, et nous parlementaires, détenteurs de la souveraineté populaire, en sommes plus conscients. C'est pourquoi, le travail parlementaire moderne doit être considéré par nos collègues davantage comme l'occasion d'un brassage d'idées fécondes, susceptibles de transformer positivement notre réalité sociale en un mieux-être collectif conformément à l'engagement pris et maintes fois renouvelé par le Président de la République, Chef de l'Etat, Son Excellence Issoufou Mahamadou.
En effet, à travers son rôle de législation et de contrôle de l'action gouvernementale, l'Assemblée nationale permet au pouvoir exécutif de mettre en œuvre son ambitieuse politique économique, sociale et culturelle. A cet égard, la représentation nationale doit être le vecteur des réformes les plus hardies, indispensables à l'éclosion d'une mentalité nouvelle propice au travail productif et libérateur. Nous osons espérer qu'à partir de l'année 2012, nos concitoyens apprécieront désormais la valeur des Institutions de la République et des femmes et des hommes qui les incarnent, à travers non pas des préjugés et sentiments subjectifs, mais sur la base des résultats concrets que chacune d'entre elles atteindra. C'est en cela que chacun, à la place qui est la sienne, contribuera au renforcement de l'Etat de droit et de la démocratie et à l'exaltante œuvre de développement de notre cher pays.
Dans cette perspective qui implique de nouvelles tâches, de nouvelles responsabilités, et une nouvelle mentalité, soyez assuré, Excellence Monsieur le Président, que les membres du bureau et à travers eux, tous les députés de cette législature, seront toujours à vos côtés et joueront chacun sa partition dans l'œuvre de la crédibilisation de l'Assemblée nationale que vous avez déjà engagée. Nous savons que nous pouvons compter sur votre sagacité pour que l'espoir suscité par cette législature soit maintenu et que les Nigériens soient fiers de leur représentation nationale.
Encore une fois Bonne année 2012 et que Dieu bénisse le Niger et son peuple.
Je vous remercie !
AMEN».
Réponse aux vœux de nouvel An du Président de l'Assemblée nationale, SEM. Hama Amadou, aux députés, au Cabinet et au personnel administratif
«Messieurs les vice-présidents,
Mesdames et Messieurs les honorables députés, chers collègues,
Messieurs les directeurs de Cabinet,
Messieurs les Secrétaires généraux,
Mesdames et Messieurs les conseillers et personnel de l'administration parlementaire,
Monsieur le Premier vice-président,
C'est avec plaisir, et très attentivement, que j'ai écouté, des uns et des autres, les vœux et les bons mots à mon endroit. J'en suis flatté et profondément ému. Dès l'abord, je voudrais vous en remercier sincèrement, tous Monsieur le Premier vice-président, mesdames, messieurs, mes chers collaborateurs. Je vous sais gré de vos vœux et formule en retour à vous-mêmes, à vos familles respectives et à ceux qui vous sont chers, mes souhaits de bonne santé, de bonheur et de longévité.
Honorables membres du Bureau de l'Assemblée nationale, Chers collègues,
À vous précisément, je voudrais dire ma très haute appréciation pour la collaboration confiante, dont vous m'avez assuré au cours de l'année 2011. Et je crois sans doute que c'est le résultat de cette confiance mutuelle reposant sur la collégialité et la responsabilité partagée, qui nous a permis de mener ensemble, le travail de renaissance de l'Assemblée nationale. En effet, ensemble nous avions décidé, avec tous nos autres collègues, de relever le triple défi qui se pose à nous: faire véritablement de l'Assemblée nationale, à la fois, le temple et la vitrine de la démocratie dans notre pays ; le haut lieu, de l'intérêt général et du service public ; et enfin le creuset de l'unité nationale.
L'engagement et la détermination démontrés dans ce cadre, par chacun d'entre vous, au cours de l'année 2011, me donnent l'assurance que durant l'année 2012, vous relèverez assurément ces défis. Le travail colossal, mais de qualité que nous avons pu abattre, l'a été essentiellement grâce à votre abnégation et à votre total dévouement. Il est le résultat de la mutualisation de nos efforts communs, et chacun de nous a le droit d'en être fier. Ainsi puisons-nous déjà dans le travail accompli un premier motif de satisfaction, convaincu pour la suite que le choix porté sur chacun d'entre vous, n'a pas été vain, en termes de compétence comme en termes de qualités personnelles intrinsèques.
J'avoue aussi que le rôle de chef d'orchestre que vous m'attribuez aurait fait long feu, si les précieux collaborateurs que vous êtes n'avaient pas fait corps avec moi, en vue de concrétiser nos ambitions communes pour l'Assemblée nationale. Cela est vrai pour l'amélioration du cadre de travail des députés et du personnel de l'Assemblée ; cela est vrai également, en ce qui concerne la qualité du travail législatif pour lequel l'État consent à nous prendre en charge, avec l'argent du contribuable nigérien ; cela est enfin vrai pour l'image que nous voulons donner de nous-mêmes et de notre rôle aux yeux du peuple nigérien.
Honorables députés,
Mesdames et Messieurs,
Car la perception de l'Assemblée nationale par l'opinion publique nigérienne dépend de l'attitude et du comportement de toutes les ressources humaines de celle-ci, c'est-à-dire de nous, députés, autant que du personnel cadre et du personnel auxiliaire. Elle est le produit de la conduite individuelle de chacun d'entre nous, dans l'accomplissement de nos devoirs spécifiques relativement à la gestion des biens publics. Elle dépend aussi de notre capacité personnelle et collective à transcender nos égos afin de privilégier en toutes circonstances, les seuls intérêts de notre institution. Elle tient enfin, à notre aptitude à comprendre que nous formons une équipe pour le Niger, dont la réussite ou l'échec, dépendra de notre cohésion, comme de l'esprit collectif, du sacrifice et de la volonté de vaincre nos faiblesses et nos doutes, dont nous aurons fait preuve, face aux difficultés.
Monsieur le Directeur de cabinet,
Je suis d'avis avec vous que les conditions de travail ne sont pas encore adéquates, si l'on considère les moyens avec lesquels, jusqu'à présent, certains de nos collaborateurs doivent s'acquitter de leurs missions ; des conditions qui frisent dirai-je le dénuement. Mais, rassurez-vous. Tout cela sera progressivement corrigé, bien évidemment dans la limite du budget auquel les contraintes et les priorités de l'Etat nous astreignent. En tout état de cause vos doléances trouveront réponses, de manière acceptable, plaise à Dieu, dans la mesure des possibilités financières qui nous sont offertes. L'Assemblée nationale sur ce plan, vous le savez autant que moi, reste encore une institution fragile. Elle a donc besoin avant tout, pour remonter la pente et se consolider, de notre engagement militant au service du Niger,
Honorables députés, Chers collègues,
La mission qui nous est confiée par le peuple est noble mais exigeante : faire des lois et contrôler l'action gouvernementale. C'est là notre responsabilité vis-à-vis de nos concitoyens. Pour l'assumer, il nous faut de l'élévation d'esprit, du sacrifice et de l'abnégation. En premier lieu, il s'agit d'être exigeants vis-à-vis de nous-mêmes avant de vouloir être rigoureux vis-à-vis des autres, notamment du gouvernement. Comment, en effet, pouvons-nous réclamer des autres institutions le respect de l'orthodoxie et des normes de la gouvernance que nous prônons à travers les lois et règlements de la République, si nous-mêmes prenons des libertés par rapport aux exigences de notre fonction de faiseurs de lois ?
C'est pourquoi j'ai tenu, dès ma prise de fonction, à faire du respect scrupuleux du règlement intérieur ainsi que du règlement financier de l'Assemblée, le principe directeur de tous les actes de gestion que nous posons. Ce n'est donc nullement, croyez-le, une façon de vouloir imposer, aux honorables députés, comme au personnel de l'Assemblée, les caprices ou la rigueur fantaisiste, d'un monarque absolutiste. C'est parce qu'ainsi faisant, je reste convaincu que nous pouvons faire plus et mieux. Du reste, aucun travail sérieux ne peut se réaliser dans l'indiscipline, le désordre et la désinvolture.
