:Ministère de l'Elevage, des Pêches et des Industries Animales : www.minepia.gov.cm
Doté de 400 km de côtes ouvertes sur l’Atlantique, le Cameroun est toutefois desservi par une façade maritime pauvre en ressources halieutiques, pour réaliser des prises importantes, les bateaux doivent aller au-delà des eaux territoriales.
An 1998, la production de poissons était de 120 000 tonnes environ dont plus de la moitié pour la pêche continentale. Cette dernière se porte relativement bien. Elle s’effectue le long des fleuves (Sanaga, Nyong, Ntem, Manyu, Bénoué, Logone et Chari), des lacs Tchad, Baleng..) et barrages (lagdo, Mbakaou, Bamendjui, Maga, etc). Dominée par les ressortissants nigérians et maliens, la pêche continentale fournit aux populations rurales des produits frais ou fumés.
La production de crevettes (qui a donné son nom au pays) est très réputée sur le marché international, bien qu’atteignant à peine 500 tonnes. La pisciculture et l’aquaculture se développent dans l’arrière-pays, bien que la production soit marginale. On estime à 250 000 le nombre de personnes vivant des activités liées au secteur de la pêche. Le Camerounais consomme plus de poisson que de viande : soit 25 kg en moyenne par habitant et par an. Pour pallier le déficit, on a recours aux importations qui se sont élevées à 60 000 tonnes environ en 1998.
Le principal port de débarquement est Douala doté d’équipements de froid et de conservation. D’autres ports secondaires comme Kribi et Limbé abritent des activités de pêche. A mentionner également de nombreux débarcadères tout le long de la côte comme à Youpwé près de Douala ou à lobé près de Kribi sur l’Océan Atlantique.
La flotte de pêche est constituée à la fois de bâtiments modernes et d’embarcations de fabrication artisanale. On dénombre près de 70 bateaux, en majorité des crevettes (80 %) et quelques chalutiers. On dénombre aussi des milliers d’embarcations de petites dimensions et surtout des pirogues le plus souvent sans moteur hors bord. L’achat de 20 bateaux par le Gouvernement grâce à un crédit espagnol viendra renforcer de façon considérable la flotte de pêche.
Il n’existe pratiquement pas d’unités de fabrication industrielle de conserves à base de poissons. Par contre, il existe des installations de conservation ou de séchage. On dénombre aussi quelques unités semi-industrielles de transformation de poisson (fumage à froid, sous vide…) mais sans existence légale. Les principales entreprises industrielles sont : la Société Camerounaise des Crustacés (CAMECRUS) spécialisée dans la crevette d’exportation, la Société Camerounaise des Industries Agroalimentaires (SICIAA), la Gold Fisheries, la Société de Pêche Industrielle du Cameroun (SOPIC), entre autres. Les industries sont tributaires de la santé de la pêche industrielle qui souffre de la surexploitation des eaux territoriales par les bateaux pirates et de la vétusté des bâtiments de pêche.
Sa production annuelle tourne autour de 45 000 tonnes. Elle se fait essentiellement à l’aide des pirogues à pagaie ou à moteur dans l’estuaire du Wouri ou le long de la côte de Kribi dans le Sud à Limbé dans le Sud-Ouest. A court d’équipements adaptés, les entreprises du secteur sont confrontées au problème de conservation du poisson à cause de l’insuffisance des chambres froides.
Compte tenu de la pauvreté des eaux côtières, le pays a besoin d’une flottille adaptée et polyvalente pour affronter sans risques la haute mer. Pour l’instant, le secteur est peu fourni en bateaux de fort tonnage. Le coût élevé du gas-oil et les difficultés techniques n’ont pas favorisé son développement. La pêche industrielle fournit à peine 10 000 tonnes de produits par an.
Article publié le mardi 11 janvier 2005
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