:Le Cameroun est qualifié à juste titre de "condensé" ou de "synthèse" de l'Afrique, car sur son sol, existent, cohabitent, se côtoient et se croisent toutes les grandes traditions culturelles de l'Afrique Sub-saharienne, à savoir :
Les cultures bantou de l'Afrique de hautes montagnes et des grands lacs, sans oublier l'Afrique Australe etc…
Les cultures soudano-sahéliennes des savanes herbeuses et des plateaux de l'Adamaoua, des plaines sablonneuses et régions chaudes du Sahel, sans oublier toutes les gammes ou "nuances" intermédiaires (cultures nomades, pygmées etc…)
En partant de la côte atlantique au lac Tchad, un rapide survol du panorama culturel camerounais permet de distinguer et mieux de mettre en exergue quelques grandes sphères culturelles ayant leurs originalités et spécificités propres, telles que : le littoral, la zone forestière bantou, les grassfields et le septentrion.
La culture cotière ou Sawa
Le littoral camerounais, qui s'étend sur une distance de près de 400 km, du Rio del Rey à la frontière ouest avec le Nigéria, à Campo près du Gabon et de la Guinée équatoriale, abrite un certain nombre de peuples (Douala, Bakwéri, Bakoko, Batanga etc…) qui appartiennent à la culture côtière sawa.
L'histoire, les traditions et la cosmogonie sawa se décryptent à travers les masques, photos et objets d'art sawa, qui peuplent les musées et les galeries d'art de Douala, de Buéa ou de Limbé. Cette culture connaît actuellement une vitalité certaine, à travers les arts du spectacle vivant (musique, théâtre, ballets et chorégraphies, etc…) dans toutes les localités de la région côtière.
Douala, aujourd'hui peuplée d'un peu plus de deux millions d'habitants, capitale économique du Cameroun et grande métropole régionale, est artistiquement célèbre pour être le fief incontesté du Makossa ; la nouvelle génération des makossamen, s'efforçant de maintenir haut le flambeau à eux laissé par leurs glorieux aînés : Manu Dibango, Nelle Eyoum, Mouelle Guillaume, Eboa Lotin etc…
Enfin, Douala abrite une fois par an durant la saison sèche, la Fête du Ngondo, qui constitue le grand rendez-vous du peuple sawa avec son histoire et ses traditions…
La sphère culturelle bantou
Géographiquement parlant, les régions du centre, du sud et de l'est-Cameroun, appartiennent à la sphère culturelle bantou. On dit aussi "Bantou de la Forêt", pour mieux les distinguer des autres populations bantou qui n'habitent pas la zone forestière.
Qui sont donc ces bantou de la forêt ? Parmi ces bantou, on distingue notamment : le groupe ethnique numériquement le plus nombreux les Béti-Fang, dont les traditions sont remplies de récits mythiques relatant leurs migrations passées, de contes et légendes, d'épopées et chantefables, le tout soutenu par une musique épique de très grande facture artistique et à très forte dose émotionnelle : c'est l'art du mvet, ce mot désignant à la fois l'instrument et le contenu musical dudit instrument.
Habillé d'un costume traditionnel approprié composé d'une coiffure de plumes d'oiseau, d'un manteau de peau de bête, d'une jupe d'écorce d'arbre battue (obom) aujourd'hui souvent remplacé par un tissu de pagne, un collier de cauris ou de perles, une clochette annulaire, des hochets chevilliers etc. le joueur de mvet égrène des sons à l'aide de son instrument, tout en débitant un récit oral et épique qui, d'après le professeur Eno Belinga , "restaure un ordre social ancien fait de grandeur et d'héroïsme, avec un souci constant de la conquête de l'immortalité…"
Les peuples de la vallée moyenne et inférieure du Mbam, ceux de Lom, de la Kadéi, de la Boumba et du Ngoko, du haut Nyong etc… complètent le panorama ethno-culturel de cette vaste région bantou, immensément riche en matière de musique et de chorégraphie (Danses Bafia, Maka, Kozimé, orchestres de xylophones Etons, Bamvéllé, etc…) d'Artisanat culturel et d'Arts spécifiques.
La grande métropole de la région, Yaoundé, peuplée a
Article publié le lundi 17 janvier 2005
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