: Le Mincult Ama Tutu Muna énumère quelques bons points engrangés par l’art camerounais ces dernières années. Comment qualifieriez-vous l’apport de la culture au rayonnement international du Cameroun ? A mon humble avis, cet apport est positif. Je le dis en raison des résultats que nous avons, et de l’opinion qui se dégage, par rapport à la participation du Cameroun au Festival panafricain d’Alger (Panaf), mais aussi à la dernière Coupe d’Afrique des Nations, aux Jeux olympiques Nous pensons que, en ces différentes occasions, nous avons essayé très humblement de représenter dignement notre pays. Mais beaucoup de choses restent à faire dans ce domaine. Pourrions-nous avoir quelques retombées concrètes de ces sorties culturelles ? l y en a eu. Je prends l’exemple de la participation du Cameroun aux manifestations marquant la Journée internationale de commémoration des victimes de l’esclavage et de la traite transatlantique des esclaves à New York en mars dernier. Notre pays y a retenu l’attention des médias. Au Panaf également, le Cameroun a fait forte impression.
De telles prestations suscitent déjà l’intérêt pour un pays. Et quand il y a intérêt, les gens deviennent curieux, ce qui peut les amener par exemple à vouloir venir au Cameroun. Et vous savez, la culture a aussi cette vertu d’adoucissement. Parfois, c’est par le sentiment qu’on arrive à toucher, à gagner l’autre. A l’amener à venir de tout coeur vers vous. A vouloir vivre ou investir dans un pays. Ce déploiement du Cameroun culturel à l’étranger a un coût, financier, s’entend. Le jeu en vaut-il la chandelle ? Je pense que oui, pour l’image de notre pays. Et aujourd’hui on parle des industries culturelles, et il y a beaucoup de choses qui se développent aussi dans ce sens. Ici, on se rappellera l’intervention du président de la République sur la chaîne France 24, quand il avait parlé de culture. Je pense que c’est dans le droit fil de sa politique que nous voyons aujourd’hui autant d’investissements réalisés dans le domaine culturel. Aujourd’hui aussi, de manière concertée, des études sont en train d’être faites sur ces industries culturelles que j’ai mentionnées plus haut. Sur le plan économique, on pourra voir que le cinéma peut être d’un grand apport. On constatera que de petits métiers se développent grâce à la culture, etc. Si le pays doit continuer à se « vendre » de la sorte, avez-vous une feuille de route à court ou moyen terme ? Oui, nous avons une feuille de route. Il est d’abord question de rentabiliser un certain nombre d’arts. Il s’agira par exemple de rentabiliser le Ballet ou l’Ensemble national. Mais aussi de faire des choses par rapport au Musée national, moderniser nos archives, la Bibliothèque nationale, avoir des salles de spectacle un peu partout Voilà des projets que nous comptons proposer et développer, et dont nous pensons qu’ils seront à terme rentables.
Cameroon Tribune
Article publié le dimanche 8 février 2009
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