Lundi, 17 Août 2009 08:57
La marraine de la lutte contre le paludisme, la Première Dame, Hadjia Fati Tandja, a présidé le lancement officiel de la 9ème édition de la caravane de mobilisation sociale en faveur de la lutte contre le paludisme, vendredi dernier, dans la commune rurale de Gueskérou, localité située à une quarantaine de kilomètres à l'Est de Diffa.
Accueillie à 5 kilomètres de Diffa par le Gouverneur de la région, M. Oumarou Yacouba, et ses collaborateurs, la délégation qui comprenait la ministre de la Santé Publique, Dr Moussa Fatimata, les représentants des partenaires techniques et financiers, a été reçue par une population qui s'est mobilisée pour l'occasion.
Il en est de même tout au long du trajet emprunté par Hadjia Fati Tandja et sa délégation. Cet accueil a atteint son paroxysme à Gueskérou où la foule, en majorité les femmes et les enfants, se sont fortement mobilisés pour venir saluer la Première Dame et sa délégation. Cela n'est guère étonnant dira un des organisateurs, puisque c'est une région où traditionnellement les hôtes sont toujours bien accueillis. Après l'installation des membres de la délégation, c'est le maire de la commune rurale de Gueskérou qui a pris la parole en premier pour prononcer un mot de bienvenue. Ainsi, le maire a remercié la Première Dame pour le choix de son entité pour le lancement officiel de la semaine de mobilisation sociale de lutte contre le paludisme.
Dans son allocution de lancement, la ministre de la Santé Publique, Dr Fatimata Moussa, a d'abord évoqué les raisons qui justifient l'instauration de cette semaine de mobilisation sociale de lutte contre le paludisme en indiquant que cette maladie est considérée non seulement comme un problème de santé publique, mais surtout comme cause et conséquences de pauvreté des communautés. C'est pourquoi Dr Moussa Fatimata a saisi cette occasion pour saluer l'engagement de la marraine de lutte contre le paludisme à accompagner les agents de la santé dans la lutte contre cette maladie.
Au Niger, a rappelé Dr Moussa Fatimata, le paludisme fait plus de victimes que toute autre maladie transmissible. Il est aussi la première cause de morbidité avec plus de 2 millions de cas en 2008, dont une forte incidence chez les jeunes et les enfants de moins de 5 ans, a-t-elle affirmé. La mortalité due au paludisme est encore élevée au Niger selon la ministre de la Santé Publique. Elle représente environ 30% des décès enregistrés chaque année, et deux enfants sur cinq meurent de cette maladie avant l'âge de cinq ans, a déploré la ministre de la Santé Publique. Celle-ci a estimé à plus de 12 milliards de dollars de perte annuelle du produit intérieure brut en Afrique, imputable au paludisme.
Alors que, selon Dr Fatouma Moussa, une fraction de cette somme suffirait à le contourner. Pour le cas du Niger, a-t-elle précisé, la situation est d'autant plus alarmante qu'elle entraîne une perte économique de plusieurs milliards de Fcfa par an, du fait des journées perdues et de l'achat de médicaments antipaludéens. C'est pourquoi, a ajouté la ministre de la Santé Publique, depuis quelques années, la lutte contre le paludisme connaît un regain d'intérêt et les efforts déployés jusque là ont permis d'aboutir à des résultats significatifs. Il s'agit entre autres, a-t-elle dit, de la mise en œuvre du plan national de lutte contre le paludisme avec de nouvelles stratégies de prévention et de prise en charge, ainsi que la mise en œuvre du plan de développement sanitaire au sein de la stratégie de développement accéléré de réduction de la pauvreté.
L'intérêt et l'importance qu'accorde le gouvernement à cette lutte l'ont amené à mobiliser les ressources de l'Etat, faisant passer le budget accordé à la santé de 7% en 2007 à 10% en 2009. Quant aux partenaires techniques et financiers, ils ont contribué à la lutte contre le paludisme à travers les Round 3, 4, 5 et 7 du Fonds mondial, le Conster programme de la Banque Mondiale, ainsi que plusieurs autres partenaires bilatéraux, comme la France, le Japon, la République Populaire de Chine et les agences du système des Nations Unies.