Honorables députés, chers collègues,
Monsieur le Secrétaire général de l'Assemblée nationale,
Mesdames et messieurs du personnel administratif et technique,
Je suis pleinement conscient des conditions dans lesquelles vous travaillez et de la difficulté du travail parlementaire. Si les députés, sont parvenus aux résultats satisfaisants si abondamment évoqués au cours de cette cérémonie, c'est aussi grâce à vous, à vos tâches quotidiennes, ces tâches humbles mais pourtant essentielles pour la vie de notre institution. Ces tâches que vous accomplissez, je le sais, dans des bureaux bricolés, mal équipés, avec des moyens parfaitement dérisoires, au point où c'en est honteux pour l'Etat qui vous emploie, constituent pourtant les préalables mêmes du fonctionnement de notre parlement.
Cependant, je ne puis m'empêcher, en dépit de tout cela, de vous demander de redoubler d'efforts, en n'oubliant jamais que malgré l'austérité monacale de vos conditions de travail, vous n'en coûtez pas moins au contribuable nigérien.
Pour la raison que voilà, vous êtes astreints à consentir des sacrifices et faire preuve de longanimité. Conséquemment, la bonne politique est que chacun s'efforce d'assumer correctement sa fonction dans la cité, c'est-à-dire que le boulanger fasse du bon pain, le boucher de la viande de qualité, l'enseignant un bon cours, le député des lois satisfaisantes pour le peuple et l'administrateur son travail. Dès lors, tout travail honnêtement bien fait, peut faire vivre dignement son homme. Car finalement, on ne juge l'homme que par rapport à la qualité du travail qu'il accomplit.
Monsieur le Directeur de cabinet,
Votre rôle n'est pas toujours aisé, car vous vivez à l'ombre d'un chef et pourtant il vous faut vous-même être un chef. J'en sais quelque chose. Il vous faut de la patience, une capacité d'écoute certaine, des bonnes directives, et savoir vous rendre apte à gérer des humeurs et des caractères parfois diamétralement opposés. Ces qualités, vous les avez et je suis heureux de dire que je les trouve aussi dans la plupart de vos collaborateurs du cabinet. Un cabinet qui, bien qu'il soit encore incomplet, s'acquitte honorablement de sa tâche.
Monsieur le directeur du cabinet,
Le travail d'extension et de rénovation entrepris par le bureau de l'Assemblée, ne fait que commencer. Il vise à mettre chacun dans les conditions acceptables de travail. Je vous demande par conséquent de prendre patience. Soyez sûr que j'y pense constamment, car des conditions de travail, dépend largement la qualité de l'action attendue de chacun de nous.
Honorables députés,
Mesdames et Messieurs,
Pour ma part, je vous renouvelle mon engagement d'être un rempart contre tout obstacle susceptible de gêner l'accomplissement des fonctions du parlement. Aussi veillerai-je constamment à rechercher les voies et moyens d'améliorer, avec votre appui à tous, notre cadre de travail que je souhaite rendre agréable et convivial. Toutefois, cela se fera dans le respect strict des textes qui régissent la vie et le fonctionnement de l'Assemblée, en l'occurrence le règlement intérieur de l'Assemblée et le règlement financier et comptable que je vous demande d'observer scrupuleusement. L'observance de ces règles nous commande d'abord, et cela sans distinction de niveau de responsabilité, de bannir de nos comportements quotidiens, les actes susceptibles de ternir l'image de l'Assemblée nationale, je veux parler de cette forme d'affairisme et de magouilles, propres à annihiler complètement les efforts que nous faisons en vue de donner une image chaque jour un peu plus positive de notre institution. Car, l'on a beau parler, les actes parlent encore plus fort que les mots. C'est pourquoi, il nous revient à tous d'être attentifs, à l'image que nous donnons de nous-mêmes au public, qui nous écoute et nous observe. Nous devons d'autant plus veiller à soigner notre image personnelle que chaque acte que nous posons dans l'exercice de nos fonctions ressurgit nécessairement sur l'institution que nous servons.
Honorables députés,
Mesdames et Messieurs,
En souhaitant que 2012 soit pour le Niger l'année du décollage économique et des grandes réalisations ; en souhaitant que plus jamais, le Niger ne retombe dans les affres de l'instabilité politique et économique, je vous dis bonne et heureuse année 2012.
Que Dieu bénisse le Niger !
Je vous remercie.»
< Précédent
Article publié le vendredi 13 janvier 2012
2239 lectures