Dr Moussa Fatimata a rappelé dans son intervention que dans le cadre de la mise en œuvre du projet paludisme financé par le 7ème Round du Fonds Mondial, la distribution massive et gratuite a concerné plus de 2 millions 600 000 moustiquaires imprégnés en avril dernier,. Elle a salué la couverture sanitaire qui augmente de façon très significative avec la construction et l'équipement des cases de santé du Programme spécial du Président de la République. Toutes ces stratégies, a indiqué la ministre de la Santé Publique, s'inscrivent harmonieusement dans la SDRP et le plan de développement sanitaire (PDS) 2005-2010.
Grâce à cette ingénieuse idée de cet important investissement, a ajouté Dr Moussa Fatimata, le Niger a atteint le premier objectif d'Abuja, celui d'assurer une prise en charge correcte de 60% des cas de paludisme dans les 24 heures qui suivent le début de la maladie. Ces efforts, a-t-elle poursuivi, ont permis au Niger d'entrer dans la phase accélérée de la mise en œuvre de l'initiative " faire reculer le paludisme " et d'obtenir les résultats suivants : une plus grande utilisation des services de santé pour la prise en charge des cas ; une réduction de la létalité imputable au paludisme ; la disponibilité des moustiquaires dans plus de 75% des familles ; une progression de l'utilisation des moustiquaires imprégnées de 5% en 2001 à 55% en 2006, ainsi qu'une plus grande prise de conscience des populations sur la gravité de cette maladie et la nécessité de s'impliquer dans la lutte.
En somme, chiffres à l'appui, la ministre de la Santé Publique a constaté un recul significatif en terme de létalité qui est passé de 0,18% en 2006 à 0,12% en 2008. Toutefois, malgré ces efforts, a-t-elle fait remarquer, force est de reconnaître que beaucoup reste à faire. C'est pourquoi, elle a invité toutes les couches sociales du pays à se mobiliser à cette occasion pour entreprendre des actions allant dans le sens d'une lutte plus efficace contre le paludisme. Auparavant, les représentants des partenaires techniques et financiers et le Gouverneur de la région de Diffa, Oumarou Yacouba ont tour à tour pris la parole. Le premier a relevé que l'évènement se déroule au moment où le pays rentre de plein pied dans la période de transmission du paludisme. Le taux d'incidence s'accroît ces dernières semaines, d'où la nécessité de mener des actions de sensibilisation en direction des populations a indiqué le représentant des partenaires techniques et financiers.
Ces actions, a-t-il ajouté, conduiront certainement à une prise de conscience des enjeux du paludisme et particulièrement pour le groupe vulnérable des enfants de moins de cinq ans et des femmes enceintes. Après avoir préconisé toute une gamme de mesures pour intensifier les programmes de lutte contre le paludisme, il a rappelé que 17 mois nous sépare de 2010, date à laquelle la communauté internationale espère que les pays d'endémie de paludisme auront réduit de moitié la morbidité et la mortalité liées à cette maladie.
D'où, selon le représentant des PTF, la nécessité d'intensifier les efforts de lutte dès à présent et de la poursuivre de manière constante afin d'atteindre cet objectif. Le Niger est sur la bonne voie, a-t-il indiqué. Il est le premier pays de l'Afrique de l'Ouest à avoir bénéficié de quatre financements du fonds mondial de lutte contre le SIDA, la tuberculose et le paludisme, mais également des appuis des autres partenaires dont il a salué les efforts et les contributions. Il a enfin rassuré la marraine de la lutte contre le paludisme de la disponibilité des partenaires techniques et financiers à aider le Niger afin qu'il soit au rendez-vous de 2010. Pour sa part, le Gouverneur de la région de Di
Article publié le mardi 18 août 2009
